RENNES: Les parents d'une fillette de 10 ans, vaccinée par erreur avec une demi-dose de Moderna prévue pour les adultes à Avranches (Manche), ont déposé une plainte, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
"Une plainte a été déposée par le père pour ces faits", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Coutances Cyril Lacombe, confirmant des informations de la presse locale.
Selon l'Agence régionale de Santé de Normandie, "un enfant venu se faire vacciner le 22 décembre au centre de vaccination d'Avranches a reçu par erreur une demi-dose de Moderna, au lieu du Pfizer pédiatrique".
"Cette erreur ayant été immédiatement constatée par les professionnels de santé du centre, la famille a été reçue sur place par le médecin référent", poursuit l'ARS dans un courriel à l'AFP, précisant que l'enfant "se porte bien".
Selon l'agence, l'échange avec le médecin a permis de présenter aux parents "les éventuels effets post-vaccinaux et les principaux signes pouvant laisser penser à un effet indésirable, notamment de très rares cas d’inflammations cardiaques, réversibles et sans gravité".
Selon le directeur du Centre hospitalier d'Avranches-Granville Joanny Allombert, interrogé par France Bleu, la fillette a été aiguillée par un professionnel de santé sur une mauvaise file d'attente.
"Nous gérons plusieurs lignes de vaccination en même temps. Et à un moment donné, il y a eu un glissement. La jeune fille a été invitée à s'asseoir au mauvais endroit parce qu'il n'y avait pas de place au bon endroit. Et ça s'est enchaîné. L'infirmière a fait l'injection et tout de suite, elle s'est rendu compte de son erreur. Ca n'aurait pas dû se produire", a déclaré M. Allombert.
L’ARS Normandie précise avoir mis en place "une analyse de la situation et des mesures correctrices immédiates".
La ligne de vaccination pédiatrique pour les enfants âgés de 5 à 11 ans avait été activée mi-décembre.
Début novembre, la Haute autorité de santé en France (HAS) avait déconseillé le recours au vaccin Moderna pour les moins de 30 ans, se basant notamment sur une étude selon laquelle il accroît légèrement le risque de myocardite et péricardite pour cette population.
La myocardite et la péricardite sont des inflammations du coeur. La première touche le myocarde, principal muscle cardiaque, et la seconde le péricarde, la membrane qui enveloppe le coeur. Dans la majorité des cas, l’état de santé des patients s’améliore de lui-même ou à l’aide d’un traitement.