La pauvreté: un défi pour le futur président du Costa Rica

Vue aérienne du quartier populaire El Erizo (L) et du quartier moderne de Ciruelas (L), dans la province d'Alajuela, Costa Rica, le 4 janvier 2022. (AFP)
Vue aérienne du quartier populaire El Erizo (L) et du quartier moderne de Ciruelas (L), dans la province d'Alajuela, Costa Rica, le 4 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 février 2022

La pauvreté: un défi pour le futur président du Costa Rica

  • Le pays de 5 millions d'habitants est réputé le plus heureux du continent latino-américain. Mais il a vu le pourcentage de personnes vivant sous le seuil de pauvreté passer de 21% en 2019 à 26,2% en 2020
  • La dette du Costa Rica s'élève à 70% de son PIB et les organismes financiers internationaux exigent sa réduction

SAN JOSE: La misère a toujours été présente dans les ruelles du quartier de La Carpio à San José, mais la pandémie de covid-19 a encore aggravé la situation: nombre des habitants des masures ont perdu leur emploi et attendent beaucoup du futur président du Costa Rica.


Pays leader de la région pour la protection de l'environnement, réputé pour sa solide démocratie, le Costa Rica va voter dimanche. Le prochain président devra affronter la hausse du chômage, qui a bondi pour dépasser 14% en 2020, selon la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (Cepal).


"Avant, je faisais des ménages, mais avec la pandémie, on ne m'a plus appelée. Mon mari a eu un accident (...) il ne peut plus travailler", se lamente Maricela Mendez, mère à 30 ans de cinq enfants.


"J'ai commencé à faire des empanadas (des chaussons farcis) pour les vendre aux ouvriers des chantiers de construction", dit-elle à l'AFP.


Bon an mal an, le couple, qui vit dans une maison en parpaings où l'eau courante arrive de manière intermittente, gagne par mois environ 100 000 colones (157 dollars).

Elections au Costa Rica: 25 candidats pour un siège de président

Un record de 25 candidats briguent dimanche la présidence du Costa Rica, petit pays d'Amérique centrale réputé pour sa stabilité, sa qualité de vie et la richesse de son environnement qui attirait des millions de touristes avant la pandémie.


Les bureaux de vote seront ouverts de 06H00 à 18H00 (12H00 à 00H00 GMT) pour trouver un successeur à Carlos Alvarado, qui ne peut se représenter pour un deuxième mandat consécutif de quatre ans aux termes de la constitution. Quelque 3,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes.


Si aucun des candidats n'obtient 40% des voix dimanche, un deuxième tour sera organisé le 3 avril. Un scénario très probable puisque seuls sept des prétendants obtiennent plus de 2% des intentions de vote, selon les sondages.


Les deux partis traditionnels de centre-droit et centre-gauche, qui ont longtemps dominé la vie politique du Costa Rica, sont favoris.


Leur revanche devrait être éclatante sur le Parti d'action citoyenne (PAC, centre-gauche) du président sortant Alvarado, qui les avait bousculé dans les années 2000, remportant la présidence en 2014 et la conservant en 2018: son candidat ne recueille que 0,3% des intentions de vote.


José Maria Figueres, 67 ans, le candidat du Parti de la libération nationale (PLN, centre-gauche) fondé en 1953 et qui a eu neuf présidents élus, a déjà été président de 1994 à 1998.


Il arrive en tête des sondages avec environ 17% des intentions de vote, mais il est talonné par Lineth Saborio (environ 13% des intentions de vote), une ancienne vice-présidente (2002-2006) âgée de 61 ans, candidate du Parti Unité social-chrétienne (PUSC, centre droit) créé en 1983 et qui a remporté trois présidentielles.

En embuscade 
Le prédicateur évangélique Fabricio Alvarado Muñoz, battu sur le fil par M. Alvarado il y a quatre ans, est en embuscade, avec environ 10% des intentions de vote. Cependant, l'ex-ministre de l'Economie, Rodrigo Chaves, transfuge du gouvernement pour cause de désaccords, est donné en hausse dans la dernière ligne droite et lui dispute la troisième place.


Les électeurs étaient cependant plus de 40% à être indécis à quelques jours du scrutin, selon un récent sondage, et une surprise reste donc possible.


"Une première lecture, c'est que l'électorat donne une prime à l'expérience dont disposent les deux partis" traditionnels, observe l'analyste Alejandro Molina, de l'Observatoire de la politique nationale (OPNA). "L'autre (lecture) c'est qu'il y a une déception après deux mandats du PAC".


Le petit pays de cinq millions d'habitants, à la réputation flatteuse de "Suisse de l'Amérique centrale", est en effet confronté à une crise économique aggravée par la pandémie de coronavirus, ainsi qu'à des scandales de corruption d'une ampleur sans précédent.


Des ministres, des anciens ministres et des maires ont en outre été éclaboussés l'année dernière par deux affaires de corruption concernant des malversations et pots-de-vin pour des marchés de travaux publics de plusieurs millions de dollars.


Ces scandales ont sapé la crédibilité et la réputation des politiques, et l'équipe au pouvoir atteint un score-record de 72% d'impopularité.

Le bidonville de La Carpio, où sévit la délinquance, est né dans les années 1990 sur des terrains cernés par des rivières polluées et un dépotoir. C'est là qu'ont trouvé refuge des Nicaraguayens chassés par la guerre civile. Aujourd'hui, sur ses 63 hectares s'entassent 52 000 habitants: des Nicaraguayens, mais aussi des Costariciens tombés dans la misère.


Le pays de 5 millions d'habitants est réputé le plus heureux du continent latino-américain. Mais il a vu le pourcentage de personnes vivant sous le seuil de pauvreté passer de 21% en 2019 à 26,2% en 2020, au plus fort de la pandémie de coronavirus. La situation s'est un peu améliorée en 2021, à 23% (mais avec 6,3% en pauvreté extrême), selon l'Institut national des statistiques (Inec) et la Cepal.


Pour les deux organismes, on n'avait pas vu de tels taux depuis 2008 au Costa Rica. Il est vrai que le tourisme, l'un des moteurs économiques du pays, a chuté de 60% en 2020, et a peiné à retrouver la croissance en 2021.


"La pandémie nous a frappé durement. J'ai demandé de l'aide à des institutions (publiques) mais elles n'ont jamais répondu (...) parfois nous n'avions rien à manger", confie Maricela.


Le Costa Rica, comme le Brésil, sera parmi les pays qui auront le plus de mal à récupérer "en raison des coupes dans les aides publiques", selon la Cepal.

«Nous étions bien partis»
"Nous étions bien partis pour abaisser le taux de pauvreté à 20%, pour la première fois de la décennie, mais la pandémie a tout changé", regrette Juan Luis Bermudez, directeur de l'Institut d'aide sociale (Imas).


La dette du Costa Rica s'élève à 70% de son PIB et les organismes financiers internationaux exigent sa réduction. Les subventions publiques sont dans la ligne de mire, mais M. Bermudez assure que les aides sociales ne seront pas touchées.


En réalité, cela dépendra du prochain président: José Maria Figueres, de centre gauche, est le favori des sondages, mais il est talonné par Lineth Saborio (centre-droit). Ni l'un ni l'autre ne devrait réunir les 40% des voix nécessaires pour être élu. Un second tour, le 3 avril, doit départager les candidats.


Le chômage a a atteint 14,4% en 2021 contre 12,4% avant la pandémie, selon l'INEC et la Cepal.


"Moi, ils m'ont licenciée", explique Maura Rios, mère de deux enfants à 41 ans, qui travaillait dans un supermarché. "On a dû s'en tirer avec le salaire de mon mari (...) On n'achetait plus que du riz, des haricots. De la viande de temps en temps. Pendant une semaine, on n'a mangé que des oeufs", se souvient-elle. Aujourd'hui elle fabrique et vend des objets artisanaux. Elle aide aussi une personne âgée.


Marta Arias, une Nicaraguayenne de 39 ans avec à sa charge trois filles et une petite-fille, vit au Costa Rica depuis 25 ans, dans une masure à El Erizo Juan Santamaria, un quartier pauvre de la banlieue de la capitale.


"On vit ici parce qu'il le faut bien, pas parce que cela nous plaît. Je ne demande pas que l'on nous fasse des cadeaux, mais j'aimerais avoir la chance d'avoir une maison", dit Marta, qui a maintenant la nationalité costaricienne et a le droit de voter dimanche.


Une de ses voisines, Sonia Zuniga, une Costarcienne de 55 ans avec trois enfants, confie qu'elle a "dû réduire (les dépenses sur) beaucoup de choses, vraiment beaucoup (...) pour arriver à payer ce qu'il y avait à payer".


Mais "nous devons rendre grâce à Dieu", dit-elle : "il y a pire que nous".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.