LONDRES: Le président français, Emmanuel Macron, a promis de durcir sa position contre l’immigration dans le but d’attirer les électeurs français de la classe ouvrière avant l’élection présidentielle de cette année.
M. Macron fait face à une concurrence venue de deux personnalités d’extrême droite, Marine Le Pen et Éric Zemmour. Ces derniers ont exprimé des sentiments antimigrants – et parfois antimusulmans.
Lors d’une visite dans le cœur industriel historique, au nord de la France, où Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, bénéficie d’un soutien important, le président Macron a fait part des projets de l’Union européenne au niveau du renforcement des frontières extérieures afin de limiter le nombre de migrants qui atteignent la France.
Il a également promis un financement supplémentaire pour la rénovation des maisons et des infrastructures en vue de soutenir les communautés minières marginalisées.
Bien qu’il n’ait pas officiellement annoncé qu’il se présenterait à l’élection présidentielle pour un second mandat, M. Macron figure en tête des intentions de vote au premier tour.
Il est suivi par Marine Le Pen, par Valérie Pécresse, la candidate du parti Les Républicains (centre droit) et par l’expert de la télévision Éric Zemmour. Les candidats Le Pen et Zemmour soutiennent que l’identité française risque de se perdre au milieu d’un flux de migrants principalement musulmans qui proviennent des anciennes colonies du pays.
La visite du président dans le fief de Marine Le Pen, mercredi dernier, constitue une tentative pour redorer son blason auprès des électeurs de la classe ouvrière; Emmanuel Macron a longtemps été considéré comme un Parisien riche qui ne se souciait guère des préoccupations des gens ordinaires.
Cette région abrite de nombreux camps de fortune établis par des migrants en route vers le Royaume-Uni. Les habitants sont au comble de l’exaspération.
Dans un précédent entretien, le président a suggéré que les migrants exploitent la zone sans frontières de l’Union européenne afin d’atteindre la France. Il avertit que la colère locale pourrait entraîner une réaction plus importante contre les politiques de libre circulation de l’Union européenne.
La réponse, poursuit-il, réside dans le fait de garder les immigrants illégaux hors du bloc européen dès le départ.
«Notre […] libre circulation est menacée si nous ne parvenons pas à garder nos frontières extérieures ni à surveiller qui les traverse», déclare-t-il, ajoutant que l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes prévoit de déployer 10 000 gardes d’ici à 2027, contre environ 6 600 aujourd’hui.
Il a également appelé à des réformes du système d’asile européen pour empêcher les demandeurs de solliciter le statut de réfugié dans un pays s’il leur a déjà été refusé dans un autre.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com