Disparu dans le chaos de l'aéroport de Kaboul, un bébé afghan retrouve sa famille

Sohail Ahmadi (à droite), qui a été séparé de ses parents à l'aéroport dans le chaos de l'évacuation américaine de l'Afghanistan en août 2021, retrouve sa famille à Kaboul le 9 janvier 2022. (Mohd Rasfan/ AFP)
Sohail Ahmadi (à droite), qui a été séparé de ses parents à l'aéroport dans le chaos de l'évacuation américaine de l'Afghanistan en août 2021, retrouve sa famille à Kaboul le 9 janvier 2022. (Mohd Rasfan/ AFP)
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Publié le Lundi 10 janvier 2022

Disparu dans le chaos de l'aéroport de Kaboul, un bébé afghan retrouve sa famille

  • Malgré de longues recherches, impossible pour Mirza Ali Ahmadi de récupérer son bébé
  • Le nourrisson, alors âgé de deux mois, avait été tendu par son père à un soldat qui surplombait la foule paniquée par l'arrivée au pouvoir des talibans

KABOUL, Afghanistan : Remis à un soldat étranger, Sohail Ahmadi avait disparu le 19 août dans le chaos de l'évacuation de l'aéroport de Kaboul: la semaine dernière, le bébé a retrouvé sa famille après cinq mois de séparation.

Le nourrisson, alors âgé de deux mois, avait été tendu par son père à un soldat qui surplombait la foule paniquée par l'arrivée au pouvoir des talibans, lesquels venaient de s'emparer de la capitale afghane.

Le père et l'enfant avaient été séparés. Malgré de longues recherches, impossible pour Mirza Ali Ahmadi de récupérer son bébé. C'est un chauffeur de taxi, Hamid Safi, qui l'a retrouvé, pleurant et abandonné sur le sol de l'aéroport.

«Je l'ai apporté à des femmes pour qu'elles l'allaitent», sans succès. «J'ai continué à chercher sa famille», jure le jeune homme de 29 ans qui s'était rendu à l'aéroport pour déposer son propre frère évacué.

«J'ai alors appelé ma femme et elle m'a dit de ramener le bébé à la maison».

Le couple assure avoir continué à chercher, sans succès, les parents de l'enfant. Ils l'ont alors nommé Mohammad Abed et ont commencé à l'élever.

«Si nous n'avions pas trouvé sa famille, nous l'aurions protégé et élevé comme notre propre enfant», poursuit Hamid Safi.

Pendant trois jours, le vrai père de Sohail avait cherché son fils dans l'aéroport bondé. En désespoir de cause, cet ancien agent de sécurité de l'ambassade américaine s'était envolé pour les États-Unis avec sa femme et leurs quatre autres enfants.

L'aéroport de Kaboul avait été pris d'assaut en août par des dizaines de milliers d'Afghans désireux à tout prix de quitter la ville en même temps que les dernières troupes américaines, après 20 ans de guerre.

De nombreux Afghans craignaient le retour des islamistes au pouvoir, se remémorant leur régime cruel des années 1990 ou par peur de représailles visant les collaborateurs de l'ex-gouvernement ou des forces étrangères.

 - « Comme sa mère » -

Ce n'est que la semaine dernière que la famille de Sohail a pu retrouver sa trace à Kaboul, aidée par les réseaux sociaux et la police.

Le garçon a été confié à son grand-père, des séparations déchirantes pour le couple Safi et leurs trois filles.

«Je me sentais responsable de lui comme sa mère», explique Fatimah Safi, 27 ans. «Il avait l'habitude de se réveiller souvent la nuit (...) Maintenant, quand je me réveille la nuit, il n'est pas là et cela me fait pleurer».

«Je suis une mère. Je comprends qu'il ne sera pas toujours avec nous et qu'il a besoin de ses parents», poursuit-elle.

Son mari reconnaît que rendre le bébé était «très difficile».

Dimanche, le grand-père de Sohail, Mirza Mohammad Qasemi, a invité la famille Safi dans sa maison de Kaboul pour passer un peu de temps avec l'enfant.

«Ils se sont occupés de lui pendant cinq mois et étaient très attachés à lui», confie-t-il, ajoutant que les Safi ont été dans un premier temps réticents à rendre le bébé.

M. Qasemi, qui avait lui aussi cherché son petit-fils, se dit maintenant excité à l'idée que Sohail puisse rejoindre ses parents aux États-Unis. Ceux-ci ont pris contact avec les autorités américaines, mais le processus pourrait toutefois être long.

«C'était difficile pour ma fille. Elle pleurait et ne mangeait rien», précise le vieil homme, essuyant ses larmes et regardant Sohail dormir sur les cuisses de Fatimah.

Jusqu'à ce que Sohail rejoigne ses parents, sa tante s'occupera de lui.

Au téléphone dimanche, son père ne cachait pas sa joie: «nous étions dans un triste état ces cinq derniers mois (...) Mais quand nous avons trouvé notre bébé, nous étions heureux que Dieu nous ait rendu notre enfant».


Pour l'Iran, le mandat d'arrêt de la CPI contre Netanyahu signifie «la mort politique» d'Israël

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  • Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue"
  • Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant

TEHERAN: Le chef des Gardiens de la Révolution iraniens a estimé vendredi que les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense signifiaient la "mort politique" d'Israël.

"Cela signifie la fin et la mort politique du régime sioniste, un régime qui vit aujourd'hui dans un isolement politique absolu dans le monde et dont les responsables ne peuvent plus se rendre dans d'autres pays", a déclaré le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, dans un discours diffusé par la télévision d'Etat.

Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue" et de "grande victoire pour les mouvements de résistance palestinien et libanais", respectivement le Hamas et le Hezbollah, tous deux soutenus par la République islamique.

Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024".

La CPI a aussi émis un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, pour les mêmes chefs, "sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", jour de l'attaque sans précédent du Hamas en Israel, qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.

L'Iran fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère depuis l'instauration de la République islamique en 1979, et ne reconnaît pas l'Etat d'Israël.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de M. Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

 


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.