AMMAN: Les députés de la chambre basse (Chambre des représentants) de Jordanie se sont livrés à une bagarre générale, aujourd’hui, après une discussion animée sur des amendements constitutionnels controversés.
En un instant, un groupe de députés a commencé à se battre, après un échange d’insultes et des altercations verbales entre le président de la Chambre, Abdelkarim Daghmi, et le député Suleiman Abou Yahya, qui a accusé M. Daghmi d’être «incapable de diriger».
La situation étant devenue incontrôlable, M. Daghmi, le plus ancien député du Parlement, a dû suspendre la séance durant trente minutes.
La pagaille a commencé lorsque la session de ce mardi s’est ouverte par une discussion sur les propositions d’amendements constitutionnels, en vertu desquels le terme «femmes jordaniennes» a été ajouté au titre du deuxième chapitre de la Constitution sur les droits et devoirs des Jordaniens.
Certains députés, en particulier les femmes, affirment que l’amendement créera une discrimination fondée sur le genre entre les Jordaniens.
Défendant les amendements, le chef de la commission juridique de la Chambre, le député Abdelmunim Oddat, a déclaré que le terme «femmes jordaniennes» n’ajoute aucune nouvelle disposition à la Constitution et ne vise qu’à créer une «égalité linguistique».
Mais M. Oddat n’a pas pu poursuivre sa défense car de nombreux députés ont crié contre lui pour s’opposer à l’amendement proposé, demandant que le terme «femmes jordaniennes» soit supprimé.
Sa demande de suspension de la session pour maîtriser la situation ayant été rejetée par M. Daghmi, M. Abou Yahya a déclaré au président de la Chambre: «Vous êtes incapable de diriger, vous ne savez rien!» Furieux, ce dernier a répondu: «Taisez-vous et quittez la salle!»
C’est alors que les choses ont dégénéré et que la séance a tourné au chaos.
Le gouvernement a soumis à la chambre basse un total de trente amendements constitutionnels, qui prévoient la création d’un conseil de sécurité nationale et de politique étrangère dirigé par le roi.
La commission juridique de la Chambre a réexaminé les amendements proposés par le gouvernement et elle a reformulé la disposition en supprimant l’expression «dirigé par le roi».
Selon la commission, le roi est constitutionnellement le chef de l’État et le chef de l’autorité exécutive et par conséquent, «cette formule n’est pas nécessaire».
La commission a ajouté que l’amendement des femmes «défend les droits de cette classe sociale» et «accroît leur rôle effectif dans la construction de la société», en les intégrant pleinement selon le principe des droits, des devoirs, de la justice sociale et de l’égalité des chances.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com