Aux portes du Karabakh, les nouveaux déplacés arméniens de la guerre

Les femmes, certaines visiblement épuisées, attendent assises sur les sacs, les gamins chahutent sur le trottoir (Photo, AFP)
Les femmes, certaines visiblement épuisées, attendent assises sur les sacs, les gamins chahutent sur le trottoir (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 04 octobre 2020

Aux portes du Karabakh, les nouveaux déplacés arméniens de la guerre

  • Nombreux sont ceux qui, parmi les 55.000 habitants de la ville, ont d'ores et déjà pris le chemin de l'exil temporaire, plus en contrebas vers Goris
  • « C'est une initiative personnelle, une forme de mobilisation populaire. Nous aidons notre pays comme nous le pouvons »

GORIS : « Vous allez à Erevan? » Cernes sous les yeux et regards inquiets, ils sont des dizaines de personnes, la valise aux pieds, à tenter leur chance auprès des voitures de passage. A Goris, localité du sud-est de l'Arménie qui marque la limite avec le Nagorny Karabakh, les premiers déplacés de guerre fuient l'enclave séparatiste arménienne, sous le feu des forces azerbaïdjanaises à l'offensive.

Pour la première fois depuis la relance des hostilités il y a sept jours dans cette région caucasienne que l'Azerbaïdjan cherche à reconquérir, des familles entières sont arrivées par grappes à Goris, alors que les combats se sont clairement intensifiés le jour même sur la majeure partie du front.

Au coeur de l'enclave montagneuse -- un vaste plateau à plus de 2.300 mètres d'altitude qui impose de franchir de spectaculaires cols routiers --, les sirènes ont retenti dans les rues de la capitale séparatiste, Stepanakert, survolée régulièrement par les drones azerbaïdjanais et visée à plusieurs reprises par des tirs d'artillerie lourde.

Nombreux sont ceux qui, parmi les 55.000 habitants de la ville, ont d'ores et déjà pris le chemin de l'exil temporaire, plus en contrebas vers Goris, souvent la première étape vers la capitale arménienne Erevan, à 350 km plus au nord-ouest.

Voitures et camions de retour du front les déposent à l'entrée de Goris, devant un hotel grisâtre et cubique à la soviétique, à quelques pas d'une station essence à néons où l'on vient aux dernières nouvelles de la guerre.

Les infortunés déplacés y cherchent un véhicule, un rendez-vous avec une connaissance ou une rencontre au hasard qui permettra le départ vers Erevan et le soulagement d'être enfin à l'abri.

Les femmes, certaines visiblement épuisées, attendent assises sur les sacs, les gamins chahutent sur le trottoir. Les hommes cherchent les opportunités parmi les véhicules de passage, les vrais et faux taxis, ou plus rarement les bus publics violets mis à disposition par les autorités.

« Oubliez-moi! »

« Vous êtes combien? Voulez-vous que l'on vous ramène? »: Ani, 31 ans, est arrivée l'après-midi même d'Erevan au volant de sa Clio verte. « Pour aider », explique ce petit bout de femme, « bouleversée » par les récents évènements et qui, avec son fiancée et un autre ami, a laissé tomber toute affaire cessante son travail de journaliste pour accourir ici, aux portes du Nagorny Karabagh.

« Je n'avais plus la distance nécessaire pour faire mon boulot, je leur ai dit +oubliez moi!+. Ils sont des centaines de déplacés qui arrivent de Stepanakert où les bombardements sont violents aujourd'hui, il faut leur venir en aide d'une manière ou d'une autre », plaide-t-elle.

« C'est une initiative personnelle, une forme de mobilisation populaire. Nous aidons notre pays comme nous le pouvons », souligne Ani, louant « l'unité totale du peuple arménien face à l'agression d'Erdogan (le président turc) et de l'Azerbaïdjan ».

A Erevan, ces déplacés seront pris en charge par des proches, accueillis gratuitement dans des hôtels ou des écoles. Ils y recevront de la nourriture, des vêtements, de l'argent, ou encore des jouets pour les enfants, donnés dans les innombrables collectes organisées dans la capitale, où flottent un peu partout les couleurs arméniennes rouge, bleu et orange, aux côtés du drapeau quasi-jumeau du Nagorny Karabakh, un simple « V » de damier blanc en plus.

« Tout le pays est aujourd'hui sur le front. Cela a toujours été comme ça dans les moments difficiles de notre histoire », résume Ani.

Ici pas de longues files de déplacés marchant sur les sentiers montagneux, balluchons sur la tête. On part dans l'ordre et par la route, avec l'idée de revenir bien vite. Le flux reste limité, mais les convois de voitures et une circulation vers Erevan nettement plus dense qu'à l'habitude témoignent de ce petit exode.

Les camions militaires et les nombreuses ambulances, gyrophare bleu clignotant et parfois sirène hurlante, qui empruntent la même route dans les deux sens en rappellent la cause : la nouvelle guerre en cours au sommet de cet immense plateau de montagnes noires.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.