PARIS: Vigilance face aux discours de haine et aux actes anti-religieux, confirmation d'une nouvelle instance de l'islam: Emmanuel Macron a rencontré les autorités religieuses mercredi, qu'il a remerciées pour leur capacité à "proposer du lien" en cette période de crise sanitaire.
Le chef de l'Etat a prononcé une allocution devant les représentants des cultes - catholique, protestant, orthodoxe, juif, musulman, bouddhiste - réunis à l'Elysée. Jean Castex et Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, étaient également présents.
"Il a souligné qu'il était vigilant face à tout ce qui pouvait être discours de haine", a déclaré François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France (FPF), interrogé par l'AFP.
Emmanuel Macron a en outre rappelé que 1.400 actes antireligieux (injures, vandalisme, profanations) avaient été recensés en France depuis janvier 2021 (en baisse de 17% par rapport à l'année précédente), a-t-il ajouté. Il a précisé que chaque culte allait rencontrer dans les prochaines semaines les deux députés chargés d'une mission sur les actes anti-religieux, Ludovic Mendes (LREM) et Isabelle Florennes (Modem).
"Il a remercié les cultes pour leur mobilisation depuis le début de la crise du Covid, pour leur capacité à proposer du lien, dans les épreuves de deuil, d'isolement, etc", a pour sa part rapporté Hugues de Woillemont, secrétaire général de la Conférence des évêques de France (CEF).
Selon lui, il a également "remercié l'Eglise (catholique) de France pour avoir commandé le rapport de la Ciase (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise depuis les années 1950, ndlr)" et pour les "décisions prises (ensuite, ndlr) par les évêques" en faveur des victimes.
Emmanuel Macron a par ailleurs confirmé la création d'un Forum de l'islam de France (Forif), une forme de représentation de l'islam basée sur les acteurs départementaux et non plus à partir de la tutelle des fédérations de mosquées affiliées à des pays (Maroc, Turquie, Algérie).
"Il s'agit de faire évoluer les actuelles instances. Cette réforme passe par une refonte du CFCM" (Conseil français du culte musulman), a déclaré Mohammed Moussaoui, président de cette instance qui était jusqu'il y à peu l'interlocuteur historique des pouvoirs publics.
"L'idée est d'avoir des instances représentatives à partir des départements, c'est ma position de longue date, je m'en réjouis", a-t-il dit.
Selon les participants, la question de l'élection présidentielle n'a pas été évoquée.
La CEF doit publier, le 18 janvier, un texte dans lequel elle rappellera "ses points d'attention pour les élections".
La FPF publiera de son côté le 1er février une "adresse aux candidats" avec dix questions importantes à ses yeux (accueil des réfugiés, éducation, pauvreté, racisme, laïcité...).