Macron accueille jeudi la Commission européenne à Paris

Le président français Emmanuel Macron arrivant au sommet du partenariat oriental au bâtiment du Conseil européen à Bruxelles, le 15 décembre 2021. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron arrivant au sommet du partenariat oriental au bâtiment du Conseil européen à Bruxelles, le 15 décembre 2021. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 06 janvier 2022

Macron accueille jeudi la Commission européenne à Paris

  • Les discussions porteront «en particulier sur les textes annoncés comme prioritaires» par Emmanuel Macron dans sa conférence de presse sur la présidence française
  • Quelque 400 rendez-vous sont prévus, essentiellement sur les trois premiers mois en raison de la présidentielle en France

PARIS : Emmanuel Macron accueille jeudi soir les membres de la Commission européenne à Paris pour lancer la présidence française du Conseil de l'Union européenne et faire avancer ses priorités, des questions migratoires au salaire minimum, a annoncé l'Elysée.

Les 27 commissaires européens, dont la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen, sont attendus dans la capitale française vers 17H00 pour la traditionnelle visite marquant le début du semestre de présidence tournante de l'UE.

Ils seront accueillis par Emmanuel Macron pour un dîner à l'Elysée en compagnie du Premier ministre Jean Castex, de plusieurs ministres et des représentants de l'Assemblée nationale et du Sénat.

Vendredi matin, le président français aura un entretien avec Mme Von der Leyen, avant une conférence de presse commune.

Les discussions porteront "en particulier sur les textes annoncés comme prioritaires" par Emmanuel Macron dans sa conférence de presse sur la présidence française (PFUE) le 9 décembre, a indiqué l'Elysée.

Il s'agit de rendre "l'Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin", avait-il expliqué, en indiquant que la devise de cette 13e présidence française était "Relance, puissance et appartenance". Emmanuel Macron souhaite qu'elle s'avère "utile" même si elle va percuter de plein fouet la campagne pour la présidentielle d'avril et les législatives de juin.

Outre ces priorités, plusieurs dossiers chauds devraient être abordés, dont les tensions en Ukraine, les relations post-Brexit avec le Royaume-Uni ou le respect de l'état de droit en Pologne et en Hongrie.

Quelque 400 rendez-vous sont prévus, essentiellement sur les trois premiers mois en raison de la présidentielle en France. Ils comprendront notamment la réception à Paris du président du Conseil européen Charles Michel la semaine prochaine, avant un discours d'Emmanuel Macron suivi d'un débat au Parlement européen le 19 janvier, puis un sommet européen informel les 10 et 11 mars dans un lieu encore indéterminé en France.

A Paris, les commissaires européens se rendront vendredi matin au Panthéon pour rendre hommage à Jean Monnet et Simone Veil, deux grands Européens. Ils se réuniront ensuite en séminaire avec le gouvernement, avant d'être reçus à l'Assemblée nationale et au Sénat.

La France espère des avancées sur plusieurs dossier prioritaires - transition écologique, numérique - d'ici mars, les scrutins présidentiel et législatifs risquant fort de limiter ensuite sa marge de manoeuvre.

Sur la révision des règles budgétaires, qui permettrait de dégager de nouveaux financements pour l'investissement et la croissance, Paris vise un accord politique lors du sommet européen informel de mars en France, malgré les réticences traditionnelles des pays dits "frugaux" comme l'Allemagne ou les Pays-Bas.

Concernant la mise en place d'une taxe carbone aux frontières, "nous allons essayer d'obtenir (...) une forme de consensus vers le mois de mars", indique aussi l'Elysée, en pointant les réserves de pays exportateurs comme l'Allemagne ou l'Italie qui ont peur de "s'aliéner nos grands partenaires internationaux".

La France veut aussi "tenter d'avoir un accord d'ici fin mars" sur la régulation des plateformes numériques.

Elle pourrait avancer plus vite sur le règlement des marchés numériques (Digital Markets Act, DMA) visant à réprimer les pratiques anticoncurrentielles des géants de la tech et sur la lutte contre les contenus haineux ("Digital Services Act").

La mise en place de salaires minimums "adéquats" dans les différents Etats-membres de l'UE - et non d'un Smic unique européen - sera aussi au menu, avec des chances d'avancée.

La France plaidera également pour la création d'un "mécanisme de soutien d'urgence aux frontières" de l'UE, avec renforts de l'agence européenne des frontières Frontex et de policiers et gendarmes d'Etats-membres, lorsqu'un pays est confronté à une crise migratoire subite telle que celle entre la Pologne et le Bélarus en 2021.

Présidence française de l'UE: l'UFC-Que Choisir demande de mieux légiférer sur le commerce en ligne

PARIS : Renforcer la sécurité des produits, mieux encadrer les crédits à la consommation... L'association de consommateurs UFC-Que Choisir demande jeudi à Emmanuel Macron de profiter de la présidence française du Conseil de l'Union européenne pour permettre "une consommation plus responsable et durable" sur le continent.

La position française "permet d'influer sur l'agenda européen et de faciliter les négociations entre Etats membres pour obtenir des accords", note l'UFC-Que Choisir dans un communiqué publié jeudi matin.

Elle demande donc à Emmanuel Macron de se saisir de "la politique de consommation", notamment en révisant "le règlement sur la sécurité générale des produits" pour l'adapter au développement du commerce en ligne et "à l'apparition de nouveaux intermédiaires" qui modifient le fonctionnement du marché.

L'UFC-Que Choisir réclame en outre la mise à jour de la directive sur le crédit à la consommation, pour prendre en compte "la déferlante des minicrédits sur internet ou des locations de longues durées, dont les dérives" résultent "d'une désolante permissivité de la législation européenne" selon l'association.

La France doit "s'engager en faveur de modes de production et de consommation plus durables", plaide encore l'UFC-Que Choisir, réclamant par exemple dans le cadre du paquet énergie-climat d'instaurer "une obligation de résultat à la charge des professionnels en matière de performance des travaux rénovation énergétique des logements".

Elle demande enfin une taxation de l’énergie "plus équitable, au service de la transition énergétique".

Emmanuel Macron accueille jeudi soir les membres de la Commission européenne à Paris pour lancer la présidence française du Conseil de l'Union européenne et faire avancer ses priorités.


Le gouvernement annule 3 milliards d'euros de crédits dans le cadre de l'effort budgétaire

La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.
  • « Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

PARIS : Le gouvernement a acté dans le Journal officiel des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards, dans le cadre de l'effort supplémentaire de 5 milliards d'euros déjà annoncé par Bercy début avril.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.

« Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

Une partie de cette somme a été concrétisée par le décret publié au Journal officiel.

« Afin de prévenir une détérioration de l'équilibre budgétaire sur le budget de l'État », selon le Journal officiel, « le présent décret porte des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d'euros en autorisations d'engagement ». 

« Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d'année », est-il précisé, « ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d'exécution des politiques publiques, selon les termes de la loi de finances initiale pour 2025 ».

Parmi les annulations de crédits, sont concernées la mission « écologie, développement et mobilité durable » (549,6 millions d'euros), la mission « économie » (517,7 millions d'euros), la mission « recherche et enseignement supérieur » (493,3 millions d'euros) ou encore la mission « agriculture, alimentation et affaires rurales » (140 millions d'euros).

« La dégradation récente des perspectives macroéconomiques conduit à anticiper de moindres recettes publiques, en lien notamment avec une révision à la baisse de la prévision de croissance à 0,7 %. Ces risques sont également renforcés par le contexte géopolitique incertain », souligne le décret.

« Dans ce cadre, un effort supplémentaire de maîtrise de la dépense est nécessaire pour respecter la trajectoire de redressement des comptes publics sur laquelle le gouvernement s'est engagé », ajoute le décret. 


France: prières et recueillement pour le pape François à Paris et Marseille

Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
  •  De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France
  • A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019

PARIS: De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France, à la veille de ses funérailles au Vatican.

A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019.

"J'ai vu les foules de la place Saint-Pierre et du parvis (de Notre-Dame) depuis lundi. Je me réjouis beaucoup de l'attachement des catholiques, du peuple d'une façon générale, à cette personnalité qui nous a marqués et a fait bouger les lignes dans l'Eglise et dans la société", a salué Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, auprès de journalistes.

"La transformation des coeurs humains a pu s'opérer sous son aura", a poursuivi le prélat, qui a présidé la messe solennelle "d'action de grâce et pour le repos de l'âme du Saint Père" décédé lundi à Rome.

Une heure avant l'office, une queue de plusieurs centaines de mètres composée de fidèles attendait déjà de pouvoir entrer dans l'édifice.

"Les institutions françaises ont le devoir d'être présentes chaque fois qu'une partie importante du peuple français est bouleversée, touchée, est en deuil", a estimé M. Bayrou, à l'issue de cette cérémonie, estimant que le pape François "était une figure que beaucoup de Français ressentaient comme de bonté, de générosité et du côté des plus faibles et des plus fragiles".

A Marseille, une centaine de personnes ont participé à une veillée de prière à la basilique Notre-Dame de la Garde, la "Bonne mère", symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline face au soleil couchant.

Le pape François s'était rendu dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d'ex-votos lors d'un déplacement à Marseille en septembre 2023. Il y avait dénoncé le sort des migrants en Méditerranée, martelant son message de secours et d'accueil.

- "Valeurs d'humanité" -

A Marseille, la veillée a débuté par une procession sur l'esplanade de la basilique, jusqu'au mémorial aux marins et migrants disparus en mer. Ce même monument devant lequel le jésuite argentin avait souhaité "prier pour les morts en mer, particulièrement les migrants", a rappelé à l'AFP le recteur de la basilique, le père Olivier Spinosa.

"Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence", avait lancé le pape à cet endroit, assurant que "les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues".

"C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation", avait-il insisté.

"Marseille est cosmopolite, le pape aimait cela, et il avait demandé à ce que la Méditerranée ne soit pas un cimetière", s'est remémoré Robert Olivieri, 73 ans, qui avait assisté à la messe du pape dans le stade de la ville, lors de ce déplacement orchestré par l'archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline.

"J'aurais aimé pouvoir aller à Rome mais ce n'est pas possible. Je me sens proche des écrits de François, sa proximité avec les pauvres et les migrants. Ça me touche beaucoup plus que Benoît XVI qui était plus un théologien", a témoigné Sandrine Gougeon, 46 ans, auprès de l'AFP. Pour elle, "le décès de François rajoute de l'incertitude, une forme d'insécurité au monde".

Les funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans, se déroulent samedi. Après la messe en plusieurs langues, place Saint-Pierre, son cercueil sera transporté à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où il sera inhumé.


Arrivée de 115 personnes évacuées de Gaza à l'aéroport de Paris-Orly

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
Short Url
  • Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays"
  • La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source

ORLY: Un groupe de 115 personnes évacuées de la bande de Gaza, à l'initiative de la France, est arrivé à l'aéroport de Paris-Orly vendredi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays", a détaillé une source diplomatique, précisant que cette arrivée depuis Gaza est la plus importante depuis le début de la guerre lancée en représailles à l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source.

Les familles déjà présentes en France ont attendu en fin de matinée l'arrivée de leurs proches dans une ambiance joyeuse, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Parmi les nouveaux arrivés, il y a "des étudiants, boursiers du gouvernement français, qui ont leur bourse depuis 15 ou 18 mois à peu près, mais qui n'avaient pas encore pu venir effectuer leurs études en France", ainsi que des "chercheurs et artistes", venus "pour la plupart avec leur famille", selon Annick Suzor-Weiner, professeure émérite à l'université Paris-Saclay, vice-présidente du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur.

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre.

Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre dans la bande de Gaza et au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé du Hamas.

Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de la guerre.

Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.