BEYROUTH : La ville de Ersal, située dans une région montagneuse du nord-est du Liban, a lancé jeudi un appel urgent d'aide financière à la communauté internationale pour assurer que les quelque 70 000 réfugiés syriens qu'elle accueille survivent à l'hiver.
Située à 1 400 mètres d'altitude, la ville qui abrite aussi 40 000 libanais est proche de la frontière avec la Syrie et se trouve dans une des régions pauvres les plus touchées par les hivers particulièrement rudes.
"Beaucoup de familles de réfugiés à Ersal ont survécu aux hivers précédents, mais celui-ci est différent", affirme dans un communiqué Edinburgh Direct Aid, l'une des rares ONG à maintenir une présence permanente à Ersal.
Au Liban, pays en pleine crise économique, le salaire mensuel minimum vaut désormais moins de 23 dollars, alors que les prix des carburants, dont le mazout et le gaz domestique, ont augmenté d'environ 350% en raison de la levée des subventions par les autorités.
En moyenne, une famille résidant à Ersal aurait besoin de 350 dollars américains pour se réchauffer durant l'hiver.
"En raison des coupes budgétaires, l’agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et d'autres ONG ne sont en mesure de fournir des fonds que pour moins de 30% des besoins", estime Edinburgh Direct Aid.
Le chef de la municipalité d'Ersal, Bassel al-Hujairi, a par conséquent pris la décision inhabituelle de lancer un appel urgent à l'aide pour combler le déficit de financement et lever 5,5 millions de dollars.
"Réfléchissez aux conséquences de laisser des milliers de familles dans des tentes fragiles sans chauffage à des températures bien en dessous de zéro et en proie à des vents mordants", peut-on lire dans son appel.
Des dizaines de déplacés en Syrie et de réfugiés au Liban sont morts de froid et dans des accidents liés aux moyens de chauffage de fortune, y compris à Ersal, depuis le début du conflit syrien en 2011.
Le Liban en faillite ne peut plus fournir d'électricité ni de carburant subventionné à ses propres citoyens, et encore moins aux quelque 1,5 million de réfugiés syriens qui représentent désormais environ un tiers de sa population.