Mobilisation en Israël pour sauver l'unique hôtel d'une ville arabe

L'Israélienne Naama Goldman-Shwartz, 45 ans, prépare une chambre d'hôtes dans la maison d'hôtes de Juha. (JackGUEZ/AFP)
L'Israélienne Naama Goldman-Shwartz, 45 ans, prépare une chambre d'hôtes dans la maison d'hôtes de Juha. (JackGUEZ/AFP)
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Publié le Vendredi 02 octobre 2020

Mobilisation en Israël pour sauver l'unique hôtel d'une ville arabe

  • Situé au centre de ville de Jisr Al-Zarqa, l'hôtel est «pont» connectant juifs et arabes
  • «J'ai récemment découvert un endroit magnifique, un petit hôtel fondé par une juive et un arabe.»

JISR AL-ZARQA: Avec sa façade bleue, l'unique hôtel de Jisr al-Zarqa détonne avec le gris foncé du centre ville. Erigé comme modèle de coexistence entre juifs et arabes en Israël, il aurait dû accueillir des centaines de visiteurs cet été mais la pandémie pourrait entraîner sa disparition.

«J'ai récemment découvert un endroit magnifique, un petit hôtel fondé par une juive et un arabe. S'il-vous-plaît, donnez ce que vous pouvez pour sauver cette charmante auberge qui fait face à de gros problèmes à cause du coronavirus», a récemment imploré la chanteuse israélienne Noa sur Facebook. 

Comme elle, des célébrités et des anonymes se mobilisent en Israël pour sauver l'établissement ouvert en 2014 dans cette ville de 15.000 habitants.

Car dans un pays aux frontières fermées à cause du nouveau coronavirus et reconfiné pour lutter contre une recrudescence de cas, les touristes ne sont plus qu'un souvenir.

Mais la «Juha's Guesthouse», installée dans la seule ville arabe de la côte israélienne, n'est pas une simple maison d'hôtes.

Aux antipodes de Césarée, ville israélienne huppée connue pour ses ruines antiques située à proximité, «Jisr» fait figure de cité oubliée avec ses rues délabrées et sa plage parsemée de carcasses de bateaux.

«L'idée était de développer le potentiel touristique de la ville», explique Ahmad «Juha» Jorban, propriétaire du petit hôtel.

«La plupart des gens qui roulent le long de la côte n'y sont jamais entrés», poursuit Naama Goldman-Shwartz, 45 ans, aux commandes après le départ de la cofondatrice Neta Henien en 2018.

Le duo contribue à la renaissance et au développement de cette ville de pêcheurs, l'une des plus pauvres d'Israël.

«Mauvaise réputation»

Pour Ahmad, l'hôtel sert aussi de «pont» connectant juifs et arabes.

L'établissement propose des visites, des cours de cuisine et d'arabe. «La langue rapproche les coeurs et aide à changer les a priori», dit l'homme au regard clair.

Dans la galerie ornée de photos et de macramés faisant habituellement office de réception, Ahmad et Naama se réjouissent d'avoir contribué à changer l'image de la ville, davantage connue pour sa criminalité que pour sa paisible plage.

«On a réussi à faire venir des milliers de touristes israéliens mais aussi du monde et grâce à cela nous avons pu changer cette image négative», relate l'homme de 50 ans.

«Les gens qui viennent ici voient la ville d'un autre oeil lorsqu'ils repartent», renchérit sa partenaire aux boucles rousses.

Avec un dortoir et cinq chambres, d'une capacité totale de 18 couchages, un salon et une cuisine commune où un poster présente des recettes de «plats israélo-arabes», l'établissement offre un confort simple.

«Carburant»

Il a servi de catalyseur: grâce à sa clientèle, des cafés ont ouvert en bord de mer et même un restaurant face à la mosquée.

Elle soutient aussi le développement socio-économique avec des cours favorisant l'accès à l'emploi des habitants. Les femmes sont notamment incitées à créer leur entreprise (macramés, bijoux, cuisine).

«Un programme visait à améliorer l'estime de soi des jeunes», explique Naama. «Ca les a renforcés au point que certains ont entrepris de grandes études grâce à l'anglais qu'ils y ont appris».

«Maintenant, tout tombe à l'eau! En raison du coronavirus, l'endroit s'effondre économiquement, les dettes s'accumulent", affirme une page dédiée à une collecte de fonds.

Plus de 1.200 personnes ont déjà donné 260.000 shekels (environ 65.000 euros).

«Cette collecte, c'est un peu plus de carburant», confie Naama. «On veut montrer que le tourisme a sa place à Jisr et qu'il y a de l'espoir pour le futur de cette population».


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".