Effondrement mortel de la scène de Madonna: un procès, onze ans après

La pop star américaine Madonna arrive à Marseille, le 19 juillet 2009, pour rencontrer des techniciens blessés lorsque l'effondrement mortel de la scène de son concert, a causé la mort deux travailleurs (Photo, AFP)
La pop star américaine Madonna arrive à Marseille, le 19 juillet 2009, pour rencontrer des techniciens blessés lorsque l'effondrement mortel de la scène de son concert, a causé la mort deux travailleurs (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 04 octobre 2020

Effondrement mortel de la scène de Madonna: un procès, onze ans après

  • Madonna avait souligné ne pas être impliquée dans le volet technique du montage de la scène et n'avoir demandé à personne de la monter plus rapidement
  • Mais une chose est certaine pour les experts: la présence des victimes dans les tours de la scène, alors que le toit était en train d'être hissé, était « injustifiable »

MARSEILLE : Onze ans après, le dossier de l'effondrement mortel de la scène qui devait accueillir un concert de Madonna à Marseille arrive enfin devant la justice, à partir de lundi. Face aux proches des victimes, dix jours d'audience sont prévus pour démêler l'écheveau des responsabilités.

Quand les marins-pompiers de Marseille sont appelés pour intervenir, le 16 juillet 2009, peu après 17H00, au coeur du stade Vélodrome, le toit de la scène prévue pour le concert de la reine de la pop trois jours plus tard n'est plus qu'un enchevêtrement de métal. Sous les débris, un mort déjà, Charles Criscenzo, un Aixois de 52 ans. Dans la soirée, Charles Prow, un Britannique de 23 ans, décède de ses blessures à l'hôpital.

Huit autres ouvriers sont blessés, certains gravement. L'un d'entre eux, Giuseppe di Silvestro, se suicidera deux ans plus tard. Au moment du drame, neuf des dix victimes se trouvaient en hauteur, dans les tours de la scène.

Madonna, 50 ans à l'époque, n'avait pas répondu à la convocation du juge d'instruction. Dans un courrier, elle avait souligné ne pas être impliquée dans le volet technique du montage de la scène et n'avoir demandé à personne de la monter plus rapidement. Elle avait présenté ses condoléances aux familles des victimes.

Dans cette affaire très technique, les experts sont certains d'une chose: la chute du toit est la conséquence directe du mauvais placement du câble utilisé par une grue pour hisser l'un des angles du toit, suite à la panne de moteur de deux treuils. Cette sangle avait été mise en place par Charles Prow.

Mais cette erreur n'est que le résultat de la « totale improvisation » qui régnait sur le chantier, assène Pierre Philipon, le troisième juge instructeur chargé de ce dossier, dans son ordonnance de renvoi du 29 janvier 2019.

« Les "Anglais" dirigeaient »

Sur le banc des prévenus, ils seront 11 lundi matin, au tribunal correctionnel de Marseille: Live Nation France, l'organisateur du concert, et sa dirigeante; Edwin Shirley Group (ESG), l'entreprise anglaise propriétaire de la scène, pour qui travaillait Charles Prow, et trois de ses représentants; Tour Concept France, la société française chargée d'assister ESG pour le montage, et son dirigeant; Mediaco, l'entreprise marseillaise propriétaire du camion-grue, et son dirigeant; Scott Seaton enfin, travailleur indépendant, recruté comme chef d'équipe par ESG.

Quatre sociétés et sept personnes physiques, toutes poursuivies pour homicides involontaires, blessures involontaires et infractions à la réglementation générale sur la sécurité du travail. Des infractions dont « le nombre important montre l'imprévoyance, la négligence (et) l'incurie qui prévalaient avant et pendant le montage » de la scène, insiste le magistrat instructeur.

Selon les témoignages des sept victimes survivantes, toutes employées par Tour Concept France, « c'étaient "les Anglais" qui dirigeaient ». En difficultés financières, ESG avait-elle intérêt à accélérer le montage de la scène ? Le chantier avait une demi-journée d'avance lors de l'accident.

Si les consignes des Anglais n'étaient pas respectées, ceux-ci menaçaient d'un « Tomorrow no job » (« demain, pas de boulot »), affirme un des ouvriers français blessés.

Flou sur le poids du toit de la scène (entre 54 et 67 tonnes), sur la résistance de la sangle (entre 8 et 16 tonnes), absence de plan de prévision des risques, ouvriers casqués mais non harnachés, comme Charles Prow quand il est éjecté de la structure en train de s'écrouler: l'inorganisation semblait générale sur le chantier.

Mais une chose est certaine pour les experts: la présence des victimes dans les tours de la scène, alors que le toit était en train d'être hissé, était « injustifiable ».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.