Afrique australe: la tempête Ana laisse des dizaines de milliers de sinistrés

Quatre à six cyclones sont prévus dans la région d'ici fin mars, fin de la saison des pluies. (Photo, AFP)
Quatre à six cyclones sont prévus dans la région d'ici fin mars, fin de la saison des pluies. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 29 janvier 2022

Afrique australe: la tempête Ana laisse des dizaines de milliers de sinistrés

  • Au total, 86 personnes sont mortes à Madagascar, au Mozambique et au Malawi, selon les derniers bilans des autorités
  • Les secours luttent toujours pour accéder à certains endroits, de nombreuses routes sont coupées, des ponts se sont effondrés

LILONGWE : Les trombes d'eau se sont calmées vendredi mais la tempête Ana qui a frappé trois pays d'Afrique australe a laissé derrière elle des dizaines de milliers de personnes sans toit et de vastes zones coupées de tout par les inondations. 

Au total, 86 personnes sont mortes à Madagascar, au Mozambique et au Malawi, selon les derniers bilans des autorités. Les secours luttent toujours pour accéder à certains endroits, de nombreuses routes sont coupées, des ponts se sont effondrés.

Au Malawi, où 20 personnes ont été tuées, les routes impraticables obligent les familles à transporter les cadavres à pied jusqu'à l'endroit ils seront enterrés.

L'état de catastrophe naturelle y a été déclaré. Une partie du pays est toujours dans le noir, la soudaine montée des eaux a forcé l'arrêt des générateurs. Les compagnies d'électricité s'efforcent de rétablir le courant dans les hôpitaux et les écoles. 

Les lignes de téléphone sont également peu à peu rétablies, permettant d'entendre les premiers récits de plusieurs jours d'angoisse.

Joint par l'AFP dans la ville de Chikwawa, dans le sud du Malawi, Yohane Misongwe, a décrit des habitants se réfugiant dans les arbres lorsque l'eau a déferlé. 

"Nous avons passé deux jours en haut des arbres et sur des toits en attendant que l'eau se retire. Certains ont été secourus par des bateaux", raconte-t-il, avant d'être lui-même enfin secouru.

"La nourriture, les vêtements, tout a été emporté, même nos récoltes dans les champs", continue-t-il.

Et les secours s'attendent à découvrir encore d'importants dommages dans les zones toujours inaccessibles. "Sans aide, des gens vont mourir de faim. Nous avons besoin de toute urgence de nourriture, tout ce qu'ils avaient a été emporté par les eaux", avertit Paul Ndamera, un responsable de la gestion des catastrophes. 

«Emporté par le vent»

La tempête, qui s'est formée la semaine dernière à l'est de Madagascar, a déclenché de fortes pluies sur la Grande Ile, provoquant inondations et glissements de terrain. Quarante-huit personnes y ont été tuées, 130 000 sont sinistrées. Au moins 72 000 personnes ont perdu leur maison.

Dans la capitale malgache Antananarivo, des gymnases et des écoles ont été réquisitionnés et transformés en hébergement d'urgence. Environ 20 000 personnes avaient commencé à rentrer chez elles vendredi.

À leur retour, certains ont fouillé la boue et les décombres pour récupérer quelques objets, construisant des abris de fortune avec les restes de leur maison.

Après avoir traversé l'océan Indien, Ana s'est abattue sur le nord et le centre du Mozambique où 18 décès ont été signalés. Selon l'Unicef, 10 500 maisons ont été endommagées, ainsi que 12 centres de santé et 137 écoles.

Dans la province de Nampula (nord-est), Abdul Ibrahim, un pêcheur de 45 ans, est assis devant une mosquée: "J'ai perdu mon bateau de pêche, il a été emporté par le vent". 

"Je n'ai jamais vu quelque chose comme, ça. Ce sera dur de m'en remettre", ajoute-t-il. 

Réfugiée dans une école, Maria Jose, la trentaine, a fait un lit pour ses deux enfants de 2 et 5 ans sur le sol d'une salle de classe: "Les vents ont emporté ma maison, je n'ai plus rien".

À l'issue d'une visite dans la région, le Premier ministre mozambicain Carlos Agostinho do Rosario s'est dit choqué de voir que même des ponts récents s'étaient effondrés.

Un pont, reconstruit en 2020, après avoir été emporté l'année précédente, a de nouveau été détruit, a-t-il précisé.

"Nous devons superviser mieux les travaux. Le gouvernement ne peut pas construire des infrastructures peu solides" et "ne devrait pas devoir reconstruire les mêmes infrastructures chaque année", a-t-il souligné.

Quatre à six cyclones sont prévus dans la région d'ici fin mars, fin de la saison des pluies. Une nouvelle tempête tropicale s'est déjà formée dans l'océan Indien: Batsirai devrait atteindre l'île Maurice mercredi.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.