BAB BERRED, Maroc: L’opération de secours en place dans un village du nord du Maroc se poursuit dans l'espoir de sauver le petit Rayan, cinq ans, tombé dans un puits profond.
« C’est une opération très sensible, nous sommes en train de sécuriser la partie inférieure de la cavité avant d’envoyer une équipe spéciale qui aura pour objet de creuser un trou d’environ 4 mètres à l’horizontal, afin d’atteindre l’emplacement où se trouve Rayan », a déclaré à Arab News en français Abdel Hadi Tamrani, chef de la protection civile sur place.
Selon Tamrani, le principal défi reste « de ne pas mettre la vie des équipes de secours en danger ».
Le père de Rayan s’exprime
Dans une interview accordée au correspondant local de la chaine d’information al Arabiya, le père de Rayan, visiblement très ému a affirmé:
والد الطفل ريان لـ #العربية : آخر مرة شاهدت فيا صورا لابني في كاميرات المراقبة كانت يوم أمس #أنقذوا_ريان pic.twitter.com/nU5plNNOFw
— العربية (@AlArabiya) February 4, 2022
« La dernière fois que je l'ai vu, c'était hier après-midi. Il faisait froid quand je suis venu, j'ai trouvé qu’ils avaient enlevé la caméra pour la remettre de l'extérieur et ils m'ont dit: "Il n’y a pas de problème".
J'ai regardé la vidéo, c'était encore en journée. Il a mangé deux bouchées, il s'est ensuite allongé. Il n'est pas resté assis. Il s'est assis de cette façon, il a mangé, il s'est ensuite à nouveau allongé. Justement, il a l'habitude de manger ainsi à la maison. Il ne mange pas beaucoup.
Il préfère toujours une petite assiette à lui, mais mange deux bouchées sans plus. Quand on lui met la pression, il mange 5 autres bouchées et puis c'est tout. C'est cela sa façon de manger, il ne mange pas beaucoup.
Là, il a la caméra et l'oxygène en même temps. La caméra, l'oxygène et la lumière restent opérationnels et je crois qu'ils ont seulement oxygéné le puits, ils essaient de le faire sans équipement ».
Alors que le royaume retient son souffle, et que le ballet des engins mécaniques se poursuit pour le quatrième jour consécutif, le chef de la protection civile sur place a affirmé à Arab News en français que « Rayan ne boit pas et ne mange pas, et qu’il est possible qu’il soit dans le coma », avant d’ajouter que « l’espoir n’est pas perdu et que l’image des caméras à disposition n’est pas tout à fait claire ».
Dernière étape
Pour la dernière étape de l’opération, les secours comprennent, selon Tamrani, une équipe de trois creuseurs munis de marteaux-piqueurs électriques, des éléments de la protection civile, des topographes ainsi qu’un ingénieur civil.
Le responsable a aussi confirmé la mise à disposition d’une ambulance entièrement équipée, ainsi qu’un médecin réanimateur. Un hélicoptère des Forces Armées Royales est également prêt pour transporter l’enfant le plus rapidement possible vers l’unité médicale la plus proche.
L'épreuve du petit Rayan suscite énormément de sympathie et de solidarité sur les réseaux sociaux.
Pour le deuxième jour consécutif, le hashtag #sauvezrayan (en arabe) figure parmi les principales tendances de Twitter au Maroc.
En outre, les habitants de la région sont aussi nombreux sur le lieu de l'accident, ce qui entrave parfois le travail des équipes de secours.
Le garçonnet, dont le sort émeut tout le pays et au-delà, est tombé accidentellement mardi après-midi dans le puits asséché, étroit et difficile d'accès, creusé près de la résidence familiale dans un village non loin de la localité de Bab Berred, dans la province de Chefchaouen.
« Dans un moment d'inattention, le petit est tombé dans le puits », a témoigné le père de Rayan.
« Je garde espoir que mon enfant sortira de ce puits vivant. Je remercie toutes les personnes mobilisées et celles qui nous soutiennent au Maroc et ailleurs », a déclaré vendredi soir le père de Rayan.
Les manœuvres de forage progressent lentement, rendues délicates et risquées en raison du risque d'éboulement dû à la nature du sol, certaines couches étant sableuses et d'autres rocheuses.
Pour l'heure, on ignore s'il est toujours vivant mais de l'eau et de l'oxygène lui ont été acheminés jusqu'au fond du puits exigu.
(Avec AFP)