Des cerfs-volants illuminent le ciel de Dacca lors du festival de Shakrain au Bangladesh

Un homme crache du feu pendant le festival de Shakrain à Dacca, au Bangladesh, le 14 janvier 2022. (REUTERS/Mohammed Ponir Hossain)
Un homme crache du feu pendant le festival de Shakrain à Dacca, au Bangladesh, le 14 janvier 2022. (REUTERS/Mohammed Ponir Hossain)
Short Url
Publié le Samedi 15 janvier 2022

Des cerfs-volants illuminent le ciel de Dacca lors du festival de Shakrain au Bangladesh

  • Le festival a lieu à la fin du Poush – neuvième mois du calendrier bengali – et marque le début de la saison des récoltes
  • En raison de l’augmentation rapide des cas de Covid-19, toutes les célébrations se tiennent en privé cette année

DACCA: Vendredi, les habitants de Dacca ont célébré Shakrain, un festival remarquable de cerfs-volants, vieux de plusieurs siècles, malgré l’annulation d'événements officiels, en raison d’une augmentation des cas de Covid-19.

Le cerf-volant est, depuis belle lurette, une véritable passion en Asie du Sud. Shakrain transforme le ciel de Dacca en un kaléidoscope où scintillent des centaines de milliers de cerfs-volants.

Le festival a lieu à la fin du Poush – neuvième mois du calendrier bengali – et marque le début de la saison des récoltes.

L'événement annuel, qui propose également des feux d’artifice ainsi que des cracheurs de feu, le soir, comprend généralement de nombreuses activités organisées par les autorités de la ville. Cette année, cependant, la ville fait face à une augmentation rapide des cas de Covid-19 en raison du variant Omicron. Toutes les célébrations se tiennent donc en privé.

Akand Mohammed Faisaleddine, responsable de la protection sociale à Dhaka South City Corporation, déclare à Arab News que les événements officiels avaient été annulés «pour préserver la santé et la sécurité des personnes».

Mais les habitants de Dacca, en particulier les jeunes, affirment qu’ils ne peuvent concevoir qu’une année s’écoule sans les couleurs de Shakrain, leur source de bonheur et de fierté.

Sharmin Rahman Dipti, une élève en terminale qui vit dans l’ancienne partie sud de Dacca, où des cerfs-volants colorés volent haut depuis les toits et où les cerfs-volants se livrent à des duels, confie qu’elle «attend toujours avec impatience» ce festival.

«J’aime observer les gens faire voler des cerfs-volants et rivaliser avec d’autres. Dans notre société, tout le monde aime les cerfs-volants. Cette tradition existe dans peu de villes à travers le monde et je suis fière de participer à ce festival», poursuit-elle.

Arafat Rahman, originaire de Dacca, est étudiant à l’université. Il participe aux duels de cerfs-volants de Shakrain depuis son plus jeune âge.

photo
Un homme crache du feu pendant le festival de Shakrain à Dacca, au Bangladesh, le 14 janvier 2022. (REUTERS/Mohammed Ponir Hossain)

«Je participe au festival de cerfs-volants depuis que je suis tout petit. Chaque année, nous organisons des compétitions de cerfs-volants entre amis. J’ai dépensé environ 10 dollars américains (1 dollar = 0,88 euro) pour préparer des cerfs-volants et des équipements hauts en couleurs cette année», dit-il à Arab News.

Lors des compétitions, les cerfs-volants sont guidés à l’aide de cordes épaisses ou de fils pointus, parfois renforcés avec des produits chimiques pour qu’ils puissent mieux attaquer les cerfs-volants des adversaires, leur couper leurs fils puis les relâcher dans les airs.

Le festival ne repose pas uniquement sur les couleurs, le spectacle et la compétition, précise Mountassir Mamoun, professeur d’histoire. «Il joue également un rôle social important dans la capitale du Bangladesh», ajoute-t-il.

«Au début du XXe siècle, le festival est devenu très célèbre auprès des habitants de Dacca, qui l’ont adopté comme faisant partie de leur culture.»

«Les gens participent à ce festival, indépendamment de leur classe sociale, caste ou religion, ce qui renforce l’esprit de fraternité au sein de la communauté.»

Le célèbre militant culturel, Nassereddine Youssef, déclare à Arab News que Shakrain était autrefois organisé par des rois et des membres de la famille royale pour divertir la communauté pendant la saison des récoltes. Les cerfs-volants ont été ajoutés beaucoup plus tard, mais constituent désormais l’élément central du festival.

«Shakrain permet aux gens de transmettre leur joie de vivre. Cette dernière fait partie intégrante de notre tradition et nous devons la cultiver», rapporte M. Youssef.

«Ce genre d’événement aide à forger une identité unique.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un enfant meurt chaque jour en tentant de franchir la Méditerranée centrale, selon l'Unicef

Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie. (Photo AFP)
Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie. (Photo AFP)
Short Url
  • Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie.
  • Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne connaissent pas de frontières ni de rivages.

ROME : Selon un rapport publié mardi par l'Unicef, environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie.

L'Unicef se fonde sur le fait que parmi les personnes arrivées sur le sol européen par cette voie migratoire, un sur six est un enfant, pour estimer ce chiffre.

Ce chiffre pourrait être sous-estimé, car de nombreux naufrages passent inaperçus, faute de survivants pour témoigner.

Par ailleurs, sept enfants sur dix voyagent seuls, sans leurs parents, selon l'agence onusienne chargée des enfants.

« Beaucoup d’enfants qui tentent de traverser la Méditerranée centrale fuient la guerre, les conflits, la violence et la pauvreté », indique le rapport, précisant que « plus de la moitié des enfants et des jeunes interrogés déclarent avoir subi des violences physiques et un tiers affirment avoir été détenus contre leur gré ». 

« Les gouvernements doivent protéger les droits et l'intérêt supérieur des enfants (...). Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne connaissent pas de frontières ni de rivages : ils accompagnent les enfants lorsqu’ils les traversent », a déclaré Regina De Dominicis, haut responsable de l'Unicef, citée dans le rapport.

L'agence onusienne rappelle que si l’adoption du Pacte européen sur la migration et l’asile devant entrer en vigueur mi-2026 « peut permettre de mieux organiser la gestion des migrations, ce dernier doit être mis en œuvre en parfaite conformité avec les obligations légales de défense de l'intérêt supérieur de l’enfant ».

L'Unicef appelle également à renforcer les opérations de recherche et de sauvetage en mer pour prendre en compte les besoins spécifiques des enfants. 

« À son arrivée, chaque enfant doit immédiatement bénéficier d'une représentation juridique ainsi que de solides mesures de protection. Les mesures de restriction des déplacements ne doivent jamais entraîner la détention d'un enfant dans un centre de rétention, que ce soit lors des procédures de contrôle, de passage des frontières, de demande d’asile ou de renvoi », conclut l'Unicef. 


La Turquie cherche à renforcer son ancrage sur le continent africain

Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
Short Url
  • La Turquie cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits.
  • Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

ANTALYA, TURQUIE : La Turquie, qui pousse ses pions en Afrique depuis plusieurs années, cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits, à la faveur notamment du retrait de la France et des États-Unis.

Témoignage des efforts d'Ankara pour consolider son ancrage sur le continent, un forum diplomatique organisé ce week-end à Antalya, dans le sud de la Turquie, a réuni, aux côtés du président syrien Bachar el-Assad, des ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères, ainsi que de nombreux responsables africains, dont le chef de l'État somalien.

« Les pays africains cherchent des alternatives et la Turquie en représente une », a affirmé à l'AFP Eghosa Osaghae, directeur général de l'Institut nigérian des affaires internationales (NIIA), présent à Antalya. 

Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

Selon M. Osaghae, la capacité d'Ankara à combler le vide laissé par la France, dont de nombreuses anciennes colonies se sont détournées ces dernières années, « dépendra en grande partie de l'attrait des offres turques ».

« Nous entretenons avec la France des relations dont nous sommes très fiers, mais la France ne nous empêche pas d'avoir d'autres partenariats », a déclaré à l'AFP Léon Kacou Adom, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, lors du forum d'Antalya.

Le pays d'Afrique de l'Ouest, ancienne colonie française, souhaite collaborer avec la Turquie dans tous les secteurs, notamment le commerce, la communication, la sécurité, l'éducation et la formation, a-t-il souligné.

« Tout cela nous intéresse (...). La Turquie nous fait des offres que nous étudions », a-t-il ajouté.

- « Solutions aux problèmes africains » -

De nombreux pays africains sont confrontés à des menaces sécuritaires, émanant de groupes comme Boko Haram ou les shebab somaliens.

« Si la Turquie peut apporter son aide dans ces domaines, pourquoi pas ? », estime M. Osaghae. « Le point positif est que de nombreux pays africains coopèrent déjà militairement avec la Turquie. Cela peut être la pierre angulaire de l'influence turque », relève-t-il.

La Turquie, qui a proposé en janvier sa médiation entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, a signé ces dernières années des accords de défense avec plusieurs États africains dont la Somalie, la Libye, le Kenya, le Rwanda, l'Éthiopie, le Nigeria et le Ghana.

Ces accords ont ouvert des marchés à l'industrie de défense turque, notamment pour ses drones réputés fiables et bon marché.

« Nous nous efforçons de faire en sorte que l'Afrique trouve ses propres solutions aux problèmes africains », affirme Alp Ay, diplomate turc et représentant spécial d'Ankara dans les négociations entre la Somalie et la région séparatiste du Somaliland.

Selon un haut diplomate somalien, Ankara a joué « un rôle très utile en parvenant à réunir les deux pays pour résoudre ce problème ». « L'Afrique a désespérément besoin de médiateurs », résume pour sa part le politologue nigérian Eghosa Osaghae.

Si la responsabilité du respect de l'accord incombe désormais aux deux parties, la Turquie continuera toutefois de jouer son rôle de facilitateur, souligne le diplomate turc Alp Ay, qui envisage l'avenir avec « espoir ».

Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu avec son homologue somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, samedi à Antalaya.

Au cours de leur rencontre, les deux hommes ont promis d'« accroître la coopération » entre les deux États, selon Ankara, qui dispose déjà d'un droit d'exploration des ressources énergétiques le long des côtes somaliennes. 


Zelensky exhorte Trump à se rendre en Ukraine pour voir les ravages de la guerre

Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
Short Url
  • « Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 
  • En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

WASHINGTON : le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté dimanche son homologue américain Donald Trump à se rendre dans son pays pour mieux comprendre la dévastation causée par l'invasion russe. 

« Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 

En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

Cette invitation intervient alors que M. Trump fait pression pour mettre rapidement un terme à ce conflit qui dure depuis plus de trois ans, les États-Unis ayant engagé des discussions directes avec la Russie malgré ses attaques incessantes contre l'Ukraine.

Washington a également discuté d'une éventuelle trêve avec des responsables ukrainiens.

Cette invitation fait suite à la vive polémique qui a éclaté à la Maison Blanche fin février entre le président ukrainien, M. Zelensky, et le vice-président américain, M. JD Vance, devant la presse.

M. Vance avait alors accusé l'Ukraine d'accueillir des dirigeants étrangers pour faire de la propagande en vue de gagner leur soutien. 

M. Zelensky a nié une nouvelle fois cette allégation et a déclaré à la chaîne CBS que si M. Trump décidait de se rendre en Ukraine, « nous ne préparerons rien, ce ne sera pas du théâtre ». Ce ne sera pas du théâtre. »