Police et sécurité, thématique majeure de la présidentielle en France

Badge d'un policier français. Crédits: AFP
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Publié le Mercredi 09 février 2022

Police et sécurité, thématique majeure de la présidentielle en France

  • La mission de la police française, sujet de préoccupation pour les Français, reste une thématique majeure et donne cours à toutes les surenchères à deux mois de l'élection présidentielle.
  • Les gilets jaunes et leur cortège de blessés graves ont été un moment déterminant, que l'on ressent toujours aujourd'hui, reconnaît une haut responsable policière, admettant un vrai sujet d'image de la police.

PARIS : La mission de la police française, dont l'image a été entachée par des affaires de violence et de racisme sous le mandat d'Emmanuel Macron, reste une thématique majeure et donne cours à toutes les surenchères à deux mois de l'élection présidentielle.

Sujet de préoccupation pour les Français (mais loin derrière la question du pouvoir d'achat), la lutte contre la délinquance donne lieu à de nombreuses propositions et à des formules souvent à l'emporte-pièce pour répondre au besoin de sécurité de l'opinion.

Invités la semaine dernière par le syndicat de police Alliance (classé à droite), les candidats de droite et d'extrême droite - ceux de gauche avaient refusé l'invitation - se sont ainsi livrés à une compétition de fermeté.

La candidate de droite Valérie Pécresse, qui promet une "impunité zéro", a annoncé un budget en hausse de 50% sur 5 ans pour la police, des peines d'un an de prison ferme pour toute atteinte contre un policier ou un gendarme, la fin de la "culture de l'excuse". A l'instar des candidats d'extrême droite, elle a fait le lien entre immigration et terrorisme.

A l'extrême droite Marine Le Pen, prônant une "fermeté totale", veut la création de 20.000 places de prison sur 5-6 ans, promet l'expulsion des détenus étrangers et la fin de l'aménagement de certaines peines. Son rival Eric Zemmour a quant à lui estimé que les policiers faisaient face à un "conflit de civilisation" dans les banlieues et qu'ils devaient redevenir des "chasseurs". Il veut également instaurer un critère de "défense excusable" pour les policiers et citoyens.

Le film "Bac Nord", qui décrit le quotidien de policiers dans les quartiers sensibles de Marseille, avait été projeté devant les invités, conduisant le réalisateur, Cédric Jimenez, à regretter une énième "récupération politique" de son film.

Image dégradée

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, représentant la majorité présidentielle, a pour sa part défendu le bilan d'Emmanuel Macron et le projet de loi de programmation pour les cinq ans à venir, doté de 15 milliards d'euros supplémentaires.

Pourtant, l'image de la police s'est dégradée auprès d'une partie de la population sous le quinquennat Macron, même si 72% des Français font confiance à cette institution selon une étude en janvier.

Les violences policières - le président Macron avait lui-même utilisé la formule - pendant la crise sociale des Gilets jaunes en 2018, et des affaires de racisme, comme celle du producteur noir Michel Zecler passé à tabac par des policiers en 2020, ont marqué les esprits.

Les "gilets jaunes" et leur cortège de blessés graves "ont été un moment déterminant, que l'on ressent toujours aujourd'hui", reconnaît une haut responsable policière, admettant "un vrai sujet d'image" de la police.

Les effets de la police de sécurité du quotidien (PSQ), une "police sur-mesure", "ancrée dans les territoires", censée répondre à la défiance vis à vis des forces de l'ordre, sont restés limités, notamment en raison d'autres priorités: crise des gilets jaunes puis crise sanitaire.

A gauche, les candidats préfèrent insister sur la nécessité de renforcer les moyens de la justice. L'écologiste Yannick Jadot veut ainsi augmenter le budget annuel d'au moins un milliard en cinq ans, la socialiste Anne Hidalgo veut lancer un grand plan de recrutement de magistrats, greffiers et travailleurs sociaux.

Le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon entend pour sa part réformer la police "de la cave au grenier" et promet le démantèlement des Brigades anticriminalité (BAC), spécialisées dans les interventions à risques dans les zones sensibles, au profit d'un retour à la police de proximité.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.