RABAT : La justice marocaine a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête judiciaire après la récente création d'une instance opposée à « l'occupation marocaine » au Sahara occidental, initiée par des militants sahraouis dont Aminatou Haidar, une figure médiatique pro-indépendance.
Le procureur du roi à Laayoune a annoncé dans un communiqué l'ouverture d'une « enquête judiciaire suite aux informations véhiculées sur la tenue du soi-disant congrès constitutif de +l'instance sahraouie contre l'occupation marocaine+. »
Laayoune est la principale ville du Sahara occidental, ex-colonie espagnole en grande partie contrôlée par le Maroc depuis 1975, et dont le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame l'indépendance. Rabat refuse toute solution autre qu'une autonomie sous sa souveraineté.
Selon des médias marocains, la nouvelle organisation ciblée par la justice marocaine a été créée le 20 septembre à Laayoune par des militants indépendantistes sahraouis, au premier rang desquels Aminatou Haidar.
Sa création est une « atteinte à l'intégrité territoriale du royaume et comporte des incitations claires à commettre des actes contraires au Code pénal », selon la justice marocaine.
L'enquête « permettra de prendre les mesures juridiques adéquates pour préserver l’ordre public et donnera lieu à une sanction juridique pour atteinte à l'intégrité territoriale du royaume », selon la même source.
Aminatou Haidar s'est fait connaître en 2009 après avoir été au coeur d'un véritable bras de fer avec les autorités marocaines. A l'époque, elle avait observé une grève de la faim de plus d'un mois pour protester contre son expulsion par les autorités marocaines de l'aéroport de Laayoune vers les Canaries (Espagne).
Rabat lui reprochait d'avoir refusé d'accomplir les formalités nécessaires et d'avoir renié sa nationalité marocaine. Sous la pression internationale, les autorités du royaume avaient finalement permis à la militante sahraouie des droits humains de regagner Laayoune.