En Iran, la pandémie au service «des objectifs géopolitiques et du contrôle interne»

La réaction du régime iranien au coronavirus a contribué au très lourd tribut qu'il a fait payer au peuple iranien, selon un nouveau rapport. (Reuters/Photo d'Archives)
La réaction du régime iranien au coronavirus a contribué au très lourd tribut qu'il a fait payer au peuple iranien, selon un nouveau rapport. (Reuters/Photo d'Archives)
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Publié le Samedi 22 janvier 2022

En Iran, la pandémie au service «des objectifs géopolitiques et du contrôle interne»

  • Téhéran «cherchera fort probablement à maintenir des mesures internes répressives», a affirmé un expert à Arab News
  • Le pays représente 40% des cas de Covid-19 au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

LONDRES: Bien que l’Iran soit «l'épicentre» des infections de Covid-19 au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le régime iranien «a utilisé à plusieurs reprises la pandémie pour poursuivre des objectifs géopolitiques et exercer un contrôle interne», selon un nouveau rapport de la société de conseil en gestion des risques politiques Sibylline, basée à Londres. 

Le rapport indique que les cas de contamination iraniens représentent 40% des 15 millions de cas dans la région. En outre, avec un bilan officiel de 132 000 morts, le pays se trouve également en position dominante par rapport aux 250 000 décès dans cette même région.

Malgré les ravages que le virus a fait peser sur l'Iran, le pays reste à la traîne, comparativement à d'autres États de la région – comme l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis – en termes de taux de vaccination.

La réaction de Téhéran au virus a contribué au très lourd tribut que le pays a fait payer au peuple iranien, selon le rapport.

«La mauvaise gestion et les fausses informations ont été symboliques de la réponse stratégique du pays à la crise sanitaire, avec des conseils médicaux faussés et des chiffres incohérents, sous-estimant gravement le véritable paysage épidémiologique du pays», a-t-il ajouté.

«En outre, le président iranien de la ligne dure et ultraconservateur, Ebrahim Raïssi, a exploité la crise sanitaire pour renforcer les sentiments antioccidentaux, propager des théories du complot et des campagnes médiatiques parrainées par l'État.»

Tout au long de la pandémie, l'Iran a été secoué par des manifestations dans de nombreuses régions ainsi que dans la capitale. En guise de réponse, Téhéran a renforcé la répression interne et appliqué des mesures sévères à l’encontre des plates-formes utilisées pour organiser des manifestations ou diffuser des messages contredisant les versions avancées par le régime.

Il «a bloqué Signal, une application de messagerie qui avait gagné en popularité à la suite des inquiétudes entourant la surveillance de WhatsApp par l'État, le 25 janvier 2021», indique le rapport.

Rhiannon Phillips, analyste pour la région MENA auprès de Sibylline, a précisé à Arab News: «Alors que le reste de la région du Moyen-Orient et du monde adopte de plus en plus une stratégie favorisant l'assouplissement progressif des mesures et “les moyens d’apprendre à vivre avec la Covid-19”, le gouvernement iranien cherchera fort probablement à maintenir des mesures internes répressives, malgré l’évolution observée au niveau du taux d'infection.»

Cette évolution, a-t-elle ajouté, peut être attribuée à «l'idéologie antioccidentale» du pays. Cela est illustré «par leur refus d'importer des vaccins occidentaux jusqu'à ce qu'ils ont été contraints de le faire lors de leur cinquième vague de la pandémie, fin 2021», a-t-elle déclaré.

Il y a peu d'espoir que Téhéran modifie sa trajectoire pour faire face à la crise, a-t-elle ajouté. Au lieu de cela, «la population iranienne continuera de souffrir de la détérioration des conditions socio-économiques, dans un contexte de sanctions américaines et de la crise sanitaire actuelle».

«De telles conditions entraîneront inévitablement une augmentation des mouvements protestation, qui se heurteront à une forte répression de l'État.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.