Possible transfert d’actifs militaires US de la Turquie vers la Grèce

C-5 Galaxy, un avion de transport de fret hors gabarit de l'US Air Force (USAF) atterrit à la base aérienne d'Incirlik à Adana, en Turquie, le 10 août 2015 (Reuters)
C-5 Galaxy, un avion de transport de fret hors gabarit de l'US Air Force (USAF) atterrit à la base aérienne d'Incirlik à Adana, en Turquie, le 10 août 2015 (Reuters)
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Publié le Mercredi 30 septembre 2020

Possible transfert d’actifs militaires US de la Turquie vers la Grèce

  • Les États-Unis envisagent la baie de Souda sur l'île grecque de Crète comme une alternative à Incirlik
  • Erdogan a également menacé de renvoyer l'armée américaine de la base aérienne d'Incirlik si le Congrès américain imposait des sanctions à la Turquie

NEW YORK: Les États-Unis étudient des plans pour déplacer certains de leurs actifs importants de la base aérienne d'Incirlik en Turquie vers la Grèce.

Le secrétaire d'État Mike Pompeo discutera de ces propositions lors de sa visite à Souda            Bay, une base aéronavale américaine sur la rive nord de l'île Geek de Crète.

Le président du sous-comité des relations extérieures du Sénat pour l'Europe, le sénateur du Wisconsin Ron Jonson, a déjà mentionné plus tôt en septembre que les États-Unis envisagent Souda Bay comme une alternative à Incirlik.

Jonson a déclaré au Washington Examiner que la politique étrangère « inquiétante » du président turc Recep Tayyip Erdogan pousse les responsables américains à renforcer les préparatifs pour se retirer d’Incirlik.

« C’est très préoccupant, et c’est certainement l’une des raisons pour lesquelles (nous) améliorons notre coopération militaire avec la Grèce en renforçant notre présence dans la baie de Souda, car, pour être parfaitement honnête, notre présence en Turquie est sans doute menacée », a déclaré Jonson.

La visite de Pompeo en Grèce, la deuxième dans la région ce mois-ci, intervient alors que les tensions dans l'est de la Méditerranée sont à un niveau record entre la Grèce et Chypre d'une part, et la Turquie de l’autre part.

L’année dernière, Ankara a signé un accord maritime avec le gouvernement d’accord national libyen et a envoyé ses navires, escorté de militaires, pour débuter les opérations d’exploration gazière dans des zones de la Méditerranée que la Grèce considère comme faisant partie de sa propre zone économique.

Le conflit sur les droits aux ressources énergétiques fait craindre qu'ils ne dégénèrent en affrontements ouverts.

Les plans de changement de base interviennent à un moment où la Turquie est devenue un « allié de l'OTAN et un partenaire des États-Unis peu fiable », a déclaré à Arab News Paul Gadalla, un analyste basé à Washington DC spécialisé dans la Méditerranée orientale qui travaillait au Centre Carnegie Middle East.

Erdogan a décidé l'année dernière, malgré les fortes objections des États-Unis et d'autres alliés de l'OTAN, d'acheter le système sophistiqué de défense aérienne russe S-400.

« C’est du jamais vu, pour un membre de l’OTAN, de faire une commande d’armes aussi importante à un pays somme toute ennemi », a déclaré Gadalla.

Erdogan a également menacé d'expulser l'armée américaine de la base aérienne d'Incirlik si le Congrès américain impose des sanctions à la Turquie pour son achat d'armes russes

« Pompeo semble dire à Erdogan: « Vous savez quoi? Si vous voulez nous expulser, nous avons une autre alternative », a déclaré Gadalla. « La Grèce est apte, et plus que désireuse d’assumer le rôle de nouveau partenaire digne de confiance. Elle cherche un moyen d'acquérir plus d'influence diplomatique sur la Turquie, et elle a la certitude que cette dernière n’attaquerait pas les troupes américaines en Grèce. »

Pendant une décennie, la Grèce était plongée dans une crise économique. Il avait un gouvernement d'extrême gauche qui était sans cesse en désaccord avec l'UE.

Maintenant, a déclaré Gadalla, « Athènes essaie vraiment de renforcer sa réputation et de prouver qu’elle est une force stable dans l’est de la Méditerranée. Elle recherche également un soutien diplomatique pour protéger ses intérêts énergétiques et géopolitiques. La Grèce cherche ainsi à étoffer ses relations avec les États-Unis dans l'espoir d'obtenir de nouvelles armes et moderniser son armée. »

Il a ajouté : « Les États-Unis, pour leur part, voient de plus une opportunité primordiale en Grèce. Alors que le pays est en train de privatiser ses ports, ils tentent d'empêcher la Chine de les acquérir »

Les Chinois contrôlent déjà en grande partie le port du Pirée à Athènes, l'un des ports méditerranéens les plus fréquentés.

La Chine et la Russie font pression pour gagner plus d'influence dans la région. Leurs efforts devraient s'accentuer pour combler le vide que laisserait un éventuel retrait américain d'Incirlik.

Prendre le contrôle de la base aérienne « donnerait à la présence de la Russie une longueur d’avance encore plus considérable en Méditerranée orientale », a déclaré Gadalla.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.


La Chine contredit Trump et dément tout appel récent avec Xi Jinping

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
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  • Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation
  • Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines

PEKIN: La Chine a assuré lundi qu'aucun appel téléphonique n'avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contredisant les affirmations de Donald Trump qui dit avoir parlé avec le dirigeant chinois.

Les deux premières puissances économiques mondiales sont engagées dans une guerre commerciale, déclenchée par le locataire de la Maison Blanche.

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains.

Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation.

"À ma connaissance, les deux chefs d'État n'ont pas eu de conversation téléphonique récemment", a indiqué lundi lors d'un point de presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines.

"Je tiens à rappeler que la Chine et les États-Unis n'ont pas engagé de consultations ni de négociations concernant les droits de douane", lui a répondu lundi Guo Jiakun.

 


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.