Les bombardements s'intensifient dans le conflit du Karabakh

Un homme inspecte un cratère qui, selon la population locale, a été causé par une frappe de roquette arménienne dans la ville de Beylagan le 4 octobre 2020. (TofikBABAYEV/AFP)
Un homme inspecte un cratère qui, selon la population locale, a été causé par une frappe de roquette arménienne dans la ville de Beylagan le 4 octobre 2020. (TofikBABAYEV/AFP)
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Publié le Dimanche 04 octobre 2020

Les bombardements s'intensifient dans le conflit du Karabakh

  • L'armée azerbaïdjanaise et les forces séparatistes du Nagorny Karabakh soutenues par l'Arménie ont intensifié leurs combats dimanche
  • «J'étais en train de cuire le pain quand j'ai entendu des explosions, j'ouvre la porte et je vois des bombes tomber dans la cour»

AZERBAÏDJAN: Forces séparatistes arméniennes du Nagorny Karabakh et armée azerbaïdjanaise ont intensifié dimanche leurs bombardements, visant notamment la capitale indépendantiste et la deuxième ville d'Azerbaïdjan, au huitième jour de combats meurtriers.

Les deux camps ont aussi multiplié les déclarations belliqueuses, faisant fi des appels à la trêve de l'essentiel de la communauté internationale.  

Depuis vendredi Stepanakert, principale ville du Karabakh, a été la cible de frappes d'artillerie, forçant la population à se terrer. L’électricité y est revenue dans l'après-midi de dimanche, après une coupure depuis la nuit.

Les tirs de roquettes ont repris avec une intensité nouvelle dimanche matin, ont constaté les journalistes de l'AFP. Le centre et la périphérie ont été touchés, et au nord-est de la fumée noire s'élevait dans le ciel.

A chaque sirène, les habitants se réfugient dans les abris existants, comme la crypte d'une église où plusieurs familles se sont cachées.

«Je suis aumônier militaire, je viens de rentrer du front. Ça m'inquiète qu'ils tirent sur les civils», commente à l'AFP, Gor Iourjan, un diacre de 28 ans, abrité dans le lieu de culte. 

Le président de la république auto-proclamée, Araiyk Haroutiounian a annoncé qu'en représailles aux frappes sur Stepanakert, des infrastructures militaires installées dans les «grandes villes» d'Azerbaïdjan, situées à plus grande distance du front, ont été visées.

Revendications, accusations, démentis 

Ses services ont ensuite annoncé avoir «détruit» l'aéroport de la seconde ville azerbaïdjanaise, Gandja, ce que Bakou a démenti, affirmant que des civils ont été touchés.

D'autres villes azerbaïdjanaises ont été frappées, selon Bakou: Horadiz, Beylagan et Terter. 

Azerbaïdjanais et Arméniens, qui démentent systématiquement les succès militaires de l'adversaire, s'accusent aussi mutuellement de viser des cibles civiles. 

«C'est leur stratégie militaire», a accusé ainsi un conseiller de la présidence azerbaïdjanaise, Hikmet Hajiyev.

Une habitante de Beylagan, interrogée par l'AFP, a raconté que sa maison avait été en partie détruite la veille.

«J'étais en train de cuire le pain quand j'ai entendu des explosions, j'ouvre la porte et je vois des bombes tomber dans la cour», explique cette femme, montrant son toit en partie effondré. 

Sur le front, comme les jours précédents, les deux camps revendiquaient divers succès sur le champ de bataille. 

Dimanche, l'Azerbaïdjan a affirmé avoir grièvement blessé le président de la république auto-proclamée, ce que son service de presse a démenti.

Samedi soir, le Karabakh a assuré avoir «amélioré ses positions, préparant le terrain pour des avancées», tandis que Bakou proclamait avoir conquis depuis le début des combats le 27 septembre, quatorze villages et un massif montagneux qualifié de stratégique, le Mourovdag.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait réaffirmé samedi que seul un retrait des forces arméniennes des «territoires occupés" pouvait mettre fin au conflit datant des années 1990. 

Prière et cierges

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian estimait lui que l'Arménie faisait face «au moment peut-être le plus décisif de son histoire» contemporaine, appelant à la mobilisation pour «la victoire».

A Erevan, la capitale, de nombreux habitants sont venus allumer des cierges à l'église Saint Sarkis et prier pour la paix. 

«Je suis venue demander la paix à Dieu, pour notre pays et nos soldats», dit Aytsemik Melikian, une Erevanaise masquée du fait de la pandémie de Covid-19.

Le Nagorny Karabakh, majoritairement peuplé d'Arméniens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan à la chute de l'URSS, entraînant une guerre au début des années 1990 qui a fait 30.000 morts. Le front y est quasiment gelé depuis malgré des heurts réguliers. 

Les deux camps s'accusent de la reprise des hostilités, une crise parmi les plus graves, sinon la plus grave, depuis le cessez-le-feu de 1994, qui laisse craindre une guerre ouverte entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Concernant le bilan, toujours très partiel Bakou ne communiquant pas ses pertes militaires, 246 morts ont été recensés: 209 combattants séparatistes, 14 civils du Karabakh et 23 civils azerbaïdjanais. Mais chaque partie affirme avoir tué plus de deux mille soldats adverses.

Une guerre ouverte entre les deux pays ex-soviétiques du Caucase du Sud laisse craindre une déstabilisation d'ampleur, de multiples puissances étant en concurrence dans la région: la Russie, traditionnel arbitre régional, la Turquie, alliée à l'Azerbaïdjan, l'Iran ou encore les Occidentaux.

Ankara est déjà accusée de jeter de l'huile sur le feu en encourageant Bakou à l'offensive militaire et est fortement suspectée d'avoir déployé des mercenaires syriens pro-turcs au Karabakh. 

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plusieurs dizaines d'entre eux ont été tués.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.