Nouveaux tirs de roquettes contre l'aéroport de Bagdad, deux avions vides touchés

Une voiture roule sur une route déserte menant à l'aéroport international de Bagdad dans la capitale irakienne, le 10 juin 2021. (Photo, AFP)
Une voiture roule sur une route déserte menant à l'aéroport international de Bagdad dans la capitale irakienne, le 10 juin 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 28 janvier 2022

Nouveaux tirs de roquettes contre l'aéroport de Bagdad, deux avions vides touchés

  • Six roquettes ont été tirées vendredi à l'aube sur l'aéroport international de Bagdad en Irak, sans faire de victimes mais endommageant un avion civil
  • Ces dernières semaines, des attaques au modus operandi similaires ont visé notamment un centre diplomatique américain à l'aéroport de Bagdad

BAGDAD : Six roquettes ont été tirées vendredi sur l'aéroport international de Bagdad, sans faire de victimes mais endommageant deux avions de ligne vides, la dernière en date d'une série d'attaques généralement imputées par Washington à des factions irakiennes pro-Iran.

Jamais revendiqués, des tirs de roquettes ou des drones piégés visent régulièrement les intérêts américains et les troupes de la coalition internationale antijihadistes en Irak, où des groupes armés pro-Iran réclament le départ des soldats américains.

Le 9 décembre, l'Irak avait annoncé la "fin de la mission de combat" de la coalition, qui conserve toutefois ses effectifs sur le sol irakien pour poursuivre un rôle de formation et de conseil. Quelque 2.500 militaires américains et un millier de soldats de pays membres de la coalition sont toujours stationnés sur trois bases tenues par les forces irakiennes.

La vague d'attaques s'est intensifiée depuis le début de l'année, alors que l'Iran et plusieurs groupes alliés dans la région ont marqué le deuxième anniversaire de la mort du général iranien Qassem Soleimani et de son lieutenant irakien Abou Mehdi al-Mouhandis, tués par un tir de drone américain en Irak le 3 janvier 2020.

Vendredi, six roquettes de type Katioucha sont tombées à l'aube sur des aires de stationnement ou des pistes de l'aéroport.

Les projectiles ont causé des "dégâts importants sur une des pistes et à deux avions civils", a indiqué l'Autorité de l'aviation civile dans un communiqué, sans plus de détails.

Un des avions endommagés, un Boeing 767, appartient à la compagnie publique irakienne Iraqi Airways, selon une source à l'aéroport.

La compagnie a posté sur les réseaux sociaux des photos de cet appareil, un trou béant près du cockpit. Elle a assuré que cet avion était déjà "hors service", tout en précisant que les vols de la compagnie n'allaient pas être affectés.

Les forces de sécurité ont par ailleurs annoncé avoir retrouvé un lance-roquette où se trouvaient trois missiles dans la région d'Abou Ghraib, à l'ouest de la capitale, indiquant dans leur communiqué avoir "des pistes sérieuses" pour retrouver les coupables.

L'attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat et il était difficile d'en identifier la cible.

Contexte politique tendu 

Ces dernières semaines, des attaques au modus operandi similaires ont visé notamment un centre diplomatique américain à l'aéroport de Bagdad mais aussi des troupes de la coalition internationale antijihadistes, dirigée par Washington.

Le 3 janvier, les militaires américains avaient abattu deux drones piégés visant la coalition à l'aéroport, selon une source de la coalition.

Les drones visaient un "Centre de soutien diplomatique", rattaché à l'ambassade américaine, et qui abrite du personnel de la coalition ainsi que "des prestataires et du personnel civil".

Le 13 janvier, trois personnes parmi lesquelles deux enfants ont été blessées par une roquette qui s'est abattue sur une école située dans la "Zone verte", un secteur ultrasécurité à Bagdad où sont notamment situées l'ambassade américaine et plusieurs ministères. Au même moment deux autres roquettes sont tombées dans le complexe de l'ambassade américaine, sans faire de blessé.

Ces attaques sont systématiquement imputées par les Etats-Unis aux factions irakiennes pro-Iran, qui réclament le départ de toutes les troupes américaines déployées en Irak, dans le cadre de la coalition internationale engagée contre le groupe Etat islamique (EI).

Le Premier ministre, Moustafa al-Kazimi, a condamné dans un communiqué l'attaque de vendredi y voyant "une nouvelle tentative de saper la réputation de l'Irak que nous nous sommes efforcés de restaurer à l'échelle régionale et internationale" mais aussi une manière de "mettre doute la situation (du pays) en matière de sécurité".

L'incident intervient aussi dans un contexte post-électoral tendu, marqué par des tractations interminables pour former une coalition parlementaire, désigner un Premier ministre et nommer un nouveau gouvernement.

Trois roquettes sont ainsi tombées mardi près de la maison à l'ouest de Bagdad du président du Parlement irakien Mohammed al-Halboussi, reconduit à ce poste pour un deuxième mandat.


En Tunisie, un décret présidentiel contre les « fausses informations» menace les libertés

Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. (Photo, AFP)
Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. (Photo, AFP)
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  • En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites au nom du décret 54
  • La liberté d'expression était considérée comme le principal acquis de la Révolution de 2011 qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali

TUNIS: La multiplication des poursuites judiciaires en Tunisie contre des journalistes et personnalités publiques depuis la publication d'un décret visant à combattre ce que le gouvernement considère comme de "fausses informations" est devenu une "menace" pour la liberté d'expression encourageant "l'autocensure", déplorent des ONG et des professionnels des médias.

Le 13 septembre 2022, le président Kais Saied a promulgué le "décret 54" qui punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique".

La même peine peut être appliquée en cas de diffusion "de nouvelles ou de faux documents (...) visant à diffamer d'autres personnes, de porter atteinte à leur réputation, de leur nuire financièrement ou moralement". Le temps de détention double "si la personne visée est un agent public", selon le décret controversé.

En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites au nom du décret 54, affirme à l'AFP le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar.

En dépit de ses objectifs officiels, ce "décret-loi n'a par exemple jamais été appliqué aux cas de cyberattaques", note-t-il.

Pour le célèbre chroniqueur radio Haythem Mekki, le texte vise "à faire taire les voix indésirables au pouvoir, ce qui explique les multiples poursuites lancées contre des personnes qui n'ont fait que critiquer les autorités".

Objet lui-même d'une enquête sur la base du décret 54 pour une publication sur l'état de la morgue de l'hôpital de Sfax (centre), ce journaliste estime que le texte a "réussi à intimider les milieux médiatiques et gravement affecté la liberté d'expression".

"On n'ose quasiment plus critiquer le président, ni en faire un objet de satire alors qu'à un moment on avait des guignols (des marionnettes humoristiques, ndlr) pour tous les responsables de l'Etat", constate-t-il. "La chape de plomb est là et pèse lourd", déplore M. Mekki.

La liberté d'expression était considérée comme le principal acquis de la Révolution de 2011 qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali. Mais depuis le coup de force en juillet 2021 du président Saied, par lequel il s'est octroyé tous les pouvoirs, plusieurs ONG et l'opposition ont déploré un recul des droits et libertés.

"Climat de peur" 

Selon l'ONG américaine Human Rights Watch, le pouvoir tunisien utilise ce décret "pour étouffer et intimider un large éventail de critiques".

Pour le professeur en science de l'information, Sadok Hammami, "ce décret-loi n'est pas du tout une réponse à la désinformation ni aux +fake news+ puisqu'il vise plus particulièrement des personnalités publiques et politiques".

"Le climat actuel décourage les professionnels des médias et instaure une atmosphère de peur, de censure et d'autocensure", selon lui.

"Aujourd'hui, les gens craignent de s'exprimer pour ne pas subir les foudres du décret 54", confirme à l'AFP Hamza Belloumi, un animateur de télévision vedette.

Son émission hebdomadaire qui dévoile des affaires de corruption ou des sujets sociaux sensibles, s'appuyait sur les témoignages de personnes "qui avaient le courage de parler, mais sont beaucoup plus réticentes aujourd'hui". "Soit elles n'acceptent pas de parler, soit elles réclament des garanties d'anonymat", regrette-t-il, soulignant avoir "énormément réduit" le nombre de reportages.

Même si "l'idée du texte était motivée par une bonne volonté, son utilisation est mauvaise. Il est devenu un instrument pour museler la parole", ajoute-t-il.

Fin février, 40 députés ont déposé une demande au Parlement pour réviser le décret mais son examen est "entravé par le président" de la Chambre, accuse le président du SNJT.

L'avocat et militant politique Ayachi Hammami, poursuivi depuis janvier en vertu du décret après une intervention radiophonique sur la situation des magistrats, déplore "une instrumentalisation des lois pour frapper fort les voix opposantes, les écarter et faire peur aux Tunisiens".

"Il est temps de réviser ce décret surtout à l'approche de la présidentielle (prévue à l'automne, ndlr) qui exige le plus grand niveau de solidarité entre les acteurs médiatiques, politiques et socio-économiques", abonde le député indépendant Mohamed Ali.

 

 


Une offensive israélienne sur Rafah «pourrait conduire à un bain de sang» selon le chef de l'OMS

Des enfants réagissent alors qu'ils fuient suite aux bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
Des enfants réagissent alors qu'ils fuient suite aux bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
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  • Pour l'heure, l'armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour «anéantir » selon lui les dernières brigades du Hamas
  • Les Européens, l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont tous demandé avec force à M. Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre sur la ville

GENÈVE: Une offensive terrestre de l'armée israélienne sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, "pourrait conduire à un bain de sang", a mis en garde le chef de l'Organisation mondiale de la santé vendredi sur le réseau social X.

"L'OMS est profondément préoccupée par le fait qu'une opération militaire à grande échelle à Rafah, Gaza, pourrait conduire à un bain de sang et affaiblir davantage un système de santé déjà à genoux", écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus, à propos de la ville où sont massés 1,2 million de Palestiniens venus y chercher refuge.

Pour l'heure, l'armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour "anéantir" selon lui les dernières brigades du Hamas, mouvement qu'il considère comme terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Les Européens, l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont tous demandé avec force à M. Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre sur la ville.

Outre le coût en vies humaines, une offensive serait "un coup dur pour les opérations humanitaires dans l'ensemble de la bande de Gaza" car Rafah "est au coeur des opérations humanitaires", a averti vendredi le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, à Genève.

Le 7 octobre, une attaque de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En représailles à l'attaque du Hamas, l'armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure -aérienne puis terrestre- dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.622 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 

 


La Sûreté publique saoudienne publiera samedi les instructions pour obtenir le permis d’entrée à La Mecque avant la saison du Hajj

La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d'entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj. (Photo, AFP)
La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d'entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj. (Photo, AFP)
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  • La Direction générale des passeports a déclaré qu’elle avait commencé à délivrer des permis d’entrée électroniques pour les travailleurs à La Mecque
  • Tout résident saoudien souhaitant obtenir un permis doit présenter une demande auprès des autorités compétentes

RIYAD: La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d’entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Elle a par ailleurs expliqué que tout résident saoudien souhaitant obtenir un permis doit présenter une demande auprès des autorités compétentes et a indiqué que ceux qui n’obtiennent pas les permis nécessaires se verront interdire l’accès à la Ville sainte.

La Direction générale des passeports a également déclaré avoir commencé à délivrer des permis d’entrée électroniques pour les travailleurs à La Mecque afin de simplifier les procédures d’entrée pour les résidents pendant la saison du Hajj.

Le service numérique, accessible via la plate-forme en ligne Absher et le portail Muqeem du ministère de l’Intérieur, permettra à ceux qui souhaitent obtenir un permis d’entrée de soumettre leurs documents en ligne sans avoir à se rendre en personne dans les bureaux de passeports.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com