Une enseignante licenciée plaide la distinction entre critique de l'État israélien et antisémitisme

Les juifs qui critiquent la politique du gouvernement israélien, comme le fait Mme Sander, ne devraient pas être punis pour leurs opinions, affirme l'avocat Robert Herbst. (AFP/File)
Les juifs qui critiquent la politique du gouvernement israélien, comme le fait Mme Sander, ne devraient pas être punis pour leurs opinions, affirme l'avocat Robert Herbst. (AFP/File)
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Publié le Dimanche 06 février 2022

Une enseignante licenciée plaide la distinction entre critique de l'État israélien et antisémitisme

  • Jessie Sander ( 26 ans) a intenté une action en justice après avoir été licenciée de son poste d'enseignante dans un temple à la suite d'un message sur son blog dans lequel elle critiquait le gouvernement israélien
  • L'avocat Robert Herbst a déclaré : il faut bien faire la distinction entre les critiques à l'égard du gouvernement israélien et les critiques d'Israël en tant qu'État

CHICAGO : Une jeune femme juive (26 ans) a été licenciée de son poste d'enseignante dans une synagogue de New York en raison de ses critiques à l'égard d'Israël. Dans une interview accordée à Arab News, ses avocats estiment que le procès qu'elle a intenté pour récupérer son emploi souligne la grande différence entre les critiques à l'égard des agissements d'Israël et l'antisémitisme.

L'année dernière, Jessie Sander a été engagée pour enseigner au Westchester Reform Temple à Scarsdale à New York. Elle a été licenciée quelques semaines plus tard, plus précisément le 21 juillet, au motif de ses critiques envers le gouvernement israélien dans un article posté sur un blog personnel.

C'est ainsi que le 25 janvier, Mme Sander a intenté une action en justice contre les responsables du temple qu'elle accuse de violation du code du travail de l'État de New York. Selon l'avocat Robert Herbst du cabinet Herbst Law, ce texte de loi « interdit à un employeur de licencier un employé pour une activité légitime, de nature ludique et non rémunérée que ce dernier exerce en dehors du lieu de travail et dans laquelle il ne fait pas référence aux propriétés de l'employeur ». Il fait remarquer que ce texte de loi est en vigueur dans un certain nombre d'États.

« Nous essayons ici d'expliquer aux institutions, aux temples et aux écoles juives qu'ils n'ont pas le droit d'excommunier leurs jeunes –  ces jeunes qui ont grandi et étudié dans leurs institutions les principes de la religion et de la morale juives – . Ils n'ont pas le droit de les excommunier pour avoir projeté ces valeurs en toute bonne foi et protesté contre les actes illicites de l'État juif cotre les Palestiniens », a déclaré MeHerbst à Arab News.

« Vous allez payer le prix de vos actes si vous agissez de la sorte, et nous vous dénoncerons pour cela. C'est ce que nous essayons de faire comprendre ».

« De nombreuses personnes bien intentionnées ont été congédiées, bannies ou maltraitées pour avoir soutenu les valeurs qu'on leur a enseignées, à savoir les principes moraux et religieux qui sous-tendent leur foi et c'est honteux ».

Dans une déclaration faite à Arab News, Mme Sander affirme : « Si j'intente ce procès, c'est parce que je tiens à ce que les institutions juives restent prospères et pluralistes et qu'elles ouvrent leurs portes à tous les Juifs »

« Il est important que nous continuions à lutter contre le sionisme et à tenir des conversations délicates, même si cela nous gêne ».

Dans son message sur son blog, Mme Sander avait écrit : « Nous réfutons la notion qui veut que le sionisme fait partie des valeurs du judaïsme. Le sionisme ne correspond pas à l'identité juive et ne constitue pas une composante essentielle de celle-ci. Confondre sionisme et judaïsme est non seulement erroné mais dangereux ; si nous ne faisons pas la différence entre le colonialisme et la religion, nous risquons d'encourager les discours antisémites sur la nature du judaïsme. ... Nous, Juifs américains, exigeons que les États-Unis cessent de financer les génocides commis contre les Palestiniens. ... Les juifs des États-Unis doivent se prononcer contre le génocide qui se fait en notre nom et contre les meurtres commandités par l'État et dissimulés sous la forme de soutien au peuple juif ».

Mme Sander revendique le droit de reprendre ses fonctions d'enseignante au Jewish Learning Lab au Temple. Selon Me Herbst, c'est la première fois que la loi sur le travail en vigueur à New York est utilisée par un plaignant.

« Nous espérons faire passer le message », dit-il.

Il estime que cette affaire, si on la considère sous un angle plus vaste, souligne la grande différence entre les critiques politiques légitimes et les commentaires antisémites.

« Les militants dont je fais partie essaient de faire ressortir cette différence dans les discours sur l'antisémitisme», a expliqué Me Herbst.

« Les institutions étatiques qui sont à l'origine de la première théorie considèrent que toute critique d'Israël est un acte antisémite. Ce que ceux qui soutiennent la deuxième définition proposée par la Déclaration de Jérusalem sur l'antisémitisme essaient de dire c’est : non, non et non, il faut distinguer entre les critiques à l'égard du gouvernement d'Israël et ses agissements en tant qu'État, et la haine envers Israël et le peuple juif ».

Il poursuit en ajoutant que les juifs qui critiquent les politiques du gouvernement israélien, comme le fait Mme Sander, ne devraient pas être punis pour leurs opinions.

« Ces pratiques ne relèvent pas du judaïsme », affirme-t-il. « Le plus surprenant, c'est qu'Israël, l'État, ne se conforme pas aux enseignements juifs. Les Juifs qui mettent en évidence cette réalité ne méritent pas d'être excommuniés, ils méritent de faire partie intégrante de la communauté juive ».

Il précise que 80 rabbins ont signé une lettre de soutien à Mme Sander et que son supérieur immédiat, David E. Levy, rabbin associé et directeur de JLL, a soutenu bon nombre de ses opinions lorsqu'il l'a rencontrée le 15 juillet de l'année dernière. Cependant, elle a été licenciée une semaine plus tard, lors d'une réunion zoom à laquelle participait le directeur exécutif du temple, Eli Kornreich.

Selon Me Herbst, la date du procès n'a pas encore été fixée. Les représentants du Westchester Reform Temple ont refusé de répondre à nos questions.

Cette semaine, Amnesty International, organisation de défense des droits de l'Homme lauréate du prix Nobel de la paix en 1977, a accusé le gouvernement israélien de se livrer à des pratiques ségrégatives à l'encontre des Palestiniens. En réponse, les dirigeants israéliens et un grand nombre d'institutions favorables à Israël ont qualifié ces accusations d’« antisémites ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Gaza: montée des tensions entre étudiants et la police sur les campus américains

La colère d'étudiants américains pro-palestiniens contre la guerre que mène Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza a grossi mercredi aux Etats-Unis, avec des face-à-face tendus avec la police au Texas, à New York, en Nouvelle-Angleterre et en Californie. (AFP).
La colère d'étudiants américains pro-palestiniens contre la guerre que mène Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza a grossi mercredi aux Etats-Unis, avec des face-à-face tendus avec la police au Texas, à New York, en Nouvelle-Angleterre et en Californie. (AFP).
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  • "Si la situation n'est pas maîtrisée rapidement et si les menaces et intimidations ne cessent pas, il sera alors temps de faire appel à la Garde nationale"
  • Depuis le regain de tensions la semaine dernière à Columbia, le mouvement s'est étendu à d'autres campus

AUSTIN: La colère d'étudiants américains pro-palestiniens contre la guerre que mène Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza a grossi mercredi aux Etats-Unis, avec des face-à-face tendus avec la police au Texas, à New York, en Nouvelle-Angleterre et en Californie.

En visite à l'université Columbia à Manhattan -- d'où est parti cette dernière vague de manifestations étudiantes commencées en octobre -- le président républicain de la Chambre des représentants du Congrès, Mike Johnson, a menacé: "si la situation n'est pas maîtrisée rapidement et si les menaces et intimidations ne cessent pas, il sera alors temps de faire appel à la Garde nationale".

Pour "rétablir l'ordre sur ces campus", a martelé le dirigeant conservateur.

Un avertissement qui résonne douloureusement aux Etats-Unis: le 4 mai 1970, la Garde nationale de l'Ohio avait ouvert le feu à l'université d'Etat de Kent sur des manifestants étudiants pacifiques, dont quatre avaient été tués.

M. Johnson, proche de l'ex-président républicain Donald Trump candidat à sa réélection, a averti qu'il exigerait du président démocrate Joe Biden d'"agir" et jugé que les manifestations pro-palestiniennes "mettaient une cible sur le dos d'étudiants juifs aux Etats-Unis", qui comptent le plus de juifs au monde (quelque six millions) après Israël.

« Liberté d'expression »

Depuis le début du conflit à Gaza en octobre, les universités américaines sont secouées par des débats parfois violents sur la liberté d'expression et des accusations d'antisémitisme et d'antisionisme qui ont coûté leurs postes cet hiver aux présidentes de Harvard et de l'université de Pennsylvanie.

"Profitez de votre liberté d'expression", a lancé, provocateur, M. Johnson, hué par des centaines d'étudiants de Columbia vent debout contre la guerre d'Israël contre le Hamas qui a tué quelque 34.200 personnes, la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien.

L'attaque sans précédent du 7 octobre 2023 menée par le Hamas a fait 1.170 morts, essentiellement civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles.

Mercredi, la Maison Blanche a réaffirmé que le président Biden, qui espère être réélu en novembre, "soutenait la liberté d'expression, le débat et la non discrimination" dans les universités.

Depuis le regain de tensions la semaine dernière à Columbia, le mouvement s'est étendu à d'autres campus.

Alliance Etats-Unis-Israël 

Notamment dans les Etats de la Nouvelle-Angleterre, dans le nord-est, où des prestigieuses universités ont demandé à la police d'interpeller des manifestants étudiants qui dénoncent l'alliance militaire, diplomatique et économique des Etats-Unis avec Israël et critiquent les conditions actuelles des Palestiniens.

"En tant que Palestinien, est-ce de ma responsabilité d'être là et de montrer ma solidarité avec la population de Gaza? Absolument!", a répondu à l'AFP Yazen, un Américain de 23 ans d'origine palestinienne qui campe depuis quelques jours dans des tentes montées sur le campus de Columbia.

La présidence de l'université a salué "des progrès importants" dans les discussions avec des étudiants pour évacuer ce campement d'ici vendredi.

Dans la nuit de lundi à mardi, 120 personnes avaient été brièvement interpellées devant l'université de New York (NYU), au coeur de Manhattan. A Yale, dans le Connecticut, une cinquantaine de manifestants ont aussi été interpellés.

Sa concurrente Harvard, la plus ancienne des Etats-Unis, en banlieue de la cité historique de Boston, a vu aussi mercredi se monter sur son campus arboré un campement.

Police anti-émeute 

A l'autre bout du pays, l'université du Texas à Austin a été le théâtre d'un face-à-face, finalement bon enfant, entre des centaines d'étudiants pro-palestiniens et la police, dont nombre d'officiers à cheval et en tenue anti-émeute.

Certains brandissaient des drapeaux palestiniens et portaient le keffieh, d'autres, encadrés par des policiers, s'étaient enveloppés dans des drapeaux d'Israël.

Et à l’université de Californie du sud (USC), plusieurs centaines d’étudiants ont manifesté aux cris de "libérez la Palestine", "révolution par l'intifada".

Dans la foule très diverse, certains agitaient des drapeaux palestiniens, d'autres portaient des keffiehs et des pancartes appelant à "arrêter le génocide" et à un  "cessez-le-feu".

Des centaines de manifestants s'étaient rassemblés mardi soir à Brooklyn, le plus grand arrondissement de New York, à l'appel de Jewish Voice for Peace, un groupe d'Américains juifs de gauche pro-palestiniens, à l'occasion du séder, le rituel de la Pâque juive. Nombre d'entre eux ont été interpellés.

"Nous sommes (les Américains) les instigateurs d'une telle violence, d'une telle haine, c'est terrible", a tonné sur place Rebecca Lurie.


Pedro Sánchez pense à démissionner après l'ouverture d'une enquête contre son épouse

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et son épouse Begona Gomez assistent au rassemblement de clôture de la campagne à Getafe, dans la banlieue de Madrid, le 21 juillet 2023. (Photo, AFP)
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et son épouse Begona Gomez assistent au rassemblement de clôture de la campagne à Getafe, dans la banlieue de Madrid, le 21 juillet 2023. (Photo, AFP)
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  • Selon le média en ligne El Confidencial, qui a révélé l'information, cette enquête porte en particulier sur les liens de Begoña Gómez avec avec le groupe espagnol de tourisme Globalia
  • Plusieurs des proches du Premier ministre sont montés au créneau mercredi, accusant la droite de manipuler la justice à des fins politiques

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a annoncé mercredi, dans une lettre publiée sur X, "réfléchir" à une éventuelle démission après l'annonce de l'ouverture d'une enquête contre son épouse pour trafic d'influence et corruption.

"J'ai besoin de m'arrêter et de réfléchir" afin de décider "si je dois continuer à être à la tête du gouvernement ou si je dois renoncer à cet honneur", a-t-il écrit, indiquant qu'il annoncerait sa décision lundi devant la presse et suspendait ses activités d'ici là.

Cette enquête préliminaire contre Begoña Gómez a été ouverte le 16 avril après une plainte de l'association "Manos limpias" (Mains propres), un collectif considéré comme proche de l'extrême droite, a annoncé dans un court communiqué le tribunal supérieur de justice de Madrid.

Elle est placée sous le sceau du "secret de l'instruction", a ajouté le tribunal.

Dans sa lettre, Pedro Sánchez, au pouvoir depuis 2018, dénonce une plainte basée sur des faits "inexistants" et une campagne de "harcèlement" menée par des médias "ultraconservateurs" et soutenue, selon lui, par l'opposition de droite et d'extrême droite contre son épouse.

"Je ne suis pas naïf", dit-il, "je suis conscient du fait qu'ils portent plainte contre Begoña, non pas parce qu'elle a fait quelque chose d'illégal, car ils savent bien que cela n'est pas vrai, mais parce qu'elle est mon épouse".

Selon le média en ligne El Confidencial, qui a révélé l'information, cette enquête porte en particulier sur les liens de Begoña Gómez avec avec le groupe espagnol de tourisme Globalia, propriétaire de la compagnie aérienne Air Europa, à un moment où cette dernière était en pourparlers avec le gouvernement pour obtenir des aides face à la lourde chute du trafic aérien provoquée par la pandémie de Covid.

À l'époque, Begoña Gomez dirigeait IE Africa Center, une fondation liée à l’école de commerce madrilène IE University, poste qu'elle a quitté en 2022.

Plan de sauvetage d'Air Europa

Selon El Confidencial, IE Africa Center avait "signé un accord de parrainage avec Globalia en 2020" et Begoña Gomez aurait participé à "une réunion privée avec son PDG Javier Hidalgo à l'époque où Globalia négociait son plan de sauvetage de plusieurs millions d'euros avec le gouvernement" de Pedro Sánchez.

Ce plan a permis à Air Europa de toucher 475 millions d'euros en novembre 2020, issus d'un fonds de 10 milliards destiné à soutenir les entreprises stratégiques en difficulté à cause de la crise sanitaire.

La compagnie espagnole a été la première entreprise à bénéficier de ce fonds. Des dizaines d'autres ont suivi, dont plusieurs de ses concurrents (Iberia, Vueling, Volotea...).

L'opposition de droite a appelé mercredi le Premier ministre à "donner des explications aux Espagnols", par la voix d'Ester Muñoz, membre de la direction du Parti Populaire (PP, droite). "Tout finira par se savoir", a prévenu un porte-parole du parti, Borja Semper.

Pratiques trumpistes

Plusieurs des proches du Premier ministre sont montés au créneau mercredi, accusant la droite de manipuler la justice à des fins politiques.

Il y a "une stratégie qui consiste à lancer des accusations sans aucun fondement, sans aucune information véridique, sans aucune preuve, juste pour blesser, juste pour salir" et "diffamer", a dénoncé le président du groupe socialiste à la Chambre des députés, Patxi Lopez.

Le PP "utilise une fausse accusation d'une organisation d'extrême droite pour diffamer et lancer des calomnies" envers le Premier ministre, a insisté la numéro deux du gouvernement, Maria Jesus Montero. "Nous ne permettrons pas à ces pratiques trumpistes de miner la démocratie espagnole", a-t-elle ajouté.

Manos limpias, collectif fondé en 1995, a été à l'origine ces dernières années de plusieurs poursuites judiciaires et s'est portée partie civile dans de nombreux procès pour des affaires de corruption.

Le collectif est considéré comme proche de l'extrême droite, en raison notamment de la personnalité de son fondateur Miguel Bernad, ancien responsable du parti Frente Nacional, dissous en 1993.

Accusé d'être impliqué dans un réseau d'extorsion de fonds, ce dernier avait été condamné à quatre ans de prison en juillet 2021, mais a été finalement relaxé en appel le mois dernier, faute de preuve selon le tribunal.

 


Australie : sept adolescents arrêtés dans une opération antiterroriste

Des gens tiennent des bougies lors de la veillée communautaire aux chandelles, reconnaissant les victimes d'une attaque mortelle à l'arme blanche au centre commercial Bondi Junction Westfield, à Sydney (Photo, Reuters).
Des gens tiennent des bougies lors de la veillée communautaire aux chandelles, reconnaissant les victimes d'une attaque mortelle à l'arme blanche au centre commercial Bondi Junction Westfield, à Sydney (Photo, Reuters).
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  • Ces descentes de police dans 13 lieux différents de Sydney ont mobilisé plus de 400 membres des forces de l'ordre
  • Les sept personnes arrêtées sont des mineurs âgés de 15 à 17 ans, a précisé la police

SYDNEY: La police australienne a annoncé avoir arrêté mercredi sept adolescents membres d'un réseau, posant "un risque et une menace inacceptables" pour la population, lors d'une série de perquisitions antiterroristes.

Ces descentes de police dans 13 lieux différents de Sydney ont mobilisé plus de 400 membres des forces de l'ordre et découlent d'une enquête déclenchée par l'attaque au couteau contre un religieux menée par un adolescent de 16 ans, la semaine dernière dans une église de la même ville.

Les jeunes arrêtés mercredi adhéraient à une "idéologie extrémiste motivée par des considérations religieuses" et faisaient partie d'un "réseau plus large", selon la police, qui n'a pas spécifié de quelle idéologie il était question.

Dave Hudson, haut responsable de la police de Nouvelle-Galles du Sud, a déclaré "probable" que le groupe préparait un attentat, bien qu'aucune cible précise n'ait été identifiée.

"Leur comportement, pendant leur placement sous surveillance, nous a amenés à penser que, s'ils devaient commettre un acte, nous ne serions pas en mesure de l'empêcher", a-t-il déclaré à la presse.

"Pendant l'enquête, nous avons pensé qu'il était probable qu'une attaque se produise."

Les sept personnes arrêtées sont des mineurs âgés de 15 à 17 ans, a précisé la police.

«Idéologie extrémiste»

"Le terrorisme et la radicalisation des jeunes en ligne constituent un problème permanent pour nous", a déclaré M. Hudson.

Les membres du réseau "partageaient une idéologie extrémiste violente commune", a simplement indiqué Krissy Barrett, un spécialiste de la lutte contre le terrorisme de la police fédérale australienne.

La semaine dernière, Mar Mari Emmanuel, évêque d'une église chrétienne assyrienne de Sydney, a été frappé de plusieurs coups de couteau à la tête et à la poitrine par un jeune homme de 16 ans au cours d'un sermon diffusé en direct. Il a été hospitalisé mais ses jours ne sont pas en danger.

Son agresseur a été arrêté et inculpé d'"acte terroriste". La liberté sous caution lui a été refusée et il encourt la prison à vie s'il est déclaré coupable.

A la suite de cette attaque, la police a déclenché l'ouverture d'une enquête par une équipe associant les forces de police fédérales, celles de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud et les services de renseignement.

Cette attaque a aussi déclenché une émeute parmi les fidèles de l'église de l'ouest de Sydney.

Des centaines de fidèles et de membres de la communauté se sont précipités près de l'église la nuit de l'attaque. Certains ont lancé des pierres et d'autres projectiles qui ont blessé une cinquantaine de policiers.

La situation est restée tendue dans ce quartier qui abrite la petite communauté chrétienne assyrienne de Sydney, dont beaucoup ont fui les persécutions et la guerre en Irak et en Syrie.

Le religieux qui disposait d'une large audience sur internet, de près de 200.000 personnes, s'est fait connaître en critiquant l'islam et les vaccins contre le Covid-19.