Iran: l'écrivain Baktash Abtin meurt du Covid en prison, Téhéran responsable selon des ONG

Reporters sans frontières (RSF) a confirmé sa mort sur Twitter, affirmant qu'il «avait été injustement condamné à six ans de prison et était détenu à l'hôpital, malade de la Covid-19 et privé des soins nécessaires». (Photo, Twitter: @RSF_inter)
Reporters sans frontières (RSF) a confirmé sa mort sur Twitter, affirmant qu'il «avait été injustement condamné à six ans de prison et était détenu à l'hôpital, malade de la Covid-19 et privé des soins nécessaires». (Photo, Twitter: @RSF_inter)
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Publié le Dimanche 09 janvier 2022

Iran: l'écrivain Baktash Abtin meurt du Covid en prison, Téhéran responsable selon des ONG

  • Baktash Abtin avait été condamné avec deux autres membres de l'IWA en 2019 pour «rassemblement et collusion contre la sécurité nationale» et pour «propagande contre le système»
  • Ces derniers mois, la mort de prisonniers en détention a suscité une inquiétude croissante en Iran

PARIS : Le poète, cinéaste et dissident iranien Baktash Abtin est décédé en prison après y avoir contracté la Covid-19, ont annoncé samedi plusieurs organisations de défense des droits humains, qui accusent Téhéran d'être responsable de ce décès.

"Baktash Abtin est mort", a regretté l'Association des écrivains iraniens (IWA) sur sa chaîne Telegram, après que Baktash Abtin avait été plongé dans le coma en début de semaine.

Reporters sans frontières (RSF) a confirmé sa mort sur Twitter, affirmant qu'il "avait été injustement condamné à six ans de prison et était détenu à l'hôpital, malade de la Covid-19 et privé des soins nécessaires".

"RSF blâme les autorités du régime pour sa mort", a dénoncé l'ONG, qui a posté une photo de l'écrivain et cinéaste en uniforme rayé de prisonnier, enchaîné par la jambe à un lit d'hôpital.

"Baktash Abtin est mort parce que le gouvernement iranien a voulu le museler en prison", a estimé Hadi Ghaemi, le directeur exécutif du Center for human rights in Iran (Centre pour les droits humains en Iran), basé à New York (Etats-Unis). "C'est une tragédie qui aurait pu être évitée. Le chef de la justice iranienne doit être tenu pour responsable", a-t-il affirmé.

Baktash Abtin, 47 ans, avait été condamné avec deux autres membres de l'IWA en 2019 pour "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale" et pour "propagande contre le système". Il avait commencé à purger sa peine en 2020.

Avec ses coaccusés Keyvan Bajan et Reza Khandan Mahabadi, M. Abtin avait reçu en septembre 2021 le prix PEN/Barbey Freedom to Write (Liberté d'écrire), décerné par le groupe de défense des droits des écrivains PEN America.

«Penseur courageux»

"Nos pires craintes se sont concrétisées aujourd'hui, alors que nous pleurons la mort tout à fait évitable de Baktash Abtin", a déclaré sa directrice générale Suzanne Nossel, pour qui le malade s'était vu refuser tout traitement.

"Nous nous souviendrons d'Abtin comme d'un poète et d'un cinéaste talentueux, mais aussi comme d'un penseur courageux", a-t-elle souligné. 

Ces derniers mois, la mort de prisonniers en détention a suscité une inquiétude croissante en Iran, les défenseurs des droits humains craignant que la pandémie de Covid-19 ne fasse rage dans les prisons du pays.

En septembre, Amnesty International a publié une étude accusant Téhéran de ne pas avoir rendu compte d'au moins 72 décès en détention depuis janvier 2010, "malgré des informations crédibles indiquant qu'ils résultent de la torture ou d'autres mauvais traitements".

En août dernier, un groupe se faisant appeler Edalat-e Ali (La justice d'Ali) a mis en ligne des vidéos montrant des gardiens en train de battre ou de maltraiter des détenus dans la prison d'Evin, à Téhéran, où Baktash Abtin était détenu.

D'après le Centre pour les droits de l'Homme en Iran, au moins 11 écrivains sont actuellement emprisonnés dans le pays ou sont en attente de leur incarcération.

L'Association des écrivains iraniens a été fondée en mai 1968, sous le régime impérial du shah, par un groupe indépendant d'écrivains souhaitant lutter contre la censure d'État.

Les charges retenues contre le défunt et ses deux collègues concernaient le travail sur des documents relatifs à l'histoire de l'IWA et la participation à des cérémonies commémoratives en souvenir de membres tués lors des "meurtres à la chaîne" d'intellectuels dans les années 1990, que les militants imputent au gouvernement.

L'annonce de la mort de Baktash Abtin survient deux ans jour pour jour après que l'Iran a abattu un avion de ligne ukrainien peu après son décollage de Téhéran le 8 janvier 2020, tuant les 176 personnes à bord. L'événement avait amplifié la colère populaire contre les autorités iraniennes.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.