Brésil: dernière année de mandat compliquée pour Bolsonaro

Malgré les déboires, le président d'extrême droite ne doit cependant pas être sous-estimé. Certains spécialistes craignent même qu'il suive les traces de l'ex-président américain Donald Trump, un de ses modèles, avec le risque de troubles tels que l'invasion du Capitole à Washington en cas de défaite. (Photo, AFP)
Malgré les déboires, le président d'extrême droite ne doit cependant pas être sous-estimé. Certains spécialistes craignent même qu'il suive les traces de l'ex-président américain Donald Trump, un de ses modèles, avec le risque de troubles tels que l'invasion du Capitole à Washington en cas de défaite. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

Brésil: dernière année de mandat compliquée pour Bolsonaro

  • Outre ses problèmes de santé, le président est menacé par une popularité au plus bas, une reprise du Covid et une économie faiblarde
  • Il est la cible de plusieurs enquêtes, pour fausses informations notamment, et de plus de 140 demandes de destitution

Le président brésilien Jair Bolsonaro a commencé à l'hôpital une dernière année de mandat qui s'annonce difficile, avec, outre ses problèmes de santé, une popularité au plus bas, une reprise du Covid-19 et une économie faiblarde.

À neuf mois de la présidentielle, l'ancien capitaine de l'armée de 66 ans a finalement pu retrouver son palais de Brasilia mercredi, après deux jours d'hospitalisation pour une nouvelle alerte intestinale, séquelle d'un attentat à l'arme blanche en 2018.

Atteint d'une obstruction partielle du transit intestinal, il avait dû écourter ses vacances à la mer dans l'État de Santa Catarina pour être admis en urgence lundi à l'aube à l'hôpital Vila Star de Sao Paulo.

Le chef de l'État s'est rétabli sans avoir eu besoin d'être opéré et a tenu à montrer qu'il était en bonne forme, plaisantant au sujet des recommandations médicales d'une diète sévère et d'exercices physiques.

"La vie continue. Je vais essayer de suivre les recommandations du médecin et de ma femme, qui me regarde de travers (...) J'ai du mal à me contrôler", a-t-il déclaré, vêtu d'un maillot de football avant de quitter l'hôpital, assurant qu'il allait maintenir tous ses engagements prévus ces prochaines semaines.

Mais le chirurgien Antonio Luiz Macedo, qui l'a opéré à plusieurs reprises depuis l'attentat, a rappelé dans un entretien au journal O Globo que "le risque d'une nouvelle obstruction" était "considérable" s'il ne suivait pas ses recommandations.

Selon lui, son patient s'est retrouvé à l'hôpital lundi à cause d'"une crevette avalée sans être mâchée" dimanche.

Poignardé par un individu apparemment déséquilibré en pleine campagne présidentielle, en septembre 2018, Jair Bolsonaro était passé tout près de la mort. Depuis, il a subi quatre opérations majeures à l'abdomen et les séquelles de cette attaque ont émaillé tout son mandat.

Mais les problèmes de santé sont loin d'être les seuls du président d'extrême droite, qui compte briguer la réélection en octobre.

Les sondages donnent une large victoire à l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva contre Bolsonaro, cible de plusieurs enquêtes pour fausses informations notamment et de plus de 140 demandes de destitution.

Un grand nombre de Brésiliens lui reprochent son déni face à la catastrophe du Covid-19, qu'il a qualifiée de "grippette" mais qui a fait près de 620000 morts dans le pays, le deuxième pire bilan au monde après les États-Unis.

Le nombre de contaminations est reparti à la hausse, en raison notamment des fêtes de fin d'année et de l'avancée du variant Omicron.

Le contexte économique est également préoccupant: le pouvoir d'achat des Brésiliens a été fortement rogné par l'inflation galopante, passée de 3,75% sur un an en janvier 2019, à l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, à 10,74% en novembre.

"Je ne sais pas ce qui pourrait sauver Jair Bolsonaro", dit à l'AFP Brian Winter, spécialiste de l'Amérique Latine et rédacteur-en-chef de la revue Americas Quarterly.

"C'est difficile d'imaginer ce qui pourrait arriver sur le front économique pour convaincre les électeurs de lui confier un nouveau mandat. Les Brésiliens sont lassés et en colère", résume-t-il.

"Il n'a pas réussi à rétablir l'économie, ni à combattre la corruption", pourtant l'une de ses principales promesses de campagne, estime pour sa part Oliver Stuenkel, spécialiste des Relation Internationales à la Fondation Getulio Vargas.

Pour tenter de regagner de la popularité, le président Bolsonaro mise sur un nouveau programme social destiné aux plus pauvres: Auxilio Brasil.

Le gouvernement prévoit de verser à 20 millions de personnes au moins 400 réais (environ 62 euros) par mois, 20% de plus que Bolsa Familia, programme créé sous la présidence de Lula (2003-2010).

"Il semble que cela ne sera pas suffisant pour obtenir le soutien des classes populaires. Une grande partie de cette augmentation sera grignotée par l'inflation", dit Brian Winter.

Le président d'extrême droite ne doit cependant pas être sous-estimé. Certains spécialistes craignent même qu'il suive les traces de l'ex-président américain Donald Trump, un de ses modèles, avec le risque de troubles tels que l'invasion du Capitole à Washington en cas de défaite.

"Bolsonaro est parvenu à se constituer une base loyale de partisans radicaux", souligne Oliver Stuenkel.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.