La présidence française de l’UE: tremplin pour Macron ou pour la France?

La France assume depuis le 1er janvier dernier la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne (UE). Hasard du calendrier, ce rendez-vous intervient au beau milieu de la campagne présidentielle en France. (AFP).
La France assume depuis le 1er janvier dernier la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne (UE). Hasard du calendrier, ce rendez-vous intervient au beau milieu de la campagne présidentielle en France. (AFP).
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Publié le Vendredi 14 janvier 2022

La présidence française de l’UE: tremplin pour Macron ou pour la France?

  • La France assume depuis le 1er janvier dernier la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne
  • Emmanuel Macron élaborer un agenda de souveraineté pour l’Union européenne

PARIS: La France assume depuis le 1er janvier dernier la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne (UE). Cet exercice durera six mois et il aurait fallu attendre quatorze ans afin que cette charge revienne à Paris.

Hasard du calendrier, ce rendez-vous intervient au beau milieu de la campagne présidentielle en France. Le président candidat, Emmanuel Macron, compte promouvoir à cette occasion une certaine vision française de l’Europe à travers le slogan «Relance, puissance, appartenance» et élaborer un agenda de souveraineté pour l’Union européenne.

La mission française intervient dans un contexte politique européen très particulier. Parmi les nombreux défis internes et externes figurent la relance de l’économie après la crise sanitaire liée à la Covid-19, la hausse des prix de l’énergie...

Le succès de cette tâche dépendra de plusieurs facteurs. Dans tous les cas, cette mission ne sera pas aisée, surtout pour concilier les ambitions internes et les défis européens. Cette présidence représentera un moment crucial pour la diplomatie française et la place mondiale de Paris. Elle pourrait être pour Macron l’occasion de lisser son image aux yeux de la tranche pro-européenne de l’opinion publique française.

Nombreux défis

La mission française intervient dans un contexte politique européen très particulier. Parmi les nombreux défis internes et externes figurent la relance de l’économie après la crise sanitaire liée à la Covid-19, la hausse des prix de l’énergie, les positions controversées de la Pologne et de la Hongrie… et le positionnement européen par rapport à Washington, Moscou et Pékin.

Sans doute le bon fonctionnement du moteur franco-allemand sera-t-il un élément essentiel à la réalisation des objectifs de la présidence française.

La présidence française arrive un an après l’accord sur le Brexit, mais le divorce entre Londres et l’UE n’a pas évacué le Brexit de l’ordre du jour des instances européennes. Au sein du Vieux Continent, un nouveau paysage politique devrait se dessiner avec l’accession au pouvoir d’un nouveau chancelier allemand et l’élection présidentielle française, au mois d’avril prochain.

Outre les grands dossiers de politique européenne commune et de politique extérieure, la présidence française tournante devrait donner la priorité à l’agenda européen; il lui faudra également assurer la gestion de l’UE en présidant la plupart des réunions entre États membres et trouver des compromis lors des négociations des directives européennes. Ces tâches ne sont ni classiques ni simples; elles exigent de concilier rigueur et pragmatisme et de dégager de dénominateurs communs entre les 27.

Sans doute le bon fonctionnement du moteur franco-allemand sera-t-il un élément essentiel à la réalisation des objectifs de la présidence française. Les premiers signes sont encourageants, comme l’a indiqué dans une récente déclaration la nouvelle ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock (parti des Verts), qui explique que Paris peut compter sur le «plein soutien de Berlin à la présidence française pour une reprise économique durable [...] et une Europe souveraine et forte».

Durant cette période, le président français va traiter de différentes questions et affronter des défis urgents dans les domaines de la santé, de la relance économique, du climat, de la révolution numérique et des migrations, mais il va consacrer plus d’énergie à l’autonomie stratégique de l’UE pour une «Europe plus souveraine».

Le dernier grand acte politique d’Angela Merkel fut sa présidence tournante de l’UE, à l’occasion de laquelle elle a fait de la relation UE-Chine sa priorité.

Toutefois, Macron compte mettre l’accent sur le sujet des relations de l’UE avec le continent noir pour qu'il devienne le dossier prioritaire de la présidence tournante française. C’est pourquoi il tente de mobiliser le soutien des 27 pays afin de construire un partenariat renforcé et solide entre l’Afrique et l'Europe.

Sommet UE-Afrique

Le dernier grand acte politique d’Angela Merkel fut sa présidence tournante de l’UE, à l’occasion de laquelle elle a fait de la relation UE-Chine sa priorité. Emmanuel Macron a quant à lui choisi l’Afrique pour dossier prioritaire: un sommet UE-Afrique se tiendra les 17 et 18 février 2022. Cela n’a rien d’étonnant et révèle l’importance stratégique de l’Afrique aux yeux de toute politique étrangère européenne digne de ce nom. L’intérêt français pour ce continent n’a rien de fortuit compte tenu du poids de l’histoire et des grands défis d’aujourd’hui dans un continent traversé par un très grand risque terroriste et par une compétition internationale acharnée, récemment marquée par l’irruption du facteur russe.

Boussole stratégique

Parmi les autres axes de la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, le président Emmanuel Macron insistera pour faire aboutir la boussole stratégique au sujet des futures orientations géopolitiques de l’Europe – parmi lesquelles l’établissement d’une force militaire européenne – par le biais d’«un livre blanc européen de défense et de sécurité qui présentera l'état des menaces et fixera les objectifs et orientations».

Sur le plan extérieur, il n'est pas facile pour les États-Unis d'accepter une sortie européenne de l'Otan.

Dans le même contexte, les autres ambitions de la diplomatie française pour avancer vers la réalisation de la souveraineté de l'Europe se concentrent sur une réforme de l'espace Schengen, mais aussi sur une meilleure organisation de l'Europe en matière de gestion de l'immigration.

Macron pourrait compter sur l'importance du patrimoine culturel européen représenté dans les principes de liberté, de démocratie et de droits de l'homme (système des valeurs) comme la caractéristique la plus importante qui distingue le Vieux Continent des grandes puissances concurrentes de l'Est, à savoir la Chine et la Russie. Toutefois, de nombreux défis peuvent limiter la réalisation de cet ambitieux programme européen.

Au premier niveau, les défis restent internes. Malgré l'efficacité de l'action européenne commune dans le cadre de la lutte contre la crise de la Covid, des divergences politiques et économiques subsistent. L'Allemagne, par exemple, souhaite éviter la dureté dans ses relations avec le voisin russe et préfère une politique de dialogue. Par ailleurs, les relations économiques avec la Chine révèlent des positions différentes. Sur le plan militaire, il existe également des divergences de points de vue. L'Allemagne est moins enthousiasmée par une force européenne commune et n’est guère favorable à une intervention militaire dans des missions qui se déroulent hors de l'espace européen.

Sur le plan extérieur, il n'est pas facile pour les États-Unis d'accepter une sortie européenne de l'Otan, une organisation qu'ils dirigent. Cela pourrait affecter la tendance à la construction militaire européenne commune, malgré le fait que les États-Unis restent l'allié le plus important des Européens, surtout après l’élection de Joe Biden. À cela s'ajoute, depuis la fin de la guerre froide, le retard de l'Europe sur le plan stratégique. L’UE a raté une occasion pour combler le vide créé par la régression américaine depuis la présidence d'Obama. En revanche, la Chine et la Russie ont accru leur influence, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, aux dépens de l’Europe.

Présidentielle et législatives

Outre les difficultés intereuropéennes et le positionnement mondial controversé de l’Europe, le calendrier de la présidence française réduit la marge de manœuvre du président Macron. En effet, la mission de la France à la tête de la présidence du Conseil de l'UE se superpose avec la présidentielle et les législatives. La campagne présidentielle et la période de réserve électorale devraient ralentir la présidence française, sur le plan politique notamment. La majorité des événements déjà organisés le sont d'ailleurs sur les trois premiers mois de la présidence, de janvier à mars.

Sur un plan plus large, la présidence française du Conseil de l’UE constituerait un grand test pour la diplomatie française et un tremplin, ou un piège, pour le président candidat Emmanuel Macron.


Mort du présentateur et écrivain Bernard Pivot à l'âge de 89 ans

Bernard Pivot a fait lire des millions de Français grâce à son émission "Apostrophes. (Photo, AFP)
Bernard Pivot a fait lire des millions de Français grâce à son émission "Apostrophes. (Photo, AFP)
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  • Un livre à la main, sa paire de lunettes dans l'autre: l'image du présentateur de la plus populaire des émissions de littérature reste gravée dans les mémoires
  • Il se définissait avant tout comme journaliste, un métier dont il a connu toutes les facettes

PARIS: Bernard Pivot, décédé lundi à l'âge de 89 ans, est l'homme qui a fait lire les Français, finissant par être plus connu du grand public que nombre des écrivains qu'il a interviewés ou primés avec le Goncourt.

Un livre à la main, sa paire de lunettes dans l'autre: l'image du présentateur de la plus populaire des émissions de littérature reste gravée dans les mémoires.

"Apostrophes" a duré quinze ans, de 1975 à 1990, suivie par des millions de téléspectateurs. Et certains extraits ont toujours un gros succès sur internet.

La popularité du journaliste littéraire, qui rassemblait près d'un million d'abonnés sur Twitter, n'a pas été entamée par certaines polémiques, mais il choque en septembre 2019 avec un tweet jugé sexiste à propos de l'activiste suédoise Greta Thunberg.

Avant tout journaliste

D'autres se souviennent de lui, vêtu de la vieille blouse grise des instituteurs, comme celui qui tenta de réconcilier les francophones avec l'orthographe en organisant, à partir de 1985, les Dicos d'or, championnat d'orthographe vite devenu international.

En 2004, il est le premier "non-écrivain" coopté au sein de l'Académie Goncourt. Il en devient le président en 2014 et s'en retire fin 2019.

Il a signé trois romans: "L'Amour en vogue" (1959), qu'il ne trouve pas sérieux, "Oui, mais quelle est la question?" (2012) et "...mais la vie continue" (2021), proches de l'autofiction. Plusieurs essais également, sur la langue française mais aussi sur ses deux autres grandes passions: le vin et le football.

Né à Lyon le 5 mai 1935, dans une famille de petits commerçants, il a passé son enfance dans le Beaujolais. En football, c'était un fidèle de l'AS Saint-Etienne et de l'équipe de France.

Il se définissait avant tout comme journaliste, un métier dont il a connu toutes les facettes. Après des débuts comme stagiaire au Progrès de Lyon, il entre au Figaro littéraire en 1958. Chef de service au Figaro en 1971, il démissionne en 1974 après un désaccord avec Jean d'Ormesson (qui deviendra son invité télé le plus fréquent). Il passe par Lire, Le Point, Le Journal du dimanche.

Créer une intimité

C'est le jour de l'an 1967 que Pivot apparaît pour la première fois à la télévision.

En 1974, après l'éclatement de l'ORTF, il a l'idée d'"Apostrophes", diffusé pour la première fois sur Antenne 2 le 10 janvier 1975.

Cette émission qu'il anime en direct, après le Concerto pour piano numéro 1 de Rachmaninov, est indétrônable le vendredi soir. On y rit beaucoup, on rivalise d'esprit... Le public adore, les ventes suivent.

Les géants des lettres se succèdent dans ce salon d'un nouveau genre où Pivot sait créer une intimité et réunir des duos improbables. 

Sagan, Barthes, Nabokov, Bourdieu, Eco, Le Clézio, Modiano, Levi-Strauss ou encore le président Mitterrand seront ses invités. En 1987, il interviewe clandestinement Lech Walesa en Pologne. Facétieux et lecteur minutieux, il soumet ses invités au "questionnaire de Pivot", inspiré de celui de Proust.

Quand "Apostrophes" s'arrête, l'infatigable journaliste crée "Bouillon de culture", toujours sur le service public, à l'horizon plus large que les livres. Quand l'émission cesse en juin 2001, le dernier numéro rassemble 1,2 million de téléspectateurs. 

 


Jordan Bardella, le nouvel atout de l'extrême droite française

M. Bardella met en avant ses origines modestes, d'ascendance italienne et élevé par sa mère dans une banlieue parisienne populaire  (Photo, AFP).
M. Bardella met en avant ses origines modestes, d'ascendance italienne et élevé par sa mère dans une banlieue parisienne populaire (Photo, AFP).
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  • Adhérent au parti d'extrême droite depuis ses 17 ans, il en a gravi les échelons jusqu'à en prendre la tête en 2021
  • M. Bardella, qui s'enorgueillit d'avoir dépassé le million d'abonnés sur TikTok, est accusé de soigner son image médiatique plus que sa connaissance des dossiers

Il est le nouvel atout du Rassemblement national, celui qui espère faire du parti d'extrême droite la première formation de France aux prochaines européennes. Jordan Bardella, 28 ans, séduit de plus en plus d'électeurs, en dépit de critiques récurrentes sur son manque de fond et sa "duplicité".

Formules ciselées pour cogner et sourire à toute épreuve pour les selfies: la tête de liste du RN donne un coup de jeune au parti historique de l'extrême droite française fondé au début des années 1970 par Jean-Marie Le Pen, 95 ans.

La stratégie de dédiabolisation entamée il y a une dizaine d'années par sa fille Marine Le Pen, qui a lissé l'image du parti et rompu avec les déclarations antisémites et racistes de son fondateur, trouve son aboutissement avec Bardella. Il s'est imposé en moins de cinq ans dans un paysage politique en plein renouvellement.

Crédité de 32% des intentions de vote à moins de cinq semaines du scrutin, loin devant la liste de la majorité présidentielle d'Emmanuel Macron à 17%, le jeune homme au physique de gendre idéal "séduit dans toutes les catégories", résume le sondeur Frédéric Dabi dans La Croix.

"Le Rassemblement national devient un parti attrape-tout, présent dans toutes les catégories et géographies", abonde Gilles Finchelstein, de la fondation Jean Jaurès, pour qui "le RN sans le moindre doute finira en tête, comme en 2014 et 2019."

M. Bardella met en avant ses origines modestes, d'ascendance italienne et élevé par sa mère dans une banlieue parisienne populaire, pour apparaître proche des préoccupations des Français: pouvoir d'achat, immigration, insécurité...

Adhérent au parti d'extrême droite depuis ses 17 ans, il en a gravi les échelons jusqu'à en prendre la tête en 2021, tandis que Marine Le Pen, arrivée deux fois au deuxième tour de l'élection présidentielle derrière Emmanuel Macron, prépare l'échéance de 2027.

Il a été son porte-parole lors de la dernière campagne de 2022. Il a également conduit la liste RN aux dernières européennes de 2019, arrivée en tête juste devant celle de la majorité présidentielle.

Le scrutin européen du 9 juin pourrait parachever cette ascension à une double condition: "arriver en tête et avec un score supérieur à celui de 2019", résume l'un de ses proches.

M. Bardella, à qui Marine Le Pen a promis le poste de Premier ministre si elle est élue en 2027, a fait monter les enchères en indiquant qu'il demanderait une dissolution de l'Assemblée nationale si son parti arrive en tête, posant ainsi les enjeux en termes français plus qu'européens.

Esquive 

La tête de liste de l'extrême droite a d'ailleurs davantage fait campagne sur des thèmes nationaux, alimentant ainsi les critiques de ses opposants sur sa méconnaissance et son désintérêt pour l'Europe.

M. Bardella, qui s'enorgueillit d'avoir dépassé le million d'abonnés sur TikTok, est accusé de soigner son image médiatique plus que sa connaissance des dossiers, et est critiqué pour son "absentéisme" au Parlement européen. L'eurodéputée de la gauche radicale Manon Aubry le qualifie de "député fantôme".

Il n'est "pas très à l'aise" sur les dossiers européens, dit une ministre macroniste, "il se tait et se cache", abonde une autre.

Lors d'un meeting à Perpignan le 1er mai, il a prononcé un plaidoyer fourre-tout pour une "Europe des nations", "des réalités", "des gens", "du concret", "des identités", "des frontières", "du juste échange, du patriotisme économique, de la priorité nationale, de la préférence européenne".

Mais lors d'une conférence le 25 avril pour présenter son programme, organisée après le discours sur l'Europe du président Macron, il a esquivé les questions des journalistes.

Jeudi soir, le candidat d'extrême droite a tenu un premier débat télévisé avec la tête de liste macroniste, Valérie Hayer, qui a accusé le RN de "duplicité" sur l'Europe et d'être la "courroie de transmission" de la Russie.

M. Bardella a répliqué coup pour coup et éludé les critiques sur certains membres de sa liste comme Thierry Mariani, connu pour ses positions pro-Kremlin.

Un autre débat avec le Premier ministre Gabriel Attal pourrait avoir lieu prochainement.


Affaire Ghosn: Rachida Dati demande mardi à la justice l'abandon des poursuites

La ministre française de la Culture, Rachida Dati (Photo, AFP).
La ministre française de la Culture, Rachida Dati (Photo, AFP).
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  • La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris est saisie de deux requêtes de Mme Dati, a indiqué une source judiciaire
  • L'une pour constater la prescription des faits reprochés, la seconde pour accorder à Rachida Dati le statut plus favorable de témoin assisté

PARIS: La ministre de la Culture Rachida Dati demande une nouvelle fois mardi à la cour d'appel de Paris d'abandonner les poursuites qui la visent depuis 2021 dans l'affaire sur les contrats noués avec une filiale de Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris est saisie de deux requêtes de Mme Dati, a indiqué une source judiciaire.

L'une pour constater la prescription des faits reprochés, la seconde pour accorder à Rachida Dati le statut plus favorable de témoin assisté, selon cette source.

Les avocats de la ministre, Mes Olivier Baratelli et Olivier Pardi, ont précisé à l'AFP que seule la prescription des faits serait examinée.

"Tout est prescrit, archi prescrit, depuis des années", estiment-ils.

Les deux conseils font valoir "la découverte d'éléments nouveaux, fondamentaux attestant que plus d'une quarantaine de dirigeants de Renault, de Nissan et de l'alliance Renault-Nissan (incarnée par la filiale néerlandaise RNBV, NDLR), étaient clairement informés de la mission d'avocat de Rachida Dati, de sa réalité, de ses prestations et du montant des honoraires".

Jamais sollicités

Le délai de prescription - trois ans à l'époque - débuterait donc au moment de la signature de la convention entre RNBV et Mme Dati en 2009 et non en 2019 avec la plainte d'une actionnaire de Renault.

"Par ailleurs, les responsables du Parlement européen affirment, de manière concordante, n'avoir jamais été sollicités pour une quelconque intervention au profit de l'alliance et encore moins de Renault", ajoutent Mes Pardo et Baratelli.

Les avocats avaient déjà saisi la chambre de l'instruction pour faire constater en vain la prescription des faits.

L'ancienne garde des Sceaux et ancienne maire LR du VIIe arrondissement de Paris est mise en examen depuis juillet 2021 pour "corruption et trafic d'influence passif par personne investie d'un mandat électif public".

Les soupçons portent sur les 900.000 euros que lui a versés entre 2010 et 2012 RNBV, alors qu'elle était avocate et députée européenne (2009-2019).

Les investigations ont cherché à déterminer si la convention d'honoraires aurait pu servir à masquer une activité de lobbying au Parlement européen interdite à tout élu.

Carlos Ghosn, lui, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international dans cette affaire depuis avril 2023: l'ancien grand patron ne s'était pas présenté à une convocation en vue d'une éventuelle mise en examen pour corruption en mai 2022.

Mme Dati comme M. Ghosn contestent toute irrégularité.

Les investigations, débutées en juillet 2019, sont terminées depuis septembre 2023.

Le parquet national financier (PNF) doit prochainement prendre ses réquisitions, puis la juge d'instruction ordonnera ou non un procès devant le tribunal correctionnel de Paris.