Bao Vuong, artiste franco-vietnamien qui «fait parler la mer» en noir

L'artiste vietnamien Bao Vuong pose lors d'une séance photo à la galerie d'art A2Z à Paris, le 13 janvier 2022. (Photo, AFP)
L'artiste vietnamien Bao Vuong pose lors d'une séance photo à la galerie d'art A2Z à Paris, le 13 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 16 janvier 2022

Bao Vuong, artiste franco-vietnamien qui «fait parler la mer» en noir

  • En grand format ou plus petites, une vingtaine de ses toiles sont exposées à la galerie parisienne A2Z, dédiée aux artistes contemporains en particulier asiatiques
  • Son histoire et celle de sa famille, il ne l'a découverte qu'à 27 ans, lors d'un voyage au Vietnam

PARIS : Sur ses vagues peintes en noir, à l'huile, en couches épaisses, palpite la mémoire des boat-people meurtris par la guerre: bienvenue dans l'univers de Bao Vuong, artiste franco-vietnamien qui "fait parler la mer".

En grand format ou plus petites, une vingtaine de ses toiles sont exposées à la galerie parisienne A2Z, dédiée aux artistes contemporains en particulier asiatiques. A peine présentée, la série "The crossing" (la traversée) a été vendue et les commandes affluent, s'émerveille l'artiste de 44 ans, à l'instar de ses amis galeristes, Ziwei-Léa et Anthony Phuong.

Comme sculptées au couteau à la peinture à l'huile noire, façon bas-relief, en symbiose avec un ciel lisse où surgissent parfois des nuages, les vagues de Bao Vuong appellent le visiteur à un ténébreux voyage nocturne, pourtant solaire, sur la mer: celui qu'il a vécu en 1979, bébé âgé d'un an à peine, avec sa soeur et ses parents, fuyant le Vietnam et les conséquences de la guerre.

Par un extraordinaire jeu d'ombres et de lumière, amplifié par des spots lumineux situés au-dessus des tableaux, les vagues et leurs remous donnent à voir un océan infini, étincelant, dans lequel l'observateur prend la place des exilés, à bord d'une embarcation. L'expérience hypnotise.

Survivants

Du noir profond, jaillissent l'écume et des éclats lumineux, scintillant comme des diamants, mêlés aux reflets de la lune: "cette lumière est comme un phare intérieur que chacun porte en lui et qui nous guide dans les moments les plus difficiles", dit à l'AFP l'artiste, au regard plein de douceur.

"Nous sommes tous des survivants... même si je ne l'ai pas vécu comme ma mère qui nous a maintenus hors de l'eau, ma soeur et moi, je porte en moi cette histoire", ajoute-t-il.

"Les vagues sont de plus en plus grosses, ça me permet d'avoir ce côté méditatif. Je suis en connexion avec les personnes qui ont vécu ce drame comme si elles guidaient ma main", poursuit-il, qualifiant son travail de "cathartique".

"Contrairement à beaucoup d'artistes qui représentent la mer, Bao lui donne la parole. Il réconcilie l'art et le public néophyte", dit Anthony Phuong. On pense au peintre Soulages qui fait jaillir la lumière de son "outre-noir".

«Voyage initiatique»

Son histoire et celle de sa famille, il ne l'a découverte qu'à 27 ans, lors d'un voyage au Vietnam. "Mes tantes se jetaient sur moi en pleurant parce qu'elles ne m'avaient vu que bébé. Ma mère a alors raconté son histoire pour la première fois", confie-t-il, ému. "J'ai appris vraiment d'où je venais. Ce voyage initiatique a été un déclic".

L'une de ses toiles représente le visage de sa mère dans le ciel, montagne évanescente et "allégorie de la résilience, du courage, de la ténacité".

Comme pour des milliers de réfugiés, la famille a fui de nuit. Elle a quitté le delta du Mékong avec beaucoup d'autres à bord d'une embarcation précaire.

Parquée dans un camp en Malaisie pendant une dizaine de mois après avoir subi trois attaques de pirates, elle a de nouveau été "jetée" en mer, à bord d'un bateau, "sans moteur, sans eau ni nourriture" et n'a dû son salut qu'à "un nuage au milieu du ciel bleu qui s'est mis à pleuvoir, un miracle", raconte Bao Vuong.

Récupérée par un navire humanitaire, sa famille a rejoint la France.

Le jeune homme a suivi une formation artistique à Toulon et travaillé dans plusieurs ONG, avant de retourner au Vietnam pour entamer une carrière d'artiste, puis revenir en France. Il a réalisé plusieurs performances et installations toujours en lien avec l'exil rendant hommage aux nombreux migrants morts en fuyant leur pays.

"J'apprends à rester dans le courant de la vie. Pour accepter la fin, la mort qui nous attend tous, il est bon de se dire +j'ai été cette vague et je rejoindrai l'océan+", dit-il.


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com