PARIS : Marine Le Pen, candidate à la présidentielle, dit vouloir doubler l'allocation de soutien aux familles monoparentales, dans un entretien au Figaro publié jeudi où elle fustige le "communautarisme" de son rival Eric Zemmour.
"Je vous annonce (...) vouloir doubler l'allocation de soutien aux familles monoparentales. De 116 euros par mois aujourd’hui, je la porterai à 230 euros", affirme la candidate d'extrême droite qui tient samedi une "convention présidentielle" pour accélérer sa campagne.
"C’est très difficile d’élever des enfants seule, psychologiquement d’abord. Mais aussi financièrement", fait valoir Marine Le Pen, mère de trois enfants qu'elle a elle-même élevés seule pendant plusieurs années.
Elle rappelle vouloir "mettre en place une politique nataliste", en restaurant "la part fiscale pleine dès le deuxième enfant", en réservant les allocations familiales "aux familles françaises" et en proposant, comme en Hongrie souligne-t-elle, un "prêt public à taux zéro" que pourront contracter les jeunes couples "jusqu’à 100 000 euros sur quinze ans", dont le capital restant dû sera transformé en subvention au troisième enfant.
Marine Le Pen, qui compte réunir environ 3 000 militants à Reims samedi, pendant qu'Eric Zemmour entend en rassembler 8 000 à Lille, défend une "campagne de terrain".
"Au moment où tous les candidats se lancent dans un concours de grands meetings un peu cour d’école, nous allons à la rencontre des Français. Pour leur parler pas seulement de la fin de la France, mais aussi de la fin du mois", soutient la candidate.
Marine Le Pen dénonce le "communautarisme" d'Eric Zemmour, autour duquel elle croit retrouver "une série de chapelles", "venues puis reparties" de l'ancien Front national: "il y a les catholiques traditionalistes, les païens, et quelques nazis. Tout cela ne fait pas une posture présidentielle".
Pour elle les débauchages par son rival d'élus RN visent à "tuer" le Rassemblement national car "seule la mort du RN et l'échec de Marine Le Pen peuvent lui permettre d'envisager une recomposition fantasmagorique de l'espace politique en 2027, 2032 ou 2039".
Interrogée par ailleurs sur les parrainages, elle se dit "inquiète" car "c’est de plus en plus difficile, beaucoup plus difficile qu’en 2017".
"Nous sommes confrontés à une véritable grève des maires", affirme la candidate, qui n'affiche que 35 parrainages dans la liste publiée jeudi par le Conseil constitutionel, contre 529 pour Emmanuel Macron, 324 pour Valérie Pécresse et 58 pour Eric Zemmour.
"Plus vous êtes haut dans les sondages et plus paradoxalement les maires sont réticents à vous donner votre signature, parce qu’ils ont peur qu’on leur reproche d’avoir été des partisans de votre arrivée au second tour", ajoute Marine Le Pen.