Tunisie: l'ex-ministre d'Ennahdha Noureddine Bhiri accepte «d'être perfusé» et soigné

Depuis son arrestation vendredi par des agents en civil vers un lieu tenu secret, Bhiri observait une grève de la faim et refusait de prendre ses médicaments (16 comprimés par jour). (Photo, AFP)
Depuis son arrestation vendredi par des agents en civil vers un lieu tenu secret, Bhiri observait une grève de la faim et refusait de prendre ses médicaments (16 comprimés par jour). (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 05 janvier 2022

Tunisie: l'ex-ministre d'Ennahdha Noureddine Bhiri accepte «d'être perfusé» et soigné

  • «Le déclarer en état stable, c'est beaucoup dire», l'ancien ministre de la Justice, 63 ans, ayant encore une tension élevée et des «reins (qui) commencent à se fatiguer» à cause de «son état de déshydratation»
  • Ennahdha dit avoir porté plainte pour «kidnapping» contre le président Kais Saied et le ministre de l'Intérieur Taoufik Charfeddine, qui a ordonné l'arrestation

TUNIS : L'homme fort du parti tunisien d'inspiration islamiste Ennahdha Noureddine Bhiri, arrêté vendredi et hospitalisé deux jours plus tard, "a accepté d'être perfusé" et soigné au moment où son état de santé inquiétait, ont indiqué mercredi des médecins qui l'ont pris en charge.

"Le déclarer en état stable, c'est beaucoup dire", l'ancien ministre de la Justice, 63 ans, ayant encore une tension élevée et des "reins (qui) commencent à se fatiguer" à cause de "son état de déshydratation", ont indiqué à la radio Mosaïque les médecins de l'hôpital de Bizerte (nord), où il est hospitalisé depuis dimanche.

Cependant, ont-ils ajouté, "sa famille lui a parlé et il a accepté qu'on lui pose une perfusion" pour l'hydrater et le soigner, "en espérant qu'il accepte de manger".

Depuis son arrestation vendredi par des agents en civil vers un lieu tenu secret, M. Bhiri observait une grève de la faim et refusait de prendre ses médicaments (16 comprimés par jour).

Ennahdha dit avoir porté plainte pour "kidnapping" contre le président Kais Saied et le ministre de l'Intérieur Taoufik Charfeddine, qui a ordonné l'arrestation.

Plus tôt mercredi, le comité de défense de M. Bhiri affirmait que l'homme fort d'Ennahdha était "entre la vie et la mort". L'avocat et député Samir Dilou avait assuré que sa vie était "en danger", disant tenir ces informations de "sources médicales".

L'Instance de prévention de la torture (INPT, chargée de veiller sur toute personne privée de liberté) a indiqué à l'AFP avoir dépêché sur place une équipe médicale.

"Ils viennent d'arriver et effectuent leurs constatations mais nous n'avons pas encore leur rapport", a précisé en milieu d'après-midi à l'AFP Lotfi Ezzedine, un responsable de l'INPT.

Dimanche, Ennahdha avait déjà affirmé que son ancien ministre se trouvait dans un "état critique", ce qui avait été démenti par des sources de l'INPT et du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme.

Ennahdha est au coeur d'un bras de fer avec le président Kais Saied depuis son coup de force du 25 juillet et sa décision de geler le Parlement que ce parti contrôlait depuis une dizaine d'années. Ennahdha et d'autres opposants ont dénoncé un "coup d'Etat" et différentes ONG ont dit redouter une dérive autoritaire.

«Détention arbitraire»

Par ailleurs, le comité de défense de M. Bhiri a dénoncé mercredi comme "totalement fausses" des accusations prononcées lundi par le ministre de l'Intérieur qui a assuré que l'arrestation de M. Bhiri était liée à "des soupçons graves de terrorisme".

Le parquet a confirmé mardi avoir ouvert une enquête après la réception d'un "rapport des services de lutte contre le terrorisme et le crime organisé". Selon le parquet, des faux documents d'identité et certificats de nationalité ont été attribués à un couple syrien quand M. Bhiri pilotait le ministère de la Justice.

Quelques ONG ont commencé mercredi à critiquer la procédure à l'encontre de M. Bhiri. La Ligue tunisienne des droits de l'Homme a appelé le ministère de l'Intérieur à fournir "des précisions sur les circonstances" de son arrestation.

L'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a dénoncé une interpellation "sans mandat" ni "motivations précises" et le fait que M. Bhiri ait été "conduit dans un lieu de détention secret".

Vendredi, le ministère avait annoncé deux assignations à résidence (un autre cadre d'Ennahdha, Fethi Baldi, a été interpellé), sans donner de noms, faisant état d'une "mesure préventive" justifiée "par la nécessité de préserver la sûreté nationale". 

Selon l'OMCT, "le sort réservé à M. Bhiri s'apparente plutôt à une détention arbitraire" et "illégale".


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.