Nominations aux Oscars : après la disette, l'embarras du choix

Dans cette photo d'archive prise le 6 septembre 2021, l'actrice américaine Zendaya Coleman, alias Zendaya (à gauche), et l'acteur franco-américain Timothee Chalamet posent lors d'un photocall avant l'avant-première du film de science-fiction "Dune" au Grand Salle de cinéma Rex à Paris. (Christophe Archambault/AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 6 septembre 2021, l'actrice américaine Zendaya Coleman, alias Zendaya (à gauche), et l'acteur franco-américain Timothee Chalamet posent lors d'un photocall avant l'avant-première du film de science-fiction "Dune" au Grand Salle de cinéma Rex à Paris. (Christophe Archambault/AFP)
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Publié le Mardi 08 février 2022

Nominations aux Oscars : après la disette, l'embarras du choix

  • «Cette année, c'est le retour du grand cinéma, des grands films de studios», analyse un membre de l'Académie des Oscars
  • La cérémonie de remise des prix de cette 94e édition est prévue à Hollywood le 27 mars

LOS ANGELES : Space opéra grandiose avec «Dune», drame en noir et blanc avec «Belfast», western sombre et psychologique avec «The Power of the Dog» ou encore comédie musicale avec «West Side Story»: les Oscars dévoilent mardi les candidats retenus pour une compétition qui s'annonce plus ouverte et diversifiée que jamais.

Avec la reprise des tournages et la réouverture des cinémas aux États-Unis après les restrictions sanitaires liées à la pandémie, les candidats potentiels sont légion pour ces prix les plus prestigieux d'Hollywood.

«L'an dernier, on a eu des Oscars très indépendants... Cette année, c'est le retour du grand cinéma, des grands films de studios», analyse un membre de l'Académie des Oscars, qui a requis l'anonymat.

«La course est très ouverte», ajoute Pete Hammond, éditorialiste du site spécialisé Deadline.

C'est particulièrement le cas dans la catégorie phare de l'Oscar du meilleur long-métrage qui cette année comptera au total dix films en lice en vertu d'un nouveau règlement. Il s'agissait déjà du maximum autorisé ces dernières années, mais généralement le jury n'en sélectionnait pas plus de huit ou neuf.

«Dune», film de science-fiction à gros budget de Denis Villeneuve, devrait aisément décrocher une nomination dans cette catégorie et celle du meilleur réalisateur. Il devrait aussi être retenu dans une kyrielle de catégories techniques (photographie, effets spéciaux, son, etc.)

«En fait, je pense qu'il pourrait être le film avec le plus de nominations», pronostique le membre de l'Académie.

Même s'il n'a pas enflammé le box-office, «Belfast», film de Kenneth Brannagh inspiré par sa jeunesse dans les violences nord-irlandaises des années 1960, a séduit Hollywood et devrait être de la partie.

Jugé superflu par certains, le remake de «West Side Story» par Steven Spielberg a tout de même été bien accueilli pour ses prouesses techniques et ses chorégraphies.

Même s'il ne risque pas d'égaler l'original de 1961, qui reste le film musical le plus récompensé de l'histoire des Oscars, il a de bonnes chances d'être dans la sélection car «il s'agit quand même de ce sacré Steven Spielberg», estime dans ses prédictions Mark Johnson, du site spécialisé Awards Daily.

«C'est un pari risqué mais je pense qu'il sera dans les nominations» pour le meilleur long-métrage, renchérit Pete Hammond.

«The Power of the Dog», diffusé sur Netflix, apparaît comme l'un des autres grands crus du millésime 2022.

Sa réalisatrice, la Néo-Zélandaise Jane Campion, pourrait entrer dans l'histoire en tant que première femme à décrocher deux nominations pour l'Oscar du meilleur réalisateur, 28 ans après «La Leçon de piano».

Près de 9.500 membres de l'Académie des arts et sciences du cinéma qui décerne les Oscars sont appelés à voter cette année.

Un super-héros en lice ?  

Les superproductions ultra-commerciales dont Hollywood a le secret pourraient aussi se tailler une place de choix dans les nominations ce mardi.

«Spider-Man: No Way Home» et le dernier James Bond, «Mourir peut attendre», ont été les seuls à attirer dans les cinémas des foules comparables à celles d'avant le Covid-19.

«Nous récompensons l'expérience sur grand écran. Et +Spider-Man+ a quasiment sauvé le cinéma à lui tout seul l'an passé», relève le votant aux Oscars.

En raison de la pandémie, l'édition 2021 des Oscars avait primé des films à petit budget dont le grand public avait souvent à peine entendu parler et les films populaires pourraient avoir un atout dans leur manche cette année.

L'électeur des Oscars doute cependant que ses pairs retiennent «Spider-Man» dans les nominations pour le meilleur long-métrage, malgré près de 1,8 milliard de dollars récoltés dans le monde. Hormis le précédent établi par «Black Panther» voici quelques années, «je ne suis pas sûr que les membres de l'Académie soient prêts» à choisir un film de superhéros, dit-il.

«La Méthode Williams», sur l'enfance des championnes Serena et Venus Williams avec Will Smith dans le rôle du père entraîneur, ainsi que «Don't Look Up: Déni cosmique» avec Leonardo DiCaprio et Meryl Streep, ont également leurs chances.

Côté acteurs, Will Smith fait une nouvelle fois partie des favoris, au coude-à-coude avec Benedict Cumberbatch pour son rôle de cowboy tourmenté dans «The Power of the Dog».

La compétition est encore plus farouche chez les actrices. Nicole Kidman («Being the Ricardos») et Lady Gaga («House of Gucci») dominent dans les prédictions, mais Jessica Chastain («Dans les yeux de Tammy Faye»), Olivia Colman («The Lost Daughter»), Kristen Stewart («Spencer») ou encore Penelope Cruz («Madres Paralelas») sont des concurrentes de poids et il n'y a que cinq places à prendre...

La cérémonie de remise des prix de cette 94e édition est prévue à Hollywood le 27 mars.


Yara Shahidi et le podcast «The Optimist Project»

Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
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  •  Shahidi a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode
  • Diplômée de Harvard, elle explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée

DUBAÏ: L'actrice et animatrice de podcast Yara Shahidi figure sur la liste des 33 «visionnaires, créateurs, icônes et aventuriers» du monde entier établie par le National Geographic. Elle a évoqué, dans un entretien accordé au magazine, le projet qui lui a permis d'accéder à cette liste.

En 1888, la National Geographic Society a été fondée par 33 pionniers à Washington. Ces «penseurs audacieux... avaient pour objectif de réimaginer la façon dont nous découvrons notre monde». Beaucoup de choses ont changé depuis, mais la mission qui les guidait – élargir les connaissances et promouvoir la compréhension – nous anime toujours. C'est dans cet esprit que nous vous présentons le National Geographic 33, une collection de visionnaires, de créateurs, d'icônes et d'aventuriers du monde entier», explique le magazine à propos de sa nouvelle liste.

Mme Shahidi, dont le père est iranien et qui est en partie originaire du Moyen-Orient, figure sur la liste dans la sous-section «Créateurs», qui célèbre les «penseurs qui sortent des sentiers battus et qui développent des solutions novatrices».

L'actrice de «Black-ish» et «Grown-ish» a été mise en avant grâce à son podcast «The Optimist Project».

Mme Shahidi, âgée de 25 ans, a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode.

Diplômée de Harvard, Mme Shahidi explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée. L'actrice a deux frères – l'un est acteur et l'autre travaille dans la mode – tandis que son père Afshin Shahidi est directeur de la photographie. Son cousin est le rappeur Nas et son grand-père était un militant des Black Panthers. Mme Shahidi et sa mère, Keri Shahidi, qui dirigent ensemble leur propre société de médias, 7th Sun Productions, ont décidé de faire connaître leurs réflexions à un public plus large avec le podcast, qui a été lancé en 2024.

«Nous nous sentons tellement chanceuses d'avoir ces conversations», a déclaré Keri, coproductrice de Shahidi, au National Geographic. «Mais nous avons également ressenti le besoin de nous assurer que d'autres personnes avaient la possibilité d'entendre ce que nous entendions».

Jusqu'à présent, les invités du podcast ont été Ego Nwodim, star du Saturday Night Live, Courtney B. Vance, acteur lauréat d'un prix Tony, et Laurie Santos, professeur de psychologie à l'université de Yale.

«Le fait de devoir consacrer autant d'efforts à la survie ne permet pas au cerveau de réfléchir à la question suivante: pourquoi vivons-nous?», a déclaré Mme Shahidi. «Qu'est-ce qui me donnerait envie de me réveiller le lendemain?»

Dans sa conversation avec le National Geographic, elle a poursuivi en reconnaissant qu'il s'agissait d'un moment difficile pour la prochaine génération de dirigeants. «Il est accablant de penser à quel point certains de ces systèmes sont brisés, à quel point certains de nos outils de changement sont imparfaits... mais cela s'accompagne d'un déferlement de jeunes gens très inspirés et très motivés.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les éditeurs saoudiens se connectent au monde entier à la foire de Bologne

L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
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  • Le directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter un éventail de programmes.
  • M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

RIYAD : L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne, qui s'est tenue du 31 mars au 3 avril au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie.

Abdullatif Al-Wasel, directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction, a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter une série de programmes, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Il a ajouté que ces efforts visaient à développer l'industrie de l'édition, à encourager l'engagement culturel, à soutenir les éditeurs et les agents littéraires saoudiens dans le monde entier et à mettre en valeur le riche patrimoine intellectuel et la production littéraire du Royaume. 

M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

Le pavillon du Royaume comprend la participation d'entités culturelles telles que l'Académie mondiale du roi Salman pour la langue arabe, la Bibliothèque publique du roi Abdulaziz, la Bibliothèque nationale du roi Fahd et l'Association de l'édition.

L'académie du roi Salman présente ses efforts visant à renforcer la présence mondiale de la langue arabe et à soutenir le contenu arabe dans les domaines culturel et universitaire, a rapporté l'agence SPA.

L'académie présente ses dernières publications et met en avant ses contributions au développement de contenus linguistiques et fondés sur la connaissance, ainsi que ses projets en matière d'aménagement linguistique, de politique, de linguistique informatique, d'éducation et d'initiatives culturelles.


La gastronomie française : dans l'attente des nouvelles étoiles du Michelin

Un cuisinier prépare un plat au restaurant « La Pyramide » à Vienne le 20 mars 2025. Premier restaurant trois étoiles de l'histoire du Guide Michelin, « La Pyramide » reste, 200 ans après son ouverture à Vienne, en Isère, une étape incontournable de la légendaire Nationale 7 pour les gourmets en route vers le sud. (Photo JEFF PACHOUD / AFP)
Un cuisinier prépare un plat au restaurant « La Pyramide » à Vienne le 20 mars 2025. Premier restaurant trois étoiles de l'histoire du Guide Michelin, « La Pyramide » reste, 200 ans après son ouverture à Vienne, en Isère, une étape incontournable de la légendaire Nationale 7 pour les gourmets en route vers le sud. (Photo JEFF PACHOUD / AFP)
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  • C'est le rendez-vous gastronomique de l'année : autant décrié que respecté, le guide Michelin dévoilera lundi ses nouvelles étoiles françaises à Metz.
  • tous les chefs étoilés de France ont été conviés et personnes seront récompensées.

METZ, FRANCE : C'est le rendez-vous gastronomique de l'année : autant décrié que respecté, le guide Michelin dévoilera lundi ses nouvelles étoiles françaises à Metz, lors d'un événement auquel tous les chefs étoilés de France ont été conviés, ainsi que les personnes qui seront récompensées.

« Comme toujours, on va jouer à guichets fermés, puisque l'immense majorité d'entre eux seront au rendez-vous », a indiqué à l'AFP Gwendal Poullennec, le patron du guide rouge qui célèbre cette année ses 125 ans.

Le chef Vincent Favre-Félix, lui, ne sera pas de la partie. À la tête d'un établissement étoilé à Annecy-le-Vieux, en Haute-Savoie, il a décidé de rendre son macaron, devenu trop pesant pour lui et ses clients.

« On s'aperçoit que nos clients aujourd'hui n'attendent plus forcément ce qu'on propose. Ils n'ont plus forcément envie de passer trois heures à table, avec un menu carte blanche imposé, des menus en 8-10 séquences, ni de payer entre 100 et 500 francs par tête", explique-t-il à l'AFP, tout en assurant toutefois "ne pas cracher dans la soupe". 

Sébastien Hisler, le second du restaurant étoilé Chez Michèle à Languimberg en Moselle, n'est pas de cet avis. « Quand on est dans des établissements comme ça, c'est un lâcher prise et il faut profiter de l'instant. Si c'est juste +bien+, oui, ça fait cher. Il faut le moment « waouh ». »

« Les étoiles n'appartiennent pas aux chefs. (...) Ce n'est en aucun cas au chef de faire une demande au guide Michelin pour être ajouté ou retiré », a de son côté répondu M. Poullennec, interrogé par l'AFP.

Pas de quoi gâcher la fête cependant. Les festivités ont commencé dimanche soir, avec un match de football opposant des chefs étoilés, parmi lesquels Fabien Ferré, qui a obtenu l'an dernier trois étoiles d'un coup pour la réouverture de la Table du Castellet (Var), et le triplement étoilé Arnaud Donckele, face à des anciens du FC Metz, dont le champion du monde Robert Pirès, avant un dîner des chefs réunissant professionnels et journalistes.

« C'est une grande cousinade. C'est vraiment l'esprit bon enfant, on passe un bon moment, on partage de bons plats bien cuisinés, on ne se prend pas la tête », affirme Benoît Potdevin, chef du K au domaine de la Klaus à Montenach (Moselle), qui, après sa première étoile remportée l'an dernier, assure être là « sans pression ».

La cérémonie des étoiles aura lieu à 17 heures au Centre des Congrès de Metz. En attendant, le détail du palmarès est tenu secret.

La presse a toutefois déjà fait ses pronostics et les noms de Hugo Roellinger à Cancale (Le Coquillage), de Giuliano Sperandio (Taillevent) et de Hélène Darroze (Marsan) à Paris sont régulièrement cités comme potentiels trois étoiles. 

Les rétrogradations ont, elles, déjà été annoncées dix jours avant ce rassemblement, sans susciter de tempête médiatique, comme ce fut le cas pour Marc Veyrat en 2019 ou Guy Savoy en 2023. Cette année, c'est la maison Georges Blanc à Vonnas, dans l'Ain, qui a perdu sa troisième étoile, après 44 ans au sommet.

Autant décrié que respecté et craint par les chefs, le guide Michelin fait toujours la pluie et le beau temps sur la gastronomie mondiale.

« C'est clairement le seul guide que tout le monde cite en référence », estime auprès de l'AFP Rémi Dechambre, journaliste gastronomique au Parisien Week-end.

« Malgré lui, et avec lui, le Michelin incarne la gastronomie française », souligne Estérelle Payany, critique culinaire chez Télérama. « Il y a de plus en plus de chefs qui s'en méfient et qui s'en défient, parce que le guide Michelin conserve son opacité, qu'il fait des choix parfois un peu étonnants. Mais il n'en demeure pas moins que ça reste le maestro de la gastronomie française en termes de classement », estime de son côté Franck Pinay-Rabaroust, rédacteur en chef du média culinaire « Bouillant(e)s ».

Créé en 1900 par les frères André et Edouard Michelin à destination des automobilistes, le guide Michelin est aujourd'hui présent en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et du Sud, et se décline dans plus de 50 destinations.