Un amiral allemand sommé de s'expliquer après des propos controversés sur la Russie

La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, s'entretient avec des journalistes alors qu'elle rend visite aux forces armées allemandes à Arbil, la capitale de la région autonome kurde du nord de l'Irak, le 9 janvier 2022.(AFP)
La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, s'entretient avec des journalistes alors qu'elle rend visite aux forces armées allemandes à Arbil, la capitale de la région autonome kurde du nord de l'Irak, le 9 janvier 2022.(AFP)
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Publié le Samedi 22 janvier 2022

Un amiral allemand sommé de s'expliquer après des propos controversés sur la Russie

  • La ministre de la Défense Christine Lambrecht a organisé dans la matinée une vidéoconférence avec le chef d'Etat-Major Eberhard Zorn pour définir comment traiter cette affaire
  • Les déclarations du chef de la Marine interviennent en pleine crise russo-occidentale autour de l'Ukraine

BERLIN : Le chef de la Marine allemande Kay-Achim Schönbach va devoir s'expliquer après avoir entre autres qualifié d'"ineptie" les intentions prêtées par les alliés de l'Otan à la Russie d'envahir l'Ukraine, a-t-on appris samedi auprès du ministère de la Défense.

Ce que Vladimir Poutine veut, "c'est être respecté", a déclaré le vice-amiral Schönbach selon une vidéo circulant sur internet, filmée lors d'une réunion d'un groupe de réflexion qui s'est tenue vendredi à New Delhi.

"Il est facile de lui accorder le respect qu'il veut, et qu'il mérite aussi probablement", ajoute-t-il. L'idée que la Russie veuille envahir une partie de l'Ukraine serait selon lui "une ineptie".

Ces déclarations "ne correspondent en rien à la position du ministère de la Défense allemand", a mis au point un de ses porte-parole, contacté par l'AFP.

Le vice-amiral va devoir "prendre position", en clair s'expliquer "auprès du chef d'Etat-Major des armées", le plus haut gradé dans la hiérarchie de la Bundeswehr, ajoute-t-il.

Les déclarations du chef de la Marine interviennent en pleine crise russo-occidentale autour de l'Ukraine. 

D'intenses efforts diplomatiques sont actuellement déployés de part et d'autre pour éviter que la situation ne dégénère, alors que des dizaines de milliers de soldats russes sont toujours massés à la frontière ukrainienne. 

Après avoir dans un premier temps posté un tweet précisant que ses propos n'engageaient que lui, M. Schönbach a présenté ses plates excuses.

Il a ainsi qualifié ses déclarations "d'irréfléchies". "Il n'y a pas à ergoter: c'était clairement une faute", a-t-il écrit.

Selon des informations de Der Spiegel, les propos de ce militaire à la carrière jusqu'ici irréprochable ont fortement irrité jusque dans les plus hauts étages du gouvernement allemand, dirigé par le chancelier social-démocrate Olaf Scholz. 

La ministre de la Défense Christine Lambrecht a organisé dans la matinée une vidéoconférence avec le chef d'Etat-Major Eberhard Zorn pour définir comment traiter cette affaire, selon le magazine.


Ukraine: Macron pense qu'une "trêve" est possible dans les "semaines à venir"

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec le président américain Donald Trump dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington, DC, le 24 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec le président américain Donald Trump dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington, DC, le 24 février 2025. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron, en visite à Washington, a déclaré lundi qu'une "trêve" en Ukraine pourrait être conclue "dans les semaines à venir", trois ans jour pour jour après le début de la guerre
  • Emmanuel Macron a par ailleurs appelé les Etats-Unis à se montrer solidaires des Européens en cas de fin des combats en Ukraine

WASHINGTON: Le président français Emmanuel Macron, en visite à Washington, a déclaré lundi qu'une "trêve" en Ukraine pourrait être conclue "dans les semaines à venir", trois ans jour pour jour après le début de la guerre en Ukraine déclenchée par l'invasion russe.

"Le schéma devrait être le suivant: des négociations entre les Etats-Unis et la Russie et entre les Etats-Unis et l'Ukraine", a affirmé M. Macron dans un entretien accordé à la chaîne Fox News, saluant l'annonce par Donald Trump de la possible visite prochaine du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à la Maison Blanche.

"Il faut d'abord une trêve. Je pense qu'elle pourrait être conclue dans les semaines à venir", a poursuivi, en anglais, le chef de l'Etat français, qui ces derniers jours a échangé avec la quasi-totalité des dirigeants européens.

"Si elle n'est pas respectée, ce sera la meilleure preuve que la Russie n'est pas sérieuse", a avancé Emmanuel Macron, en marge de sa rencontre avec son homologue américain Donald Trump à la Maison Blanche, largement consacrée à la guerre en Ukraine.

Emmanuel Macron a par ailleurs appelé les Etats-Unis à se montrer solidaires des Européens en cas de fin des combats en Ukraine. Il a affirmé avoir parlé à 30 dirigeants européens et leurs alliés, dont beaucoup se sont dits, selon lui, ouverts à un accord.

"Si nous étions attaqués, imaginons une seconde que la Russie puisse violer ce traité. Que va-t-il se passer? Ils ont besoin de ce message de solidarité de la part des Etats-Unis", a poursuivi Emmanuel Macron.

Malgré d'énormes divergences qui persistent sur le fond, le président français a déclaré être "convaincu qu'il y avait un chemin" avec Donald Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine.


La cheffe de la diplomatie de l'UE annonce se rendre aux États-Unis mardi

La Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, donne une conférence de presse lors du Conseil des affaires étrangères de l'UE au siège de l'UE à Bruxelles, le 24 février 2025. (Photo by JOHN THYS / AFP)
La Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, donne une conférence de presse lors du Conseil des affaires étrangères de l'UE au siège de l'UE à Bruxelles, le 24 février 2025. (Photo by JOHN THYS / AFP)
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  • Kaja Kallas, a annoncé lundi qu'elle rencontrerait le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, aux États-Unis en milieu de semaine.
  • « Je pense qu'il est important que nous ayons autant d'interactions que possible avec la nouvelle administration américaine », a-t-elle déclaré, en référence à la visite du président français Emmanuel Macron à Washington lundi.

BRUXELLES : La cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas, a annoncé lundi qu'elle rencontrerait le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, aux États-Unis en milieu de semaine.

« Je pense qu'il est important que nous ayons autant d'interactions que possible avec la nouvelle administration américaine », a-t-elle déclaré, en référence à la visite du président français Emmanuel Macron à Washington lundi.

Trois ans après le début de l'invasion russe en Ukraine, les Européens craignent que le président américain Donald Trump mette fin au conflit dans des conditions favorables à Moscou et sans garantir la sécurité de Kiev.

Ils réclament, pour l'instant en vain, une place à la table des négociations.

« Si l'on regarde les messages qui nous viennent des États-Unis, il est clair que le discours russe est très présent », a-t-elle alerté depuis Bruxelles. « Ces déclarations nous inquiètent tous », a-t-elle assuré.

« Il est clair que nous avons déjà eu des différends par le passé, mais nous avons toujours réussi à les régler, et nous espérons y parvenir cette fois-encore », a-t-elle ajouté.

La cheffe de la diplomatie de l'UE se rend aux États-Unis mardi pour la première fois depuis que Donald Trump a prêté serment.

Ce déplacement survient après des menaces répétées du président américain concernant le commerce et la défense. Ses réunions avec le chef de la diplomatie américaine et d'autres responsables auront lieu mercredi et jeudi, a-t-elle précisé.  


Le Conseil de l'Europe réaffirme son « entier soutien » à l'Ukraine

Durant la nuit de lundi à mardi, le Palais de l'Europe sera illuminé aux couleurs du drapeau ukrainien. (Photo Getty Images)
Durant la nuit de lundi à mardi, le Palais de l'Europe sera illuminé aux couleurs du drapeau ukrainien. (Photo Getty Images)
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  • « Trois ans plus tard, notre soutien est entier », a assuré le secrétaire général du Conseil, Alain Berset, lors d'une cérémonie organisée sur le parvis de l'institution à Strasbourg.
  • « L'avenir de l'Ukraine est européen et c'est ensemble, sur les valeurs que nous partageons, celles d'une Ukraine libre et souveraine, d'une paix juste et durable, et d'une Europe forte et unie, que nous l'écrivons », a conclu M. Berset.

STRASBOURG : À l'occasion du troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine, le Conseil de l'Europe a réaffirmé lundi son « entier soutien » à Kiev, dont l'avenir est « européen ».

« Trois ans plus tard, notre soutien est entier », a assuré le secrétaire général du Conseil, Alain Berset, lors d'une cérémonie organisée sur le parvis de l'institution à Strasbourg.

« Le Conseil de l'Europe est aux côtés de l'Ukraine pour obtenir réparation, lutter contre les crimes de guerre et l'impunité, renforcer la démocratie, protéger les enfants d'Ukraine, et permettre à ce pays de continuer d'exister », a poursuivi M. Berset.

« L'avenir de l'Ukraine est européen et c'est ensemble, sur les valeurs que nous partageons, celles d'une Ukraine libre et souveraine, d'une paix juste et durable, et d'une Europe forte et unie, que nous l'écrivons », a conclu M. Berset.

« L'Ukraine se bat non seulement pour sa survie, mais aussi pour l'avenir de l'Europe, pour les principes mêmes sur lesquels repose le Conseil de l'Europe, à savoir les droits de l'Homme, la démocratie et l'État de droit », a souligné Borys Tarasyuk, le représentant permanent de l'Ukraine auprès du Conseil de l'Europe.

« Le chemin reste difficile, mais nous ne le parcourons pas seuls. La solidarité de nos partenaires, l'unité des nations démocratiques et la force de nos valeurs communes nous mèneront à la victoire : l'Ukraine l'emportera, la justice sera rendue », a-t-il ajouté.

L'hymne national ukrainien a été joué, repris par des membres du public la main sur le cœur, certains tenant le drapeau bleu et jaune du pays, puis l'hymne européen a retenti.

Le Conseil de l'Europe, fondé en 1949, réunit 46 pays. La Russie en a été exclue en mars 2022, après l'invasion de l'Ukraine.

Un Registre des dommages a été mis en place en avril 2022 pour recueillir les demandes des Ukrainiens concernant les dommages qu'ils ont subis depuis l'invasion russe débutée le 24 février 2022.

M. Berset a déclaré à l'issue de la cérémonie, lors d'une réunion extraordinaire des délégués des ministres, que ce registre « fonctionne » et « doit se poursuivre avec un mécanisme d'indemnisation et de compensation complet ».

« Nous avançons également concernant l'établissement d'un tribunal spécial pour les crimes d'agression », a-t-il ajouté à propos de ce tribunal qui aura pour mission de juger les crimes d'« agression » russe, mais pas les crimes de guerre relevant de la Cour internationale de Justice.

Lors de cette réunion, qui était consacrée aux prisonniers civils ukrainiens détenus en Russie, deux Ukrainiennes ont témoigné, dont l'une a expliqué avoir été emprisonnée pendant deux ans, violée et torturée.

Durant la nuit de lundi à mardi, le Palais de l'Europe sera illuminé aux couleurs du drapeau ukrainien.