Australie: un policier jugé pour le meurtre d'un adolescent aborigène

La police surveille les manifestants qui participent à une manifestation «Invasion Day» le jour de l'Australie à Sydney le 26 janvier 2022. (AFP)
La police surveille les manifestants qui participent à une manifestation «Invasion Day» le jour de l'Australie à Sydney le 26 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 février 2022

Australie: un policier jugé pour le meurtre d'un adolescent aborigène

  • Zachary Rolfe est accusé d'avoir abattu Kumanjayi Walker, 19 ans, dans une ville reculée de l'Outback en 2019, une affaire très médiatisée qui avait entraîné une vague de manifestations dans tout le pays
  • Plus de 500 aborigènes et insulaires du détroit de Torres sont morts en garde à vue depuis 1991, date à laquelle des registres détaillés ont été établis

SYDNEY: Un agent de police australien est jugé lundi pour le meurtre d'un adolescent autochtone, une affaire qui pourrait aboutir à la première condamnation d'un officier de police pour la mort d'un Aborigène en détention. 


Zachary Rolfe est accusé d'avoir abattu Kumanjayi Walker, 19 ans, dans une ville reculée de l'Outback en 2019, une affaire très médiatisée qui avait entraîné une vague de manifestations dans tout le pays. 


M. Rolfe, 30 ans, a plaidé non coupable. En Australie, un nombre croissant de voix s'élèvent pour alerter sur le nombre élevé d'indigènes morts en garde à vue.


Plus de 500 aborigènes et insulaires du détroit de Torres sont morts en garde à vue depuis 1991, date à laquelle des registres détaillés ont été établis, dont 11 au cours des sept derniers mois.


Malgré plusieurs enquêtes publiques et procès portant sur des affaires similaires, aucun policier australien n'a jamais été condamné pour le meurtre d'un indigène en détention.


"Compte tenu de l'attention accrue portée aux décès en détention en Australie et du mouvement Black Lives Matter, je pense que les gens utilisent (ce procès) comme un test décisif pour savoir si les tribunaux peuvent rendre justice aux familles des Premières nations", a déclaré Thalia Anthony, professeure de droit à l'Université technologique de Sydney. 


Dans une décision surprise rendue en novembre dernier, la Haute Cour australienne a bloqué la tentative de Zachary Rolfe de faire valoir qu'il avait agi de "bonne foi" lors de la fusillade mortelle. 


Selon les experts, cette décision a supprimé une défense juridique essentielle dont disposent les policiers en exercice, et rend plus probable une condamnation. 


Plusieurs autres policiers ont déjà été accusés de meurtre avant d'être acquittés ou de voir les charges abandonnées.

- Trois coups de feu -
Zachary Rolfe sera jugé à Darwin, à quelque 1.500 kilomètres au nord de la communauté de Yuendumu, où Kumanjayi Walker est mort le 9 novembre 2019. 


Selon les documents judiciaires, Rolfe et un autre officier sont entrés dans une maison pour arrêter M. Walker pour violation présumée de caution et ont dit au jeune homme de mettre ses mains derrière son dos. 


Au lieu de cela, le jeune homme aurait blessé l'agent à l'épaule avec une paire de ciseaux et une lutte se serait engagée au cours de laquelle M. Rolfe a tiré trois coups de feu sur M. Walker. 


L'adolescent est décédé cette nuit-là au poste de police de Yuendumu et quatre jours plus tard l'officier a été accusé de meurtre.


La mort du jeune homme aborigène a suscité une vague de manifestations dans toute l'Australie pour réclamer "Justice pour Walker". 


Le procès de M. Rolfe a été longtemps retardé par des procédures préliminaires et par la pandémie de Covid-19. 


Lorsqu'il débutera lundi, l'accusation cherchera à faire valoir que l'officier a agi illégalement en tirant trois fois sur M. Walker. 


Même si la défense "de bonne foi" est rejetée, M. Rolfe peut encore invoquer deux autre arguments juridiques majeurs : qu'il a agi raisonnablement ou par légitime défense. 


Selon Thalia Anthony, cette affaire va probablement attirer l'attention sur les clauses du droit australien qui offrent une immunité aux policiers. "Je pense que nous allons vraiment assister à une recrudescence des campagnes contre ces immunités spéciales", a-t-elle déclaré.


Le procès va aussi inévitablement susciter un débat sur le taux élevé d'incarcération parmi les Australiens indigènes - qui seraient les personnes les plus emprisonnées au monde - et sur la question du contrôle de la police.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.