La banque centrale américaine se prépare à relever ses taux dès mars

Dans cette photo d'archive prise le 19 mars 2021, des gens passent devant le bâtiment de la Réserve fédérale à Washington, DC. (Photo, AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 19 mars 2021, des gens passent devant le bâtiment de la Réserve fédérale à Washington, DC. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 27 janvier 2022

La banque centrale américaine se prépare à relever ses taux dès mars

  • La banque centrale américaine a signalé son intention de relever dès mars ses taux directeurs
  • Les taux directeurs avaient été abaissés dans une fourchette de 0 à 0,25% en mars 2020 quand la pandémie de Covid-19 s'est propagée aux États-Unis plongeant l'économie dans le marasme

WASHINGTON : La banque centrale américaine a signalé son intention de relever dès mars ses taux directeurs, prenant acte des améliorations sur le front de l'emploi et d'une inflation élevée qui pourrait persister.

Le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) "est d'avis d'augmenter les taux des fonds fédéraux lors de la réunion de mars, en supposant que les conditions soient appropriées pour le faire", a déclaré le président de l'institution, Jerome Powell, lors d'une conférence de presse, sans précision sur l'ampleur de cette hausse envisagée.

Ce commentaire inhabituellement précis est venu compléter le communiqué publié plus tôt, à l'issue de la réunion régulière de l'institution.

La Fed avait indiqué qu'elle relèverait ses taux "bientôt", tout en ajoutant qu'elle mettrait fin à ses achats d'actifs - condition sine qua non pour relever les taux - "début mars", soit juste avant sa prochaine réunion.

Et l'institution est, a précisé M. Powell, prête à réduire "plus tôt" et "peut-être plus vite" qu'après la crise de 2008, son bilan, gonflé par deux années d'achats d'actifs. Autrement dit, les laisser atteindre leur maturité sans les renouveler.

Les taux directeurs avaient été abaissés dans une fourchette de 0 à 0,25% en mars 2020 quand la pandémie de Covid-19 s'est propagée aux États-Unis plongeant l'économie dans le marasme. L'objectif était de soutenir la consommation.

Mais désormais, la priorité est de ralentir l'inflation. En remontant les taux, la Fed veut modérer la demande.

Si Jerome Powell mise sur un ralentissement de l'inflation en 2022, cela devrait cependant prendre du temps. Il a également mis en garde contre le "risque que l'inflation élevée se prolonge". "Il y a un risque qu'elle accélère encore plus", a-t-il même estimé.

Réaction de Wall Street

Car les difficultés mondiales d'approvisionnement qui provoquent retards et pénuries et font grimper les prix, ne seront pas résolus d'ici à la fin de l'année, a-t-il jugé, même si des progrès devraient être "réalisés au cours du second semestre".

La perspective d'une hausse des taux avait fait dévisser les marchés européens lundi et Wall Street avait plongé au plus bas depuis des mois.

Mercredi, le Nasdaq a d'abord grimpé de plus de 3% avant une réaction plus modérée, et Wall Street a finalement terminé la séance en ordre dispersé.

Cette posture moins accommodante de la Fed faisait grimper le dollar face à l'euro, tombé au plus bas depuis six semaines à 1,1249 dollar pour un euro (-0,46%) vers 20H00 GMT.

L'annonce n'avait pourtant rien d'une surprise. La Fed avait damé le terrain lors de sa précédente réunion, mi-décembre, en annonçant qu'elle mettrait fin plus tôt que prévu à ses achats d'actifs.

Elle avait aussi, pour la première fois, cessé de qualifier de "temporaire" cette inflation.

Les prix ont grimpé de 7% en 2021, leur rythme le plus rapide depuis 1982, selon l'indice CPI. La Fed privilégie un autre indicateur de l'inflation, l'indice PCE, dont les données pour 2021 seront publiées vendredi.

Dette des pays en développement

La Fed s'était jusqu'à présent montrée prudente sur les hausses, craignant que cela ne ralentisse trop brutalement la reprise économique et, par ricochet, le marché de l'emploi.

Mais ce dernier est désormais "très, très solide et mon sentiment profond est que nous pouvons augmenter les taux sans lui nuire gravement", a déclaré le président de la puissante Réserve fédérale.

Jerome Powell n'a cependant pas mentionné les inégalités persistantes sur ce front, et notamment un taux de chômage toujours bien plus élevé chez les Américains noirs. La Fed insistait pourtant régulièrement, au début de la reprise économique, sur le marché de l'emploi "inclusif" que ses responsables souhaitaient atteindre avant d'envisager de relever les taux.

"Les gains d'emplois ont été solides ces derniers mois et le taux de chômage a considérablement diminué", a relevé dans son communiqué la Fed, dont l'un des deux mandats est de favoriser le plein emploi.

Le pays a désormais presque renoué avec le plein emploi, le taux de chômage ayant chuté en décembre à 3,9%, proche de son niveau d'avant la crise (3,5%), avec une pénurie de main-d'œuvre qui place les salariés en position de force par rapport aux employeurs.

Relever les taux s'avère une tâche délicate puisque le risque est aussi de ralentir la croissance.

En outre, en dehors des États-Unis, une hausse des taux trop rapide pourrait pénaliser les pays émergents et en développement, dont la dette est libellée en dollars, avertit depuis des mois le Fonds monétaire international (FMI).

Taux et soutien monétaire: actions de la Fed depuis la crise de 2008

La banque centrale américaine (Fed) a annoncé mercredi prévoir de relever ses taux directeurs dès mars, après s'être longtemps montrée prudente sur les hausses, craignant que cela ne ralentisse trop brutalement la reprise économique.

Voici le rappel des actions de la Fed depuis la crise financière de 2008:

La crise financière et sa sortie

Novembre 2008: premières injections massives de liquidités, un peu plus de deux mois après la faillite de la banque Lehman Brothers. Après trois programmes successifs, ces achats d'actifs cesseront en juin 2014.

Décembre 2008: baisse des taux de 75 et 100 points de base, pour les ramener dans une fourchette de 0 à 0,25%. Ils y resteront jusqu'en décembre 2015.

Octobre 2017: début de la réduction du bilan, passé de moins de 900 milliards de dollars avant la crise à 4500 milliards de dollars.

Avant la Covid: la guerre commerciale fait ralentir la croissance

Entre décembre 2018 et août 2019: les taux sont à leur plus haut niveau de la période entre la crise financière et celle de la Covid, dans une fourchette de 2,25 à 2,50%.

Automne 2019: taux abaissés à plusieurs reprises pour tomber entre 1,50% et 1,75%, face au ralentissement de la croissance et à la guerre commerciale sous l'administration Trump, qui mettait par ailleurs une forte pression sur la Fed pour abaisser ses taux.

Pendant la crise de Covid : taux à zéro, achats d'actifs massifs

3 mars 2020: baisse des taux de 50 points de base, à 1,00-1,25%

16 mars 2020: réduction drastique des taux de 100 points de base, dans une fourchette de 0 à 0,25% et relance des achats d'actifs ou de la politique de QE (assouplissement quantitatif ou quantitative easing), à hauteur de 120 milliards de dollars par mois.

Sortie de crise: l'inflation accélère le mouvement

3 novembre 2021: annonce et début de la réduction des achats d'actifs. La Fed veut les ramener à zéro en juin 2022, pour pouvoir ensuite commencer à relever les taux directeurs, afin de lutter contre l'inflation.

15 décembre 2021: la Fed cesse de parler d'une inflation seulement "temporaire", et accélère le mouvement, les achats d'actifs seront ramenés à zéro dès mars 2022 et non plus en juin.

26 janvier 2022: signal d'une hausse des taux à prévoir en mars, sans plus de précision. La fin de la réduction des achats d'actifs est fixée à début mars, et la voie est ouverte à une normalisation du bilan "plus tôt" et "peut-être plus vite" qu'après la crise de 2008, selon le président de la Fed, Jerome Powell


France: forte contraction de l'activité du secteur privé en novembre, selon l'indice PMI Flash

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
Short Url
  • "De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué
  • "Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB

PARIS: L'activité du secteur privé français a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis janvier, avec un indice PMI Flash en recul pour le troisième mois consécutif, indiquent vendredi l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui calculent cet indice.

Le PMI Flash s'est établi à 44,8 en novembre, au plus bas depuis dix mois, contre 48,1 en octobre.

"De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué.

"Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB.

La production a ainsi "fortement baissé" dans le secteur manufacturier, avec un taux de contraction le plus élevé depuis décembre 2023. Les fabricants attribuent cette baisse de l’activité à plusieurs facteurs, dont la faiblesse des secteurs automobile, cosmétique et du BTP, ainsi qu’une conjoncture morose sur les marchés étrangers.

"Les prestataires de services ont quant à eux mentionné un manque de visibilité économique et politique, se traduisant par une plus grande réticence des clients à engager des dépenses". L'activité "a ainsi enregistré son plus fort recul depuis janvier dernier" dans les services.

Le volume des nouvelles affaires s'est lui aussi contracté en novembre, une baisse qui est "la plus marquée depuis quatre ans". Cette tendance "reflète principalement une forte diminution des nouvelles commandes dans l’industrie manufacturière".

Le recul global des ventes "s’explique également par un très fort repli de la demande étrangère, les tensions géopolitiques et l’affaiblissement de la demande en provenance des Etats-Unis", qui ont entraîné "la plus forte contraction des nouvelles affaires à l’export depuis mai 2020".

Les perspectives d’activité pour les douze prochains mois "sont orientées à la baisse pour la première fois depuis mai 2020" dans le secteur privé en novembre, car de nombreuses entreprises craignent que la faiblesse prolongée de la demande soit synonyme d'une contraction de l'activité au cours de 2025.

Les répondants à cette enquête expliquent leur pessimisme par "le climat d’incertitude actuel, engendré notamment par la morosité de la conjoncture économique", et "par la fermeture d’entreprises et la faiblesse des secteurs de l’automobile et du BTP".

S&P et HCOB relèvent toutefois "une tendance favorable" sur un point: "l'emploi est reparti à la hausse", avec un taux de création de postes à un plus haut depuis six mois, "exclusivement" dû à une augmentation des effectifs dans les services.


450 000 emplois dans le secteur saoudien du divertissement d'ici 2030, selon le ministère de l'Investissement

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
Short Url
  • L'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année
  • La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut

RIYAD: Le secteur du divertissement en Arabie saoudite devrait créer 450 000 emplois et pourrait contribuer à hauteur de 4,2% au produit intérieur brut du pays d'ici à 2030, selon un nouveau rapport.

Dans son dernier communiqué, le ministère de l'Investissement du Royaume indique que l'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année, ce qui représente une augmentation de 13% par rapport aux trois mois précédents.

Le ministère a ajouté que le nombre total de permis d'investissement délivrés dans le secteur du divertissement entre 2020 et la fin du troisième trimestre s'élevait à 303.

«Conformément à l’initiative saoudienne Vision 2030, l'Arabie saoudite vise à diversifier son économie et à améliorer la qualité de vie en promouvant le tourisme et la culture saoudienne à l'échelle internationale pour attirer les visiteurs. Le secteur du divertissement est un pilier crucial pour atteindre ces objectifs ambitieux, en se concentrant sur l'amélioration de la qualité de vie à travers diverses activités culturelles et de divertissement», a déclaré le ministère de l'Investissement.

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En 2016, l'Arabie saoudite a créé l'Autorité générale pour le divertissement en vue de stimuler l'industrie du divertissement et des loisirs. Depuis, le Royaume a connu des développements notables, notamment la réouverture de salles de cinéma en 2018.

Selon le rapport, l'Arabie saoudite a délivré 2 189 permis dans le secteur du divertissement au cours des cinq dernières années.

Le Royaume a également accueilli 26 000 événements au cours des cinq dernières années, attirant plus de 75 millions de participants.

Le ministère a ajouté que l'essor du secteur du divertissement catalysait également la croissance du secteur du tourisme dans le Royaume.

Le rapport indique que le nombre de touristes entrants dans l'industrie du divertissement a atteint 6,2 millions en 2023, ce qui représente une augmentation de 153,3% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes entrants dans l'industrie du divertissement ont atteint 4 milliards de riyals saoudiens (1,07 milliard de dollars; 1 dollar = 0,95 euro) en 2023, soit une augmentation de 29,03% par rapport à l'année précédente.

«Le secteur du divertissement est un domaine vital et dynamique du Royaume, agissant comme un catalyseur pour le secteur du tourisme. En accueillant divers événements et activités, il stimule le tourisme et attire les visiteurs, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses touristiques et un renforcement de l'économie locale», a déclaré le ministère de l'Investissement.

En 2023, le secteur du divertissement a attiré 35 millions de touristes locaux, soit une augmentation de 17% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes locaux en 2023 étaient de 4,7 millions de riyals saoudiens, ce qui représente une baisse marginale de 8,5% par rapport à l'année précédente.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Black Friday, moment privilégié pour les cadeaux de Noël, réjouit les e-commerçants et désespère les indépendants

Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
Short Url
  • Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG)

PARIS: Dépassé, le lèche-vitrine des boutiques enguirlandées de Noël? Faire ses cadeaux durant le Black Friday séduit désormais les consommateurs, une tendance mettant au défi logistique les acteurs de la vente en ligne, et désespérant les commerces indépendants.

Loriane, 26 ans, achète ses cadeaux de Noël pendant le Black Friday car "les offres sont plus intéressantes, ça permet de faire de plus beaux cadeaux", justifie auprès de l'AFP la jeune femme, qui travaille au ministère de l’Intérieur. Pareil pour Marlène, 53 ans, salariée d'Orange, qui recherche "les meilleures offres". Son collègue Julien, 42 ans, confirme : "En boutique l’année dernière, les gens se pressaient plus pour le Black Friday qu'à Noël".

Né aux États-Unis, le Black Friday a été introduit en France par Amazon "il y a à peu près 15 ans", rappelle à l’AFP Frédéric Duval, le directeur général d'Amazon.fr.

Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG).

Les consommateurs plébiscitent le "large choix de produits, les prix bas et la livraison rapide", selon M. Duval.

Cet événement commercial est toujours lancé le vendredi après Thanksgiving, et se tiendra cette année le 29 novembre.

- Black Month -

"Aujourd’hui, le plus gros mois pour la consommation, c’est novembre" plutôt que décembre, abonde Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), qui juge auprès de l'AFP que ce phénomène "a cinq, six ans".

Evénement devenu phare de la vente en ligne, le Black Friday oblige les logisticiens à s'adapter pour faire face à l'afflux colossal de colis.

A titre d'exemple, en 2022, sur la semaine qui a suivi le Black Friday, La Poste avait livré 13,7 millions de colis. Elle en attend "16 millions en 2024", chiffre Jean-Yves Gras, le directeur général de Colissimo.

Certains entrepôts passent dès le mois de novembre "en trois-huit, sept jours sur sept, le dimanche et la nuit", comme à Cdiscount, décrit à l'AFP son PDG Thomas Métivier.

Les équipes sont massivement reforcées: Amazon recrute ainsi 8.000 saisonniers pour novembre-décembre.

Le défi est également technologique, comme pour Cdiscount, dont le site est visité par 10 millions de clients ce jour-là, contre 17 millions par mois en temps normal. "De loin la plus grosse journée de l’année en termes de trafic et d’achats", ce qui conduit les équipes à réaliser des crash-tests pour éprouver la robustesse de leur site internet, raconte M. Métivier.

Au fil des ans, le Black Friday est devenu une "Black Month", constate Quentin Benault, directeur général délégué de Mondial Relay, qui explique que les commerçants proposent des promotions dès le début du mois de novembre. Un soulagement pour les acteurs de l'e-commerce, car cela leur permet de lisser la charge logistique sur un mois plutôt qu'un seul jour.

- "Ça tue le commerce" -

Mais le Black Friday ne fait pas que des heureux. L’Union des Fabricants (Unifab), qui défend la propriété intellectuelle des industriels, alerte : cette période marquée par une profusion de colis en circulation "est une aubaine pour les contrefacteurs", leurs produits passant plus facilement entre les gouttes des contrôles.

"Plus de 8 millions de jeux et de jouets de contrefaçon ont été saisis par les douanes en 2023, la majorité au moment du Black Friday", rappelle sa directrice générale Delphine Sarfati-Sobreira à l'AFP.

Le Black Friday "tue la notion du commerce", déplore aussi Thibaut Ringo, directeur général d'Altermundi, un réseau de boutiques prônant une consommation responsable. "Le consommateur n’attend qu’une chose : qu'on fasse des remises mais nous, les commerçants indépendants, on ne peut pas s'aligner", se désole-t-il.

La Confédération des commerçants de France s'indigne, elle aussi, et met en garde contre des remises "pouvant être basées sur des prix de référence artificiels" et "des stocks spécifiques de moindre qualité proposés à prix cassés". Contre cette "concurrence déloyale", elle appelle à "mieux protéger [les] petits commerçants, qui font vivre [les différents] territoires".