Présidentielle: la majorité veut croire au retour de la «bamboche»

Comme la France insoumise et son chef Jean-Luc Mélenchon, Mme Delga s'en est par ailleurs pris à «la Primaire populaire», initiative «citoyenne» qui entend désigner un candidat unique de gauche à la présidentielle fin janvier, et pour laquelle les organisateurs affirment avoir recueilli 310 000 inscriptions. (AFP)
Comme la France insoumise et son chef Jean-Luc Mélenchon, Mme Delga s'en est par ailleurs pris à «la Primaire populaire», initiative «citoyenne» qui entend désigner un candidat unique de gauche à la présidentielle fin janvier, et pour laquelle les organisateurs affirment avoir recueilli 310 000 inscriptions. (AFP)
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Publié le Vendredi 21 janvier 2022

Présidentielle: la majorité veut croire au retour de la «bamboche»

  • Eric Zemmour, qui tiendra un grand meeting samedi soir à Cannes, s'est réjoui de l'arrivée des deux ex-RN, en louant «l'insolence et le courage» du militant identitaire
  • Après le discours d'Emmanuel Macron devant le Parlement européen, l'annonce de l'allègement des restrictions doit désormais lui laisser le champ libre pour se déclarer candidat à sa réélection

PARIS: Pass vaccinal à partir de lundi, début de levée des restrictions le 2 février et "bamboche" deux semaines plus tard dans les discothèques: Jean Castex a voulu déblayer le terrain, jeudi soir, manière aussi de sortir la campagne présidentielle du tout-sanitaire.


L'annonce d'une conférence de presse du Premier ministre avait été l'occasion d'une raillerie de Marine Le Pen, selon elle "un véritable sketch", après cafouillages et ratés depuis la rentrée de janvier, singulièrement à l'école où l'enchaînement de protocoles sanitaires aussi difficilement compréhensibles qu'applicables avait fragilisé le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer.


La leader d'extrême droite n'a pas pour autant été convaincue par les annonces, qu'elle a qualifiées "d'absurdistan".


Après le discours d'Emmanuel Macron devant le Parlement européen, l'annonce de l'allègement des restrictions doit désormais lui laisser le champ libre pour se déclarer candidat à sa réélection: plusieurs de ses proches prédisent un lancement de campagne qui doit intervenir "dans les trois prochaines semaines".


Mme Le Pen a pour sa part enregistré deux défections dans ses troupes, partis rejoindre la campagne d'Eric Zemmour: d'abord l'eurodéputé Jérôme Rivière, ensuite le militant identitaire Damien Lefevre, mieux connu sous le pseudonyme Damien Rieu. 


"Il y aura zéro impact politique parce que Jérôme Rivière avait zéro impact politique au RN", a prédit la finaliste de la présidentielle de 2017, évoquant une "aigreur" de l'élu qui espérait, selon elle, "des postes au sein du RN que je considérais qu'il ne pouvait obtenir".


Reste que M. Rivière, devenu mercredi soir vice-président et porte-parole du parti de M. Zemmour, Reconquête!, s'est dit convaincu sur RMC que Mme Le Pen n'est pas en mesure "de gagner" la présidentielle. Autrefois député des Alpes-Maritimes sous la bannière UMP, il était porte-parole de la campagne présidentielle de Marine Le Pen pour la presse étrangère.

Sans-abri: pour Hidalgo, «le logement d'abord» après «5 ans d'effondrement»

La candidate du PS à l'élection présidentielle Anne Hidalgo veut remédier au sans-abrisme avec "le logement d'abord" après "cinq ans d'effondrement de la construction", a déclaré la maire de Paris en lançant la "nuit de la solidarité" dans la capitale.


"Je suis très fière quand Paris, à la fois sur l'écologie, les mobilités ou sur la question de la grande précarité, inspire d'autres communes et permet de montrer que ce que nous avons fait à l'échelle parisienne est une belle idée qui peut être transposée à l'échelle nationale", a déclaré l'élue socialiste après avoir remercié une quarantaine de bénévoles réunis dans la mairie du XIIIe arrondissement.


Cette opération, lancée en 2018 par la Ville de Paris, permet d'effectuer un comptage annuel du nombre de sans-abris. Cette année, outre dix villes du Grand Paris, de nombreuses grandes villes françaises emboîtent le pas: Brest, Bordeaux, Lyon ou Marseille...


"Dans mon programme, il y a cette dimension de la participation citoyenne à chaque étape parce que je crois beaucoup à l'engagement des citoyens pour accompagner les pouvoirs publics", a-t-elle ajouté.


Pour réduire la grande précarité, la candidate socialiste veut "produire des logements à des prix abordables partout sur le territoire", et notamment "150.000 logements sociaux qui aujourd'hui font défaut parce qu'on a eu cinq ans d'effondrement de la construction du logement dans notre pays".


Pendant son quinquennat, Emmanuel Macron "a pillé les ressources des grands offices HLM, ce qui a retiré encore des moyens dans la création de ces logements", a-t-elle encore tancé.


Le président sortant, pas encore officiellement candidat à un second mandat, "ne travaille pas avec les collectivités locales, ne part pas d'une connaissance de la réalité suffisamment précise pour mettre en place les politiques", a encore estimé Mme Hidalgo.


"Il n'a pas mis les moyens sur la question des femmes à la rue et des femmes victimes de violences. Tous ces points sur lesquels j'ai un diagnostic très précis de la situation dans notre pays", a encore dit Mme Hidalgo qui veut "se donner les moyens pour avoir moins de violence, moins d'exclusion".

Quant à Damien Lefevre/Rieu, figure de la feue association "Génération identitaire" dissoute cet automne et surtout attaché parlementaire de l'eurodéputé Philippe Olivier, lui-même beau-frère et proche conseiller de Marine Le Pen, "cela montre sa duplicité", a considéré l'entourage de la candidate.


Eric Zemmour, qui tiendra un grand meeting samedi soir à Cannes, s'est réjoui de l'arrivée des deux ex-RN, en louant "l'insolence et le courage" du militant identitaire.


Ces ralliements doivent mettre un terme à la mauvaise passe de l'ex-polémiste, en baisse dans les sondages et dont le procès en appel pour contestation de crime contre l'humanité - il avait soutenu que le maréchal Pétain avait "sauvé" les juifs français - se tenait, en son absence, devant la Cour d'appel de Paris jeudi après-midi. Il avait été relaxé en première instance.

«Responsabilité collective»
A moins de trois mois du premier tour, une autre guerre fratricide court, cette fois à gauche: Anne Hidalgo et Christiane Taubira, en concurrence frontale, continuent à battre la campagne jeudi pour tenter de faire la différence au sein d'un camp plus désuni que jamais.


La maire de Paris, en déplacement dans l'Oise dans la matinée, et l'ex-ministre de la Justice, attendue à SciencePo Lille dans l'après-midi, sont toutes deux mal placées dans les sondages.

Présidentielle: Taubira vise un «investissement» de 1,5% du PIB pour la jeunesse

La candidate à l'élection présidentielle Christiane Taubira s'est engagée jeudi à investir 1,5% du PIB pour la jeunesse si elle l'emporte, lors d'une rencontre avec des jeunes à Lille, en terre socialiste.


Cette visite intervient le jour où sa concurrente frontale, la socialiste Anne Hidalgo, lance ses comités de soutien dans l'Oise. Ces deux candidates de gauche sont mal placées dans les sondages.


"1,5% du PIB", soit environ 30 milliards d'euros par an, "c'est ce qu'on peut consacrer à la jeunesse sans état d'âme", a estimé l'ancienne garde des Sceaux, souhaitant notamment "un revenu" de 800 euros par mois pendant cinq ans pour les étudiants.


"Nous devons le faire pour qu'individuellement vous puissiez vous émanciper (...) et vous préoccuper des autres: c'est cela que je vous demande en contrepartie", a-t-elle lancé devant des étudiants de Sciences Po Lille.


Son programme pour la jeunesse comprend également un "accompagnement" de la "seconde chance" pour les jeunes inactifs, et un "capital projet" pouvant atteindre 20.000 euros pour ceux qui veulent lancer une initiative associative ou lucrative.


Mme Taubira avait chiffré mercredi à 24 milliards d'euros par an, soit 1% du PIB, la seule mesure du revenu étudiant.


Cette politique serait financée par un futur impôt sur l'extrême richesse, qui viserait les foyers dépassant les 10 millions d'euros de patrimoine.


"C'est un investissement, pas une dépense", a-t-elle estimé.

"On prend des risques sur des décennies en laissant s'étendre la précarité des jeunes", a-t-elle souligné.

A une question sur l'Europe, elle a estimé que l'Union européenne, "c'est votre avenir, les jeunes", mais aussi "l'horizon de la France".


"Ça ne veut pas dire que nous (...) renoncions à notre culture (...) à nos services publics, par exemple", a-t-elle souligné.


Mais pour Mme Taubira, "les Etats nations sont plus menacés par les Gafam (les géants du numérique, NDLR) que par l'Union européenne".

Figure de la campagne de Mme Hidalgo, Carole Delga, par ailleurs présidente de la région Occitanie, a reconnu jeudi que le PS n'avait "pas assez travaillé" en vue de la présidentielle des 10 et 24 avril.


"Nous avons tous une responsabilité collective", a-t-elle admis sur Public Sénat, tout en assurant que la candidate investie par le PS était la seule à gauche à avoir "la stature, l'expérience, la solidité morale" pour devenir présidente.


Comme la France insoumise et son chef Jean-Luc Mélenchon, Mme Delga s'en est par ailleurs pris à "la Primaire populaire", initiative "citoyenne" qui entend désigner un candidat unique de gauche à la présidentielle fin janvier, et pour laquelle les organisateurs affirment avoir recueilli 310.000 inscriptions.


Problème: parmi les sept noms proposés, seule Christiane Taubira a accepté de se soumettre au résultat, mais pas Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot ou Anne Hidalgo.


"Cet espoir qui est né (...) débouche sur un projet qui n'est pas sérieux", a regretté Mme Delga. 


Dans la majorité, tous les regards étaient braqués vers la grève des enseignants. La mobilisation s'est finalement révélée toute relative, de quoi faire pousser un ouf de soulagement à la macronie qui espère sortir d'une zone d'incertitude pour enfin se préparer à se lancer dans la campagne présidentielle.


France-Palestine: l'Assemblée rejette la transformation du groupe d'étude en « groupe d'amitié »

Un manifestant brandit des fusées tandis que deux autres tiennent une banderole « Solidarité avec la Palestine » lors d'une manifestation pro-palestinienne dans la cour de l'Institut d'études politiques (Sciences Po) à Lyon, dans le centre-est de la France, le 30 avril 2024. (AFP).
Un manifestant brandit des fusées tandis que deux autres tiennent une banderole « Solidarité avec la Palestine » lors d'une manifestation pro-palestinienne dans la cour de l'Institut d'études politiques (Sciences Po) à Lyon, dans le centre-est de la France, le 30 avril 2024. (AFP).
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  • L'Assemblée compte déjà en son sein "un groupe d'étude à vocation internationale" (GEVI) sur la Palestine, présidé par le député MoDem Richard Ramos, et qui réunit en son sein des députés de plusieurs bancs
  • M. Ramos souhaitait qu'il soit transformé en un "groupe d'amitié", comme il en existe pour la plupart des Etats, dont Israël

PARIS: Le Bureau de l'Assemblée nationale, sa plus haute instance collégiale, a rejeté mercredi la demande de transformation d'un groupe d'étude France-Palestine en "groupe d'amitié", estimant que ses critères de création n'étaient pas réunis, au grand dam de la gauche et de son président MoDem.

L'Assemblée compte déjà en son sein "un groupe d'étude à vocation internationale" (GEVI) sur la Palestine, présidé par le député MoDem Richard Ramos, et qui réunit en son sein des députés de plusieurs bancs. M. Ramos souhaitait qu'il soit transformé en un "groupe d'amitié", comme il en existe pour la plupart des Etats, dont Israël.

Ces structures, qui disposent d'un budget, peuvent prendre des initiatives diplomatiques et culturelles, notamment auprès de Parlements et parlementaires étrangers, en effectuant par exemple des déplacements ou en invitant au contraire des représentants et citoyens étrangers en France.

La demande de M. Ramos a été rejetée par 11 voix contre 8, dans un contexte tendu par la guerre entre Israël et le Hamas, et la menace d'une large offensive terrestre à Rafah.

La gauche a voté pour. La droite et l'extrême droite s'y sont opposées selon des sources parlementaires, comme la plupart des élus du camp présidentiel.

M. Ramos a dénoncé une "erreur historique".

La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet s'est prononcée contre, les critères présidant à la création d'un groupe d'amitié n'étant pas réunis selon son entourage: l'existence d'un Parlement dans l'Etat, la reconnaissance de l'Etat par l'ONU, et des relations diplomatiques avec la France.

L'Autorité palestinienne dispose d'une représentante en France mais "ça fait plus de 17 ans (2006, NDLR) qu'il n'y a pas eu d'élections législatives, et la Palestine n'est pas reconnue à l'ONU", argue une source parlementaire.

"Le Parlement existe", et s'il n'y a pas eu d'élections c'est parce qu'"on n'arrive pas à faire avec nos amis Israéliens de vote à Jérusalem-Est", a rétorqué M. Ramos.

Le MoDem divisé 

Un autre argument de certains opposants à la mesure est que les GEVI permettent de conduire des initiatives diplomatiques similaires aux groupes d'amitié. Mais M. Ramos plaide pour qu'un groupe d'amitié France-Palestine vienne "travailler de façon commune" avec le groupe France-Israël, par exemple pour organiser des voyages à Jérusalem.

"En diplomatie il faut une symétrie des formes", a-t-il insisté.

Il a par ailleurs regretté que deux députées MoDem aient voté contre le groupe d'amitié sur ce vote serré, alors qu'il assure que son groupe politique s'est prononcé hier "à 80% pour" entériner la création d'un groupe d'amitié.

"J'ai pris une décision personnelle mais fondée sur le droit", a répondu Elodie Jacquier-Laforge, vice-présidente MoDem de l'Assemblée. "Nous souhaitons arriver à une situation où la Palestine sera reconnue comme un Etat de plein droit à l'ONU, mais notre volonté n'est malheureusement pas une réalité".

Le président de la commission des Affaires étrangères Jean-Louis Bourlanges, également MoDem, a regretté dans un communiqué la décision du bureau de l'Assemblée.

"Par la décision de son bureau, l'Assemblée s'est non seulement refusée à s'engager, fût-ce par une décision symbolique, dans une direction salutaire mais elle a de surcroît marqué le pas derrière un gouvernement qui (...) n'a pas hésité à voter au Conseil de sécurité des Nations unies en faveur de la reconnaissance de l'Etat palestinien", a-t-il commenté.

 


France: un gendarme tué en Nouvelle-Calédonie à la suite «d'un tir accidentel»

Depuis le début des émeutes lundi, 64 gendarmes et policiers ont été blessés en Nouvelle-Calédonie, a indiqué jeudi le représentant de l'Etat français dans l'archipel, Louis Le Franc. (AFP)
Depuis le début des émeutes lundi, 64 gendarmes et policiers ont été blessés en Nouvelle-Calédonie, a indiqué jeudi le représentant de l'Etat français dans l'archipel, Louis Le Franc. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a proposé aux élus de Nouvelle-Calédonie d'avoir un «échange par visioconférence» jeudi, à l'issue d'un nouveau Conseil de défense
  • Les violentes émeutes qui ont secoué l'île après de premières altercations dans la journée de lundi, ont fait quatre morts, dont un gendarme de 22 ans touché à la tête par un tir

NOUMEA: Un gendarme a été tué jeudi matin en Nouvelle-Calédonie, archipel français du Pacifique secoué par des émeutes, à la suite d'un "tir accidentel", a annoncé le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin dans un message à l'AFP.

"Il ne s'agit pas d'un tir ennemi", a-t-on précisé de source proche du dossier. Un premier gendarme de 22 ans avait été tué par balle mercredi en Nouvelle-Calédonie, près de la ville de Nouméa.

Ce nouveau décès porte à cinq le nombre de morts dans l'archipel depuis le début des émeutes lundi.

Dans son message à l'AFP, le ministre explique que selon les "premiers éléments, le décès serait consécutif aux blessures générées par un tir accidentel, alors que les gendarmes s'engageaient pour assurer une mission de sécurisation".

Gérald Darmanin, qui fait part de sa "grande tristesse", a ajouté apporter "tout son soutien à la famille, aux proches et aux camarades" du gendarme tué.

Depuis le début des émeutes lundi, 64 gendarmes et policiers ont été blessés en Nouvelle-Calédonie, a indiqué jeudi le représentant de l'Etat français dans l'archipel, Louis Le Franc.

Les forces de l'ordre y ont procédé à "plus de 206 interpellations", selon M. Darmanin.

La nuit de mercredi à jeudi a été "moins violente" en Nouvelle-Calédonie, placée sous état d'urgence et où le gouvernement français a annoncé le déploiement de l'armée en raison de violentes émeutes.

Après deux nuits d'embrasement meurtrier, celle de mercredi à jeudi "a été moins violente", a déclaré le représentant de l'Etat français sur l'archipel Louis Le Franc, même s'il a déploré des "affrontements très importants" dans ce territoire secoué par une fronde des indépendantistes contre une réforme électorale.

Le président français Emmanuel Macron a proposé aux élus de Nouvelle-Calédonie d'avoir un "échange par visioconférence" jeudi, à l'issue d'un nouveau Conseil de défense qui doit se tenir à 11H00 (09H00 GMT), a annoncé l'Elysée. Plus tôt mercredi, il avait prôné "la nécessité d'une reprise du dialogue politique" dans ce territoire colonisé par la France au XIXe.

Les violentes émeutes qui ont secoué l'île après de premières altercations dans la journée de lundi, ont fait quatre morts, dont un gendarme de 22 ans touché à la tête par un tir. Plusieurs centaines d'autres personnes ont été blessées, selon le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin.

"Soixante-quatre gendarmes et policiers ont été blessés" et "près de 200 émeutiers ont été interpellés" depuis lundi, a précisé jeudi Louis Le Franc, qui avait qualifié la veille la situation "d'insurrectionnelle".

Face à ces violences, la présidence française a instauré mercredi l'état d'urgence, régime d'exception qui permet notamment d'interdire déplacements ou manifestations, en vigueur depuis 05H00 locales (18H00 GMT). Et le Premier ministre Gabriel Attal un déploiement militaire qui doit permettre, a-t-il précisé, de "sécuriser" les ports et l'aéroport de Nouméa, fermé depuis lundi.

Louis Le Franc, qui a imposé un couvre-feu et interdit TikTok utilisé par les émeutiers, a ajouté jeudi qu'"un pont aérien" entre l'Hexagone et le territoire allait permettre d'acheminer rapidement des renforts de sécurité  mais aussi du matériel.

Cinq personnes appartenant à la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), frange la plus radicale du Front de libération Kanak socialiste (FLNKS), ont par ailleurs été assignées à résidence, accusées d'être des commanditaires présumés des violences.

Situation « insurrectionnelle »

Si la nuit a été moins violente, l'agglomération de Nouméa a de nouveau été la proie des pillages et des incendies, selon Louis Le Franc.

C'est là que des riverains ont commencé à organiser la protection de leurs quartiers et érigé des barricades de fortunes, faites de palettes de bois, de bidons et autres brouettes, sur lesquelles ils ont planté des drapeaux blancs.

"Il y a aussi des pièges tendus aux forces de l'ordre", qui ont subi des "tirs nourris de carabines de grande chasse", a-t-il déclaré.

Symbole de cette flambée de violence, le quartier pauvre d'Auteuil, où des tirs nourris résonnaient encore au petit matin, se trouve réduit jeudi à l'état de désolation, a constaté un correspondant de l'AFP, avec son supermarché incendié, ses commerces et restaurants brûlés et pillés.


L'ancien patron de M6 Nicolas de Tavernost rejoint la branche médias de CMA CGM

Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
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  • CMA Médias, «holding de tête du pôle média» du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média
  • Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur

PARIS: A peine parti de M6 après 37 ans à sa barre, Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias, a annoncé mercredi l'armateur marseillais.

Nicolas de Tavernost, 73 ans, "assurera en outre la présidence du comité stratégique et mobilisera son expérience pour assister le groupe dans ses activités médias, dans le choix des investissements et la conduite des opérations", précise CMA CGM dans un communiqué.

CMA Médias, "holding de tête du pôle média" du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média (BFMTV, RMC...) annoncée en mars, a indiqué CMA CGM à l'AFP.

Cette structure doit à terme englober WhyNot Media (La Tribune, La Provence...), le pôle presse du groupe dirigé par Jean-Christophe Tortora et dont Véronique Albertini-Saadé, épouse de Rodolphe Saadé, est la présidente non exécutive, ainsi que l'entité audiovisuelle découlant du rachat d'Altice Média, selon la même source.

Elle sera présidée par Mme Albertini-Saadé.

Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur.

Outre le rachat prévu d'Altice Media, M. Saadé a déjà mis la main ces deux dernières années sur le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse Matin), en plus de participations dans M6 et le média vidéo en ligne Brut.

De son côté, M. de Tavernost prouve qu'il n'entend pas prendre sa retraite. Deux jours après son départ officiel de M6, où David Larramendy lui a succédé fin avril, il avait également été nommé vice-président du conseil d'administration de GL Events, entreprise spécialisée dans l'évènementiel, où il était déjà administrateur indépendant.

Cité dans le communiqué, Rodolphe Saadé s'est "réjoui" de son arrivée dans son groupe, où "il apportera ses compétences au sein de l'équipe média pour accompagner notre diversification dans le secteur".