PARIS: Les inégalités entre les hommes et les femmes face à l'information perdurent en France, qu'il s'agisse des sujets couverts ou du rôle qu'ils jouent pour la couvrir, selon un rapport présenté mercredi à Paris.
Les femmes sont toujours minoritaires dans les médias: elles ne sont l'objet ou la source des nouvelles que dans 29,8% des cas, ce qui place la France dans la moyenne européenne, selon l'étude. C'est cependant 5 points de plus que lors de la précédente enquête en 2015.
L'enquête hexagonale fait partie du projet mondial de monitorage des médias (GMMP), dont la première édition remonte à 1995. Organisée tous les cinq ans, l'étude a eu lieu dans 116 pays en 2020.
Pour parvenir à ces conclusions, une armée de bénévoles a passé au peigne fin l'actualité du 29 septembre 2020 dans dix chaînes françaises de télévision, dix radios et six quotidiens nationaux, un économique et trois régionaux, ainsi que plusieurs sites d'informations en ligne.
Sur cette journée de monitorage, les femmes représentent 39% des journalistes contre 37% en 2015. Le journalisme reste un métier largement masculin en dépit de la féminisation croissante dans les rédactions et massive dans les écoles.
Il est aussi constaté que les femmes citées comme expertes sont toujours minoritaires. « Dans un cas sur quatre au maximum, les expert.es ou porte-parole sont des femmes. Elles ne s'approchent de la parité que lorsqu'il s'agit de raconter leur expérience personnelle (46%) ou de servir de témoins (39%) », selon le rapport.
La télévision est, selon l'enquête, le média le plus « genderfriendly » (attentif aux spécificités de genre), et la radio le moins accueillant aux femmes.
« Contre toute attente, #MeToo ne semble pas avoir eu de répercussion notable sur la place respective des femmes et hommes dans les médias: les médias restent un monde largement androcentré (centré autour des hommes) », constatent les auteures du rapport.
Sur la journée étudiée, le 29 septembre 2020, la pandémie de coronavirus occupe près d'un quart des information du jour, selon l'enquête.
Or l'épidémie fonctionne comme accélérateur de parité pour les journalistes: 47% des nouvelles traitées le sont par des femmes journalistes, contre 39% toutes thématiques confondues.
En revanche, elle n'a aucun effet sur le choix des sources et sujets qui demeurent masculins dans près de 70% des cas. Et ce malgré une présence forte des femmes dans les thématiques sociales et santé, contrairement à d'autres rubriques, comme l'économie ou la politique.