Le manque de fonds menace les hôpitaux du nord-ouest de la Syrie

Un infirmier examine un patient à l'hôpital al-Rahma de la ville syrienne de Darkush, dans la province d'Idlib, le 16 janvier 2022. (Photo, AFP)
Un infirmier examine un patient à l'hôpital al-Rahma de la ville syrienne de Darkush, dans la province d'Idlib, le 16 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 20 janvier 2022

Le manque de fonds menace les hôpitaux du nord-ouest de la Syrie

  • Dans les couloirs d'un hôpital du nord-ouest de la Syrie, des patients de tout âge affluent pour recevoir des soins gratuits
  • Mais depuis que le principal donateur a coupé ses aides, l'établissement risque de mettre la clé sous la porte

DARKOUCH : Dans les couloirs d'un hôpital du nord-ouest de la Syrie, des patients de tout âge affluent pour recevoir des soins gratuits. Mais depuis que le principal donateur a coupé ses aides, l'établissement risque de mettre la clé sous la porte.

L'hôpital de Darkouch est situé dans la partie de la province d'Idleb qui est aux mains des rebelles. Cette région et ses environs abritent trois millions de personnes, parmi lesquelles la moitié sont des déplacés de la guerre qui a éclaté en 2011.

L'établissement fait partie des nombreux hôpitaux d'Idleb qui risquent de fermer partiellement ou complètement en raison de la baisse des aides internationales.

Oum Alaa, une mère de famille déplacée, est traitée dans le service gynécologique depuis huit jours. "Ici, les soins sont de qualité" et "cet hôpital est le plus proche de mon domicile", confie-t-elle à l'AFP.

Et "j'espère qu'il ne fermera pas", ajoute-t-elle "car je n'aurai plus les moyens" de payer les frais d'hospitalisation et les médicaments.

L'hôpital de Darkouch soigne gratuitement plus de 30 000 patients par mois. Mais fin novembre, une organisation internationale a arrêté de verser des fonds qui représentaient 80% de l'aide totale.

«Deux mois, au plus»

"Nous puisons actuellement dans les stocks de matériel et de médicaments, mais les réserves commencent à se réduire. Nous pouvons tenir deux mois, au plus", explique à l'AFP le directeur de l'hôpital, Ahmed Ghandour.

Le service des urgences et nombre d'autres services ont cessé de fonctionner en raison de l'arrêt des aides, selon lui.

Quant au personnel médical, il n'est plus payé depuis le début de l'année. "Nous avons besoin de médicaments et de matériel médical", lance M. Ghandour.

En décembre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis un appel d'urgence pour récolter plus de 257 millions de dollars (environ 225 millions d'euros) afin de subvenir aux besoins sanitaires dans cette région pour 2022.

Les médecins mettent en garde contre la menace d'une catastrophe sanitaire, les hôpitaux risquant de fermer à tout moment.

Selon l'OMS, 3,1 millions de personnes sur un total de 4,4 millions dans le nord-ouest de la Syrie ont besoin d'une assistance médicale.

Les hôpitaux recevaient "une aide opérationnelle, des salaires et des fournitures médicales" par le biais de donateurs internationaux, dont l'OMS et des ONG internationales, explique à l'AFP Salem Abdane, directeur de l'Autorité de santé d'Idleb.

Mais "les aides apportées à environ 18 hôpitaux" d'Idleb et ses environs ont été coupées à la fin 2021, selon le responsable, qui appelle "les donateurs à ne pas négliger le nord-ouest de la Syrie".

«Les besoins augmentent»

En 2021, les Nations unies et leurs partenaires n'ont reçu que 46% du financement total réclamé (4,2 milliards de dollars / 3,69 milliards d'euros) dans le cadre du plan de réponse humanitaire pour la Syrie.

"L'aide internationale diminue alors que les besoins augmentent", déplore Mahmoud Daher, directeur du bureau de l'OMS à Gaziantep (sud-est de la Turquie), soulignant que certains hôpitaux ont cessé de fonctionner, sans préciser leur nombre.

Si, selon lui, plusieurs établissements bénéficieront prochainement d'une aide du fonds humanitaire de l'ONU, celle-ci sera insuffisante.

Le nord-ouest de la Syrie comprend plus de 490 établissements de santé, dont des hôpitaux et des centres de soins, qui dépendent pour la plupart de l'aide internationale, surtout pour les médicaments, explique-t-il encore.

"La moindre baisse (de l'aide) affecte la vie de centaines de milliers de personnes", met-il en garde.

La décennie de guerre dans le pays a dévasté le système de santé, en particulier dans le Nord et le Nord-Ouest. La pandémie de Covid-19 a par ailleurs aggravé une situation déjà difficile.

Dans un rapport publié en décembre, l'ONG Physicians for Human Rights a averti que "les besoins sanitaires de la population dépassent de loin la capacité des installations et du personnel disponibles dans le nord de la Syrie".


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".