Grève massive dans l'éducation face à la valse des protocoles Covid

Une institutrice "en grève" à Bordeaux. (AFP).
Une institutrice "en grève" à Bordeaux. (AFP).
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Publié le Jeudi 13 janvier 2022

Grève massive dans l'éducation face à la valse des protocoles Covid

  • Près de 38,5% des enseignants sont en grève dans les écoles maternelles et élémentaires
  • Ce "n'est pas une grève contre le virus mais cela illustre le ras-le-bol grandissant dans les écoles"

PARIS: "Ras-le-bol": les enseignants et autres personnels de l'Education nationale, exaspérés par la valse des protocoles sanitaires liés à l'épidémie de Covid-19, participent à une grève massive jeudi, avec la moitié des écoles fermées selon le premier syndicat du primaire. 

Près de 38,5% des enseignants sont en grève dans les écoles maternelles et élémentaires, selon le ministère de l'Education, tandis que le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, annonce 75% de grévistes. Une école primaire sur deux est fermée, selon le SNUipp-FSU.  

Ce "n'est pas une grève contre le virus mais cela illustre le ras-le-bol grandissant dans les écoles" selon ce syndicat, en référence aux propos du ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, qui avait parlé d'une "grève contre le virus". 

Dans les collèges et lycées, 23,7% des enseignants sont mobilisés, selon le ministère, tandis que le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, annonce 62% de grévistes. "La grève est majoritaire et témoigne d'une forte colère dans la communauté éducative", souligne ce syndicat. 

L'ensemble des syndicats enseignants, auxquels se sont associés notamment, fait plus rare, les inspecteurs de l'Education nationale ou les chefs d'établissements, ont appelé à la grève et à des manifestations dans la journée, dénonçant "une pagaille indescriptible" en raison des protocoles sanitaires. 

"Il y a trop d'inadéquation entre les contraintes données et la réalité du terrain, on épuise tout le monde", a expliqué à l'AFP Patrick Roumagnac, secrétaire général du Syndicat de l'inspection de l'Education nationale (SI.EN UNSA, majoritaire). 

Le cortège parisien, auquel devrait prendre part les candidats de gauche à la présidentielle, partira en début d'après-midi du palais du Luxembourg, en direction du ministère de l'Education. 

À Clermont-Ferrand, un cortège fourni, de 1.200 personnes selon la préfecture et 1.500 personnes selon un syndicat, a démarré vers 10H30, avec des pancartes appelant à la démission du ministre de l'Education. "Contre ce virus, je fais grève car j'atteste sur l'honneur être mal payé et être méprisé par mon ministre", pouvait-on lire sous une photo de M. Blanquer. 

A Rennes, 4.500 manifestants selon les organisateurs, 2.200 selon la police, sont partis du centre-ville pour aller devant le rectorat, avec des slogans tels que "Ma pancarte est pourrie, ton protocole aussi" ou "Renouveler l’air, virer Blanquer". 

"Je suis en grève parce que je souhaite redonner du sens à mon métier", a indiqué à l'AFP Margot, directrice d'école maternelle à Rennes. "Là je me retrouve à faire énormément d'administratif, à maltraiter les enfants, à abandonner mes élèves en classe, à devoir justifier des protocoles auprès des familles auxquels je ne crois pas. Il est temps que ça s'arrête". 

A Marseille, où les affiches "école fermée" étaient nombreuses sur les portes des établissements, le cortège matinal comptait 2.200 manifestants selon la préfecture de police. Le manque de moyens était mis en avant sur les pancartes: "moins de mépris, plus de moyens", "Blanquer on veut une infirmière" ou encore "ordre, ordre, désordre". 

« Je comprends l'exaspération »

Au-delà des professionnels de l'éducation, les mouvements lycéens FIDL, MNL et La Voix lycéenne, ainsi que la FCPE, première organisation de parents d'élèves, ont eux aussi rejoint le mouvement, cette dernière invitant les parents à se mobiliser. L'Unaape (Union nationale des associations autonomes de parents d'élèves) a appelé elle aussi "à soutenir par solidarité le mouvement de toutes les équipes éducatives", selon son président Patrick Salaün. 

A Paris ou à Lyon, des parents affichaient leur soutien à la grève, même si celle-ci entraîne pour eux des difficultés d'organisation. "Je comprends l'exaspération des enseignants", a indiqué à l'AFP Carine, une mère d'élève, devant une école élémentaire du nord-est parisien. 

"C'est vrai que c'est pénible, je comprends que le personnel en a marre. Même la directrice elle doit sûrement travailler pendant les week-ends pour faire son travail, ils n'en peuvent plus les gens", estime également François Lordenimus, parent d’élève, devant une école de Caluire-et-Cuire (Rhône). 

Depuis 2000, la plus forte mobilisation dans l'éducation date du 13 mai 2003, lorsque les enseignants s'étaient mis en grève pour protester contre la réforme des retraites de François Fillon. Le taux de grévistes avait alors atteint 74% dans le premier degré, 70,5% au collège, 65% en lycée général et technologique et 62,2% en lycée professionnel. 

"Depuis de nombreuses années, nous n'avons pas vu un ensemble aussi compact et unitaire de syndicats, à la fois du premier, du second degré, mais aussi de l'encadrement", selon l'historien de l'éducation Claude Lelièvre dans un entretien à Libération. 

La tension monte, avec un ministre de l'Education, autrefois bon élève du gouvernement et aujourd'hui dans la tourmente. Face aux appels à la démission, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a assuré mercredi que l'exécutif était "très en soutien" de son ministre Jean-Michel Blanquer. 

"Soit on veut créer des polémiques, ce qui est assez facile vu les difficultés que pose ce virus, soit on cherche l'union nationale autour de notre école", s'est défendu le ministre de l'Education mercredi devant le Sénat. 


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.