A Paris, les petits rats de l'Opéra gardent l'équilibre, malgré les soubresauts

Des cours via Zoom ont été organisés rapidement, avec suivis individuels. Mais pour beaucoup, les conditions étaient rudimentaires, avec une fenêtre ou une chaise au milieu du salon en guise de barre. (Photo d'archives AFP).
Des cours via Zoom ont été organisés rapidement, avec suivis individuels. Mais pour beaucoup, les conditions étaient rudimentaires, avec une fenêtre ou une chaise au milieu du salon en guise de barre. (Photo d'archives AFP).
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Publié le Jeudi 16 juillet 2020

A Paris, les petits rats de l'Opéra gardent l'équilibre, malgré les soubresauts

  • Les petits rats ont repris les cours en juin, juste avant les vacances estivales: sur les 150, 130 sont revenus; certains étrangers, du Canada ou d'Australie, ayant été bloqués chez eux
  • Pour chaque élève, des commissions d'évaluation détermineront si l'élève redoublera ou s'il passera à une classe supérieure

PARIS:"Temps levé, glissade, penché, assemblé, détourné!" A l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris, Wilfried Romoli ne ménage pas sa classe de garçons en dernière année qui veulent "être prêts" pour leur future carrière, en dépit d'une année marquée par les turbulences.

Entre les grèves qui ont secoué la France en fin d'année et le coronavirus, les célèbres "petits rats" de l'Opéra ont d'abord vu depuis décembre leurs spectacles annulés, puis leurs corps confinés.

Leurs examens ont ensuite été reportés, notamment celui, crucial, du concours d'entrée au Ballet de l'Opéra de Paris, le Graal pour les pensionnaires de cette institution tricentenaire.

Encaissant les déceptions les unes après les autres, la première division, la dernière classe dans cet enseignement d'élite, en ressort toutefois avec davantage de maturité et pour certains le droit à une seconde chance. 

"Je me suis vite rendue compte qu'une génération risquait d'être un peu sacrifiée", affirme à l'AFP Elisabeth Platel, directrice de l'Ecole et "gardienne" du style français de la danse classique.

"J'ai donc offert à tous ces élèves, s'ils n'étaient pas pris au Ballet, une année supplémentaire", ajoute cette ancienne danseuse étoile légendaire.

Les élèves les plus âgés ne retrouveront l'emblématique palais Garnier qu'à la fin de l'année, pour les traditionnelles Démonstrations de la danse (6-13-19 décembre). Pendant un an, "l'Ecole entière n'a pas été confrontée au regard du public, au trac", rappelle Elisabeth Platel.

Les petits rats ont repris les cours en juin, juste avant les vacances estivales: sur les 150, 130 sont revenus; certains étrangers, du Canada ou d'Australie, ayant été bloqués chez eux.

L'internat a rouvert mais avec un élève par chambre au lieu de trois, les cours de danse folklorique, de mime et les pas de deux ont été suspendus, les studios régulièrement aérés, les barres désinfectées et le port de masque obligatoire dans les déplacements.

Chez les dernières années, Rubens, 18 ans, tente tours en l'air et grands jetés. Blessé à la cheville avant le confinement, il a repris la danse chez lui, pratiquement "de zéro". "C'était un peu comme un emprisonnement mais ça m'a permis de faire tellement attention (que) j'ai réussi à augmenter la qualité de mon travail".

Fragilité du métier

Margaux, de la première division des filles, a elle eu peur "de prendre du retard" pendant le confinement. "C'était dur, mais on apprend à travailler seuls".

Des cours via Zoom ont été organisés rapidement, avec suivis individuels. Mais pour beaucoup, les conditions étaient rudimentaires, avec une fenêtre ou une chaise au milieu du salon en guise de barre.

"Il fallait les motiver", admet Wilfried Romoli. Mais certains sont revenus changés en juin: ils "comprenaient trois fois plus vite".

Si les professeurs ont fait preuve de bienveillance durant le confinement, la rigueur a repris le dessus au studio. "Ils doivent comprendre qu'il faut remonter (la pente), c'est vraiment leur avenir", assure le professeur, qui a toutefois veillé à leur demander d'arrêter à la moindre douleur.

Dans cette institution réputée pour son exigence et ses traditions, la crise a aussi rapproché "petits rats" et professeurs. "On avait un contact particulier", confirme Géraldine Wiart, professeure des benjamines, qui a surveillé leur travail via des vidéos. 

"Avez-vous des courbatures?", s'enquiert-elle face aux élèves de la 6e division en justaucorps bleu ciel, notant que les plus petits retrouvent "très vite la forme". 

Pour chaque élève, des commissions d'évaluation détermineront si l'élève redoublera ou s'il passera à une classe supérieure.

Elisabeth Platel prépare la rentrée "dans la prudence". "L'élan a été maintenu; ce sont des enfants qui ont vraiment envie de danser", dit la directrice. Mais après la pandémie, "je suis inquiète pour l'avenir de notre métier... est-ce un virage?"

L'ex-étoile veut surtout préparer ses petits rats à une nouvelle réalité et "leur faire comprendre la fragilité de leur métier".

         


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).