Une offre controversée de plantation d'arbres a failli renverser le gouvernement israélien

Des manifestants bédouins affrontent les forces israéliennes au sujet d'un projet de boisement du Fonds national juif dans le village de Sa'we al-Atrach, dans le sud d'Israël, dans le désert du Néguev, le 13 janvier 2022. (Photo, AP/Tsafrir Abayov)
Des manifestants bédouins affrontent les forces israéliennes au sujet d'un projet de boisement du Fonds national juif dans le village de Sa'we al-Atrach, dans le sud d'Israël, dans le désert du Néguev, le 13 janvier 2022. (Photo, AP/Tsafrir Abayov)
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Publié le Vendredi 14 janvier 2022

Une offre controversée de plantation d'arbres a failli renverser le gouvernement israélien

  • La mission du Fonds national juif est de «déposséder les Arabes/Palestiniens», affirme un militant des droits de l’homme
  • «La coalition semble susceptible de surmonter cet obstacle et, ce faisant, de signaler qu'elle peut même aborder les différences concernant des questions hautement symboliques»

AMMAN: Une initiative controversée de plantation d'arbres sur des terres appartenant à des Palestiniens dans la région du Néguev en Israël par le Fonds national juif a menacé de faire exploser la très mince coalition au pouvoir en Israël.

Jafar Farah, responsable de l'ONG Mossawa (Égalité), a déclaré à Arab News que la controverse couvait depuis des semaines.

Farah a révélé: «La semaine dernière, des employés du Fonds national juif (FNJ) protégés par la sécurité ont creusé la région de Sawa dans le Néguev.

«Le membre de la Knesset Mansour Abbas, dont la liste a obtenu 40% des voix des Palestiniens du Néguev, s’est rendu dans la région et a promis que la plantation d'arbres cesserait.

«Cela n’a pas été le cas, car le FNJ s'y est opposé ce lundi. Abbas a réagi en menaçant de ne voter en faveur d'aucune loi gouvernementale en signe de protestation.»

La coalition israélienne a besoin des quatre voix de la liste d'Abbas pour conserver sa majorité à un membre, soit 61 sur 120 membres de la Knesset.

Farah a déclaré à Arab News que son organisation avait trois revendications.

«Nous appelons le gouvernement à reconnaître les droits des propriétaires de terre palestiniens, à délivrer des permis de construire à 36 villages non reconnus où vivent 100 000 citoyens palestiniens d'Israël, et troisièmement, le FNJ doit être dissous.»

Botrous Mansour, avocat et analyste politique basé à Nazareth, a déclaré à Arab News qu'Abbas doit montrer à ses électeurs qu'il peut les défendre et protéger leurs droits.

«Le gouvernement a déjà approuvé l’approvisionnement en électricité aux maisons construites sans permis en Israël. Même si la personne qui assure la mise en œuvre n’est d’autre que la ministre de l'Intérieur de droite, Ayelet Shaked, la coalition doit comprendre les besoins de l'un de ses partenaires. Abbas doit maintenant utiliser son pouvoir pour mettre fin à l'implication controversée du FNJ.»

Wadie Abou Nassar, directeur du Centre international de consultations, a déclaré à Arab News qu'il n'était pas sûr de l'issue de la situation dans le Néguev. La stratégie d'Israël de confisquer des terres par la plantation d'arbres a vu l'État prendre le contrôle de plus de 90% des terres. Nassar a averti qu'Israël cherche à obtenir davantage de gains.

«Le membre de la Knesset Mansour semble avoir temporairement évité la crise, mais il sera intéressant de voir ce qu'il est advenu des 30 détenus qui sont actuellement en prison», a expliqué Nassar.

L’Association pour les droits civils en Israël a écrit sur Twitter que «l’intention du ‘reboisement’ du FNJ est claire: saisir autant de terres que possible et empêcher les communautés bédouines d’accéder à leurs terres».

Jessica Montell, directrice exécutive de l'Organisation des droits de l'homme basée à Jérusalem, Hamoked, a publié sur Twitter: «Ne vous laissez pas berner par le verdissage. La mission du FNJ est de déposséder les Arabes/Palestiniens de leurs terres.»

Ofer Zalzberg, directeur du programme du Moyen-Orient à l’Institut Herbert C. Kelman, a déclaré à Arab News que le désaccord dans le Néguev est particulièrement compliqué parce que la question concerne la propriété et l’utilisation des terres, évoquant ainsi des sentiments nationaux et religieux des deux côtés.

En outre, la coalition fait face simultanément à des pressions des deux côtés: les partis de droite au gouvernement sont critiqués par le Likoud, qui leur reproche de trahir les idéaux de la colonisation; et le Raam, le parti islamique d'Abbas, dont la base électorale est largement composée des Bédouins du Néguev, est critiqué par la Liste commune et la branche nord du mouvement islamique, qui lui reprochent d’être complice des accaparements de terres par Israël.

«La coalition semble susceptible de surmonter cet obstacle et, ce faisant, de signaler qu'elle peut même aborder les différences concernant des questions hautement symboliques.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


CIJ: le représentant palestinien affirme qu'Israël utilise le blocage de l'aide comme «arme de guerre»

Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois. (AFP)
Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois. (AFP)
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  • "Toutes les boulangeries de Gaza soutenues par les Nations unies ont été contraintes de fermer leurs portes. Neuf Palestiniens sur 10 n'ont pas accès à l'eau potable"
  • "Les locaux des Nations unies et d'autres agences internationales sont vides"

LA HAYE: Le représentant de l'Etat de Palestine a affirmé lundi à la Cour internationale de justice (CIJ) qu'Israël utilisait le blocage de l'aide humanitaire comme "arme de guerre" à Gaza.

"La faim est ici. L'aide humanitaire est en train d'être utilisée comme une arme de guerre", a déclaré devant les juges de la CIJ Ammar Hijazi, représentant de l'État de Palestine auprès des organisations internationales.

La Cour internationale de justice, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert une semaine d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens, plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

38 autres pays présenteront leurs dépositions devant un pannel de 15 juges.

Israël ne participe pas aux audiences mais son allié américain fera une déposition mercredi.

"Toutes les boulangeries de Gaza soutenues par les Nations unies ont été contraintes de fermer leurs portes. Neuf Palestiniens sur 10 n'ont pas accès à l'eau potable", a déclaré M. Hijazi.

"Les locaux des Nations unies et d'autres agences internationales sont vides", a-t-il ajouté.

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté à une large majorité une résolution, présentée par la Norvège, demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier ce qu'Israël est tenu de faire concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'Etats tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

Le chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, avait dénoncé vendredi "une famine provoquée par l'homme et motivée par des raisons politiques".


La reprise de la guerre à Gaza a «déclenché un nouvel enfer», affirme le CICR

La reprise de la guerre à Gaza a "déclenché un nouvel enfer" dans le territoire palestinien où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis son attaque le 7 octobre 2023, a averti lundi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). (AFP)
La reprise de la guerre à Gaza a "déclenché un nouvel enfer" dans le territoire palestinien où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis son attaque le 7 octobre 2023, a averti lundi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). (AFP)
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  • "Gaza subit et endure des morts, des blessés, des déplacements multiples, des amputations, des séparations, des disparitions, des famines et un déni d'aide et de dignité à grande échelle"
  • "Cela inclut le traumatisme des familles des otages israéliens qui font face à un cauchemar sans fin, et des familles des prisonniers palestiniens", a-t-il ajouté

DOHA: La reprise de la guerre à Gaza a "déclenché un nouvel enfer" dans le territoire palestinien où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis son attaque le 7 octobre 2023, a averti lundi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

"Gaza subit et endure des morts, des blessés, des déplacements multiples, des amputations, des séparations, des disparitions, des famines et un déni d'aide et de dignité à grande échelle, et juste au moment où le cessez-le-feu (...) laissait croire aux gens qu'ils avaient survécu au pire, un nouvel enfer s'est déclenché", a déclaré Pierre Krähenbühl lors d'une conférence sur la sécurité à Doha, au Qatar, l'un des pays médiateurs.

"Cela inclut le traumatisme des familles des otages israéliens qui font face à un cauchemar sans fin, et des familles des prisonniers palestiniens", a-t-il ajouté.

Selon lui, "plus de 400 travailleurs humanitaires et 1.000 travailleurs de la santé ont été tués à Gaza, parmi lesquels 36 de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge".

"Cette horreur et cette déshumanisation nous hanteront pendant des décennies", a-t-il encore dit.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le territoire israélien, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Plus tôt cette année, les deux parties sont convenues d'une trêve qui a duré près de deux mois, avant que Israël ne reprenne son offensive militaire dans la bande de Gaza le 18 mars.

Depuis cette date, les opérations militaires de l'armée israélienne ont fait au moins 2.151 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas qui fait désormais état de 52.243 morts depuis le 7 octobre 2023.


Yémen: le bilan des frappes américaines sur un centre de détention de migrants monte à 68 morts 

Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts. (AFP)
Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts. (AFP)
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  • Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts
  • "La défense civile a annoncé que 68 migrants africains avaient été tués et 47 blessés dans l'agression américaine ayant visé un centre (abritant des) migrants illégaux dans la ville de Saadah"

SANAA: Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts.

"La défense civile a annoncé que 68 migrants africains avaient été tués et 47 blessés dans l'agression américaine ayant visé un centre (abritant des) migrants illégaux dans la ville de Saadah", a rapporté la chaîne de télévision des rebelles, Al-Massirah.