Au sommet de l'Union africaine, la controverse sur le statut d'Israël relancée

Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh s'exprime lors d'une conférence de presse avec l'ambassadeur du Danemark dans la ville de Ramallah en Cisjordanie occupée, le 23 septembre 2021. (Photo, AFP)
Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh s'exprime lors d'une conférence de presse avec l'ambassadeur du Danemark dans la ville de Ramallah en Cisjordanie occupée, le 23 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 05 février 2022

Au sommet de l'Union africaine, la controverse sur le statut d'Israël relancée

  • Dans un discours à la tribune devant les dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement africains réunis au siège de l'UA, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a appelé samedi à retirer l'accréditation accordée à Israël
  • Si cette décision devait faire l'objet d'un vote dimanche, de nombreux analystes considèrent qu'il marquera une scission sans précédent dans l'histoire de l'Union africaine

ADDIS ABEBA , Ethiopie: Le sommet annuel de l'Union africaine (UA) s'est ouvert samedi dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, avec un appel du Premier ministre palestinien à retirer l'accréditation accordée en juillet à Israël, à l'origine de vifs débats parmi les 55 Etats membres de l'organisation.

Cette décision controversée du président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, doit faire l'objet de discussions dimanche après-midi, en clôture de ce sommet à l'agenda chargé, marqué notamment par les coups d'Etat qui ont secoué le continent et la pandémie de Covid-19.

Mais la polémique sur ce sujet hautement sensible n'a pas attendu la dernière demi-journée du sommet.

Dans un discours à la tribune devant les dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement africains réunis au siège de l'UA, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a appelé samedi à retirer l'accréditation accordée à Israël, qui est une "récompense imméritée" pour les abus commis selon lui par l'Etat hébreu contre les Palestiniens.

"Les peuples du continent africain ne connaissent que trop bien la dévastation et la déshumanisation qui caractérisent le colonialisme et les systèmes connexes de discrimination raciale institutionnalisée", a lancé le dirigeant de l'Autorité palestinienne, accréditée en tant qu'observateur auprès de l'UA depuis 2013.

"Israël ne devrait jamais être récompensé pour ses violations et pour le régime d'apartheid qu'il impose au peuple palestinien", a ajouté Mohammed Shtayyeh, reprenant une formule d'un rapport d'Amnesty International publié cette semaine.

La décision en juillet du président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, d'accréditer Israël a suscité de vives protestations parmi plusieurs puissants Etats membres, dont l'Afrique du Sud et l'Algérie, qui ont rappelé qu'elle allait à l'encontre des déclarations de l'organisation soutenant les Territoires palestiniens.

Si cette décision devait faire l'objet d'un vote dimanche, de nombreux analystes considèrent qu'il marquera une scission sans précédent dans l'histoire de l'Union africaine, qui fête ses 20 ans cette année.

«Vague funeste» de putschs

Peu avant, dans son discours d'ouverture du sommet, Moussa Faki avait défendu son choix et appelé à "un débat serein" sur le sujet.

Il a assuré que l'engagement de l'UA dans la "quête d'indépendance" des Palestiniens était "immuable et ne peut que continuer à se renforcer". Mais l'accréditation d'Israël peut constituer, selon lui, "un instrument au service de la paix".

Ce sommet sera aussi l'occasion d'aborder la "vague funeste", selon les mots de M. Faki, de coups d'Etat sur le continent durant l'année écoulée, le dernier au Burkina Faso il y a moins de deux semaines.

Quatre Etats membres (Burkina Faso, Mali, Guinée, Soudan) ont été suspendus par le Conseil de paix et de sécurité de l'UA depuis juin en raison de changements anticonstitutionnels de gouvernement.

Mais l'UA est critiquée pour son manque de cohérence face aux putschs, notamment après n'avoir pas suspendu le Tchad, où un conseil militaire a pris le pouvoir après la mort du président Idriss Deby Itno en avril.

Une délégation tchadienne est présente au sommet.

Et le conflit éthiopien ?

Samedi, Cyril Ramaphosa fera un point en visioconférence sur la réponse africaine à la pandémie de coronavirus, deux ans après la détection du premier cas de Covid-19 sur le continent en Egypte.

Au 26 janvier, seuls 11% des plus d'un milliard d'Africains avaient été entièrement vaccinés, selon les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies.

Le sommet de l'UA se tient à Addis Abeba, capitale de l'Ethiopie, pays en proie depuis 15 mois dans sa partie nord à un conflit qui a fait des milliers de morts et, selon l'ONU, mené des centaines de milliers de personnes au bord de la famine.

Il n'est pas encore connu si -et comment- les participants aborderont la question de ce conflit qui oppose depuis novembre 2020 les forces progouvernementales aux rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Le fait que l'Ethiopie abrite le siège de l'UA rend particulièrement délicate les interventions de l'organisation sur le sujet.

M. Faki a ainsi attendu le mois d'août -neuf mois après le début des combats- pour nommer l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo comme envoyé spécial chargé d'obtenir un cessez-le-feu.

L'Ethiopie, qui siégeait depuis avril 2020 au Conseil de paix et de sécurité de l'UA, n'a pas été reconduite cette semaine parmi les 15 membres de cet organe en charge des conflits et questions de sécurité, a-t-on appris auprès de diplomates.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.