BEYROUTH: Des responsables libanais ont entamé lundi après plusieurs retards, des pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) sur des mesures de soutien visant à sortir le pays de la pire crise économique de son histoire.
« Nous espérons que les négociations seront conclues le plus tôt possible, mais étant donné la complexité des questions, il est possible que d'autres cycles aient lieu », a déclaré le vice-Premier ministre Saadé Chami, qui dirige la délégation libanaise, selon un communiqué officiel.
Les pourparlers se déroulent en ligne en raison de la pandémie. Le Liban espère obtenir un plan de sauvetage financier pour relancer une économie à la dérive depuis deux ans.
L'Etat a fait défaut sur sa dette souveraine en 2020, une première dans son histoire.
La monnaie a perdu environ 90% de sa valeur sur le marché noir et quatre Libanais sur cinq vivent désormais en dessous du seuil de pauvreté, selon l'ONU, une paupérisation accélérée notamment par une inflation à trois chiffres.
Malgré le déclin social et économique choquant du pays, la classe dirigeante a continué de bloquer les réformes auxquelles les donateurs étrangers ont conditionné leur aide.
Le gouvernement du Premier ministre Najib Mikati s'est réuni lundi pour la première fois depuis la mi-octobre, après des mois de marchandage politique entre ses factions rivales.
« Dans ce premier cycle de négociations et au cours des deux prochaines semaines, nous discuterons de plusieurs sujets, dont le budget, le secteur bancaire et le taux de change », a encore dit M. Chami.
Les responsables libanais ont convenu d'évaluer les pertes du secteur financier à 69 milliards de dollars (60 milliards d'euros) comme base de négociation avec le FMI.
Il s'agit de la première estimation depuis le début de la crise économique du pays, l'une des pires au niveau mondial depuis 1850, selon la Banque mondiale (BM).
Selon Riad Salamé, le gouverneur de la Banque centrale, le Liban aurait besoin « de 12 à 15 milliards de dollars pour relancer son économie ».