JO-2022: la tempête Omicron souffle sur la route vers Pékin

Des anneaux olympiques dans une station de métro à Pékin le 6 janvier 2022. (AFP)
Des anneaux olympiques dans une station de métro à Pékin le 6 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Samedi 08 janvier 2022

JO-2022: la tempête Omicron souffle sur la route vers Pékin

  • «Leur plus grosse crainte, c’est la Covid, ils se protègent tous comme des fous pour ne pas l'attraper», a assuré la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu
  • Depuis des mois la plupart vivent déjà leurs compétitions en suivant un protocole strict, et l'utilisation de masques FFP2 a par exemple été largement généralisé

PARIS: A moins d'un mois des Jeux olympiques d'hiver de Pékin (4-20 février), la flambée des cas de Covid et du variant Omicron pèse sur les sportifs et leur encadrement, qui s'adaptent comme ils peuvent pour éviter d'être contaminés juste avant l'évènement.

C'est le sujet qui empoisonne la préparation des Jeux: "L'approche des JO met une grosse pression à tout le monde sur le fait de ne pas être positif au mauvais moment", résume Fabien Saguez, le directeur technique nationale de la Fédération française de ski (FFS). 

Comme pour les JO de Tokyo l'été dernier, la menace plane, amplifiée par la propagation sans précédent due au variant Omicron. 

"Leur plus grosse crainte, c’est la Covid, ils se protègent tous comme des fous pour ne pas l'attraper", a assuré la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu. "Déjà à Tokyo, c’était la grosse crainte de tout le monde, être testé positif le jour de la course. Là avec la circulation de ce virus, c’est encore plus inquiétant."

Pour les skieurs alpins, la gestion de cette saison est "éminemment complexe", reconnaît Fabien Saguez, car par rapport à l'an passé où tout était à huis clos, cette fois "il y a parfois le public", et surtout les hôtels où sont logés les skieurs "sont ouverts aux touristes". 

Ce brassage ne plaît pas au slalomeur Clément Noël, qui a dénoncé le "manque de cohérence" de la bulle mise en place sur la Coupe du monde.

«Pas être trop intrusifs»
Ce contexte a d'ailleurs poussé les entraîneurs et les directeurs sportifs de la FFS à s'interroger sur la mise en place d'un "isolement" plus drastique avant les JO, selon Fabien Saguez, voire à envisager de faire l'impasse sur certaines compétitions.

C'est en tout cas le choix qu'ont fait les vice-champions olympiques 2018 de danse sur glace Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron qui ont zappé les Championnats d'Europe de patinage artistique à Tallinn la semaine prochaine.

"Tous les athlètes sont responsables. D'un pays à l'autre les conditions peuvent être différentes, et ça c'est la responsabilité de nos équipes de décider. On ne veut pas être trop intrusifs pour rajouter du stress", explique le directeur du pôle olympique du CNOSF, André-Pierre Goubert, chef adjoint de la délégation française qui devrait comprendre plus de 100 sportifs.

Pour lui, le moment le plus "critique" devrait être "la semaine avant les Jeux", mais la plupart des sportifs ont prévu d'arriver "sept jours avant le début, entre le 27 et le 29 janvier, ce qui créera une zone de tampon", explique André-Pierre Goubert.

Chacun choisit la meilleure façon de se protéger, parfois pour certains au prix d'une rupture sociale.

"On redouble d’efforts, les fêtes ont été limitées, tout comme le nombre de personnes que l’on voit", raconte le biathlète Emilien Jacquelin. "Les amis, les restaurants, il faut oublier. C’est le seul sacrifice que j’ai eu à faire dans ma carrière."

«Beaucoup de risques»
"On est dans une bulle complète depuis l’an dernier", explique la biathlète Julia Simon. "Forcément pendant les fêtes, j’ai vu moins de monde. On essaie de ne pas voir les amis. Oui c’est chiant, c'est chiant de devoir faire tout ça."

Depuis des mois la plupart vivent déjà leurs compétitions en suivant un protocole strict, et l'utilisation de masques FFP2 a par exemple été largement généralisé.

"Il y a le port du masque FFP2 dès qu’il y a d’autres personnes, on est aussi sur des repas soit seul, soit avec un binôme et uniquement avec la personne avec laquelle on peut être en chambre", raconte l'entraîneur de l'équipe de France de biathlon Vincent Vittoz, qui prend cette période avec un peu plus de philosophie.

"De toute manière, ça fait plus d’un an qu’on vit avec. Cela demande de la vigilance pour chacun, mais c'est accepté car il y a un objectif majeur dans un bon mois", a souligné Vittoz.

Les regroupements inévitables des équipes pour la préparation des JO constituent toutefois des moments plus délicats à gérer. Les skieurs et skieuses alpins du groupe France étaient réunis cette semaine à Zagreb. 

"On prend beaucoup de risques", reconnaît David Chastan, le directeur de l'équipe de France masculine de ski alpin. "J’ai isolé les athlètes en prenant des chambres +single+. Je leur ai demandé d’être rigoureux pendant les fêtes, mais c’était compliqué de ne pas retourner dans les familles."


Un pétrolier touché par un missile au large du Yémen

Un missile tiré par les rebelles huthis du Yémen a touché un vraquier dans le golfe d'Aden le 6 mars 2024. L'équipage avait fait état de trois morts et d'au moins quatre blessés, selon l'armée américaine. (Photo Indian Navy AFP)
Un missile tiré par les rebelles huthis du Yémen a touché un vraquier dans le golfe d'Aden le 6 mars 2024. L'équipage avait fait état de trois morts et d'au moins quatre blessés, selon l'armée américaine. (Photo Indian Navy AFP)
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  • Une communication radio «indique que le navire a été touché par un missile et qu'il y a un incendie dans le compartiment de pilotage de l'appareil», a rapporté samedi la société de sécurité maritime Ambrey
  • Les Houthis, qui contrôlent la ville de Hodeidah ainsi que de larges pans du territoire yéménite, ont mené depuis novembre des dizaines de frappes de drones et de missiles contre des navires en mer Rouge et dans le golfe d'Aden

DUBAÏ, Emirats Arabes Unis : Un pétrolier battant pavillon panaméen a été touché par un missile au large du Yémen, où les rebelles houthis multiplient les attaques contre les navires marchands, a rapporté samedi la société de sécurité maritime Ambrey.

Une communication radio «indique que le navire a été touché par un missile et qu'il y a un incendie dans le compartiment de pilotage de l'appareil», a affirmé la société britannique selon laquelle l'attaque s'est produite à environ 10 miles nautiques au sud-ouest de la ville yéménite de Mokha.

L'agence de sécurité maritime britannique UKMTO avait fait état plus tôt d'une attaque à 76 miles nautiques au sud-ouest de la ville de Hodeidah, également sur la mer Rouge, sans que l'on sache s'il s'agit du même navire.

«Un navire a subi de légers dégâts après avoir été touché par un projectile non identifié», a affirmé UKMTO sur son compte X, en précisant que l'équipage était sain et sauf et que le navire avait poursuivi sa route vers son prochain port d'escale.

Les Houthis, qui contrôlent la ville de Hodeidah ainsi que de larges pans du territoire yéménite, ont mené depuis novembre des dizaines de frappes de drones et de missiles contre des navires en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, perturbant le commerce maritime mondial dans cette zone stratégique.

Alliés de l'Iran, ils disent agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, où Israël a déclenché la guerre contre le Hamas après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien.

Face à ces attaques, les Etats-Unis, proché allié d'Israël, ont mis en place en décembre une force multinationale pour protéger la navigation en mer Rouge et lancé en janvier, avec l'aide du Royaume-Uni, des frappes au Yémen contre les rebelles qui disent depuis qu'ils ciblent aussi les navires américains et britanniques.

 

 


Afghanistan: rare visite du chef suprême taliban à Kaboul

Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
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  • Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement
  • Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables

KABOUL: Le chef suprême des talibans, l'émir Hibatullah Akhundzada, qui vit reclus dans son fief de Kandahar (sud), a fait une rare visite à Kaboul pour s'adresser à tous les gouverneurs des provinces afghanes, a-t-on appris vendredi de source talibane.

Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables, dont les gouverneurs des 34 provinces.

Cette visite entourée du plus grand secret de l'émir, dont une seule photo a jamais été rendue publique, lui a permis d'insister auprès des gouverneurs sur la priorité "à accorder à la religion sur les affaires du monde" et "à promouvoir la foi et la prière parmi la population".

L'émir a déclaré que l'obéissance était "une obligation divine", toujours selon Al Emarah, et appelé à "l'unité et à l'harmonie".

"Le rôle de l'émirat est d'unir le peuple", a insisté Hibatullah Akhundzada, et celui des gouverneurs "de servir le peuple".

Les gouverneurs ont été ainsi encouragés à "accorder la priorité à la loi islamique plutôt qu'à leurs intérêts personnels", et à lutter contre "le favoritisme" ou "le népotisme".

"La motivation de cette visite" de l'émir à Kaboul "semble être de rappeler la discipline, notamment la discipline financière", décrypte une source diplomatique occidentale. "Il est ici question de renforcer la discipline et l'unité".

Cette visite pourrait également être motivée par "une préoccupation au sujet des troubles du Badakhshan et de la manière dont ils sont gérés". Dans cette province du nord-est, plusieurs paysans cultivant du pavot malgré son interdiction ont été tués par des unités antinarcotiques talibanes au début du mois.

Les autorités afghanes ont par ailleurs réprimé des manifestations de nomades sédentarisés kouchis dans la province du Nangarhar (est) et sont confrontées à des attentats meurtriers réguliers du groupe jihadiste Etat islamique, particulièrement à Kaboul.

Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement. Si les décrets du leader suprême font autorité, les analystes font toutefois état de voix discordantes s'élevant du clan des responsables afghans plus "pragmatiques".

"A chaque fois qu'il y a des craquements ou des désaccords, Kandahar intervient et rappelle à chacun la nécessité de renforcer l'unité", conclut la source diplomatique.

L'émir n'était venu qu'une fois auparavant à Kaboul depuis le retour des talibans au pouvoir et ne s'exprime très rarement depuis son accession à la fonction suprême en 2016.

Le mystérieux mollah avait prononcé son dernier discours public le 10 avril dans une mosquée de Kandahar lors de la prière de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, mais aucune photo de lui n'avait circulé.

 

 


Sánchez annoncera mercredi la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien

Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
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  • M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai
  • Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a indiqué vendredi qu'il annoncerait mercredi prochain la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien, affirmant que celle-ci n'aurait donc pas lieu le 21 mai, mais "les jours suivants".

"Nous sommes en train de nous coordonner avec d'autres pays pour pouvoir faire une déclaration et une reconnaissance communes", a déclaré M. Sánchez, lors d'une interview à la chaîne de télévision La Sexta, pour expliquer pourquoi l'Espagne ne procèderait pas à cette reconnaissance dès mardi, date évoquée notamment par Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.

M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai.

M. Sánchez n'a pas précisé les pays avec lesquels son gouvernement était en discussions à ce sujet, mais il avait publié en mars à Bruxelles un communiqué commun avec ses homologues irlandais, slovène et maltais dans lequel ils faisaient part de la volonté de leur quatre pays de reconnaître un Etat palestinien.

Le chef de la diplomatie irlandaise, Micheal Martin, a confirmé mardi que Dublin "(reconnaîtrait) l'Etat de Palestine avant la fin du mois", sans toutefois indiquer de date ni dire si d'autres pays se joindraient à l'Irlande.

Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche.

M. Sánchez doit comparaître le lendemain devant le Congrès des députés pour faire le point sur divers sujets d'actualité, dont la politique de Madrid au Proche-Orient et la reconnaissance d'un Etat palestinien, sujet sur lequel l'Espagne est en pointe.

"Je pense que je serai en mesure le 22 (...) de clarifier devant le Parlement la date à laquelle l'Espagne reconnaîtra l'Etat palestinien", a-t-il dit.

"Sérieux doutes 

M. Sánchez est devenu au sein de l'UE la voix la plus critique vis-à-vis du gouvernement israélien et de son offensive militaire dans la bande de Gaza contre le mouvement palestinien Hamas.

Le conflit actuel a été déclenché le 7 octobre par une attaque surprise du Hamas dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, dans leur grande majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

L'offensive militaire lancée en riposte par Israël a causé la mort d'au moins 35.303 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan publié vendredi par le ministère de la Santé du Hamas.

Evoquant la situation à Gaza, M. Sánchez a de nouveau sévèrement critiqué vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Interrogé sur le fait de savoir s'il considérait les évènements de Gaza comme un génocide, le chef du gouvernement espagnol a évité de répondre, mais a déclaré, à trois reprises, avoir de "sérieux doutes" sur le respect des droits humains par Israël.

Il a aussi établi un parallèle entre l'invasion de l'Ukraine par la Russie et l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza.

"Nous défendons la légalité internationale", a-t-il dit. "En Ukraine, logiquement, on ne peut pas violer l'intégrité territoriale d'un pays, comme le fait la Russie (...). Et en Palestine, ce que l'on ne peut pas faire, c'est ne pas respecter le droit humanitaire international, comme le fait Israël".

La politique de Madrid, a-t-il conclu, "est appréciée par la communauté internationale, aussi bien du point de vue du gouvernement ukrainien que du point de vue de la communauté arabe".