Desmond Tutu, icône de la lutte anti-apartheid, n'est plus

Short Url
Publié le Dimanche 26 décembre 2021

Desmond Tutu, icône de la lutte anti-apartheid, n'est plus

  • Le président exprime «au nom de tous les Sud-Africains, sa profonde tristesse suite au décès, ce dimanche» de cette figure essentielle de l'histoire sud-africaine
  • The Arch, comme il était surnommé par les Sud-Africains était affaibli depuis plusieurs mois

L'archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu, icône de la lutte contre l'apartheid et prix Nobel de la Paix, est décédé dimanche à l'âge de 90 ans, a annoncé le président Cyril Ramaphosa. 

Le président exprime "au nom de tous les Sud-Africains, sa profonde tristesse suite au décès, ce dimanche" de cette figure essentielle de l'histoire sud-africaine, dans un communiqué.

"Le décès de l'archevêque émérite Desmond Tutu est un nouveau chapitre de deuil dans l'adieu de notre nation à une génération de Sud-Africains exceptionnels qui nous ont légué une Afrique du Sud libérée", a ajouté le président.

"Un homme d'une intelligence extraordinaire, intègre et invincible contre les forces de l'apartheid, il était aussi tendre et vulnérable dans sa compassion pour ceux qui avaient souffert de l'oppression, de l'injustice et de la violence sous l'apartheid, et pour les opprimés et pour les oppresseurs du monde entier", a ajouté M. Ramaphosa.

The Arch, comme il était surnommé par les Sud-Africains était affaibli depuis plusieurs mois. Il ne parlait plus en public mais saluait toujours les caméras présentes à chacun de ses déplacements, sourire ou regard malicieux, lors de son vaccin contre le Covid dans un hôpital ou lors de l'office au Cap pour célébrer ses 90 ans en octobre.

Quelques bons mots et formules choc

L'archevêque anglican Desmond Tutu, décédé dimanche, était un homme de foi et de convictions, mais aussi de mots. Il maniait aussi bien l'humour que la colère pour faire passer ses valeurs et ses indignations.

Voici quelques-unes de ses citations les plus connues:

- "Soyez gentils avec les Blancs, ils ont besoin de vous pour redécouvrir leur humanité".

(Octobre 1984, aux pires heures de l'apartheid)

- "C'est l'histoire d'un Zambien et d'un Sud-Africain qui discutent. Le Zambien vante son ministre de la Marine. Le Sud-Africain demande: "mais, vous n'avez pas de marine, pas d'accès à la mer, comment pouvez-vous avoir un ministère de la Marine? Et le Zambien de rétorquer: "et vous, en Afrique du Sud, vous avez bien un ministère de la Justice, non?"

(Discours d'attribution du prix Nobel, 11 décembre 1984)

- "Pour l'amour de Dieu, est-ce qu'ils vont entendre, est-ce que les Blancs vont entendre ce que nous essayons de dire? S'il vous plaît, la seule chose que nous vous demandons, c'est de reconnaître que nous sommes humains, nous aussi. Quand vous nous écorchez, nous saignons, quand vous nous chatouillez, nous rions".

(Discours demandant des sanctions contre l'Afrique du Sud, janvier 1985)

- "Votre président est un désastre en ce qui concerne les Noirs. Je suis très fâché. L'Occident peut aller au diable. Les syndicats noirs appellent à des sanctions. Plus de 70% de notre peuple, comme le montrent deux sondages, veulent des sanctions. Mais non, le président Reagan sait mieux que tout le monde. Nous allons souffrir. Il est là, comme le grand chef blanc à l'ancienne, à nous dire que nous, les Noirs, on ne sait pas ce qui est bon pour nous. L'homme blanc sait".

(Entretien à la presse américaine après le refus du président Ronald Reagan d'imposer des sanctions au régime de l'apartheid, juillet 1986)

- "En Afrique du Sud, j'ai souvent demandé lors de réunions publiques auxquelles Noirs et Blancs participaient: +levez les mains!+ Puis j'ai dit: +bougez les mains+. Et j'ai encore dit: +regardez vos mains+. Des couleurs différentes, représentant des gens différents. Vous êtes le peuple arc-en-ciel de Dieu".

(Extrait de son livre "The Rainbow People of God", 1996)

- "Je remercie profondément Dieu d'avoir créé le Dalaï Lama. Pensez-vous sérieusement, comme certains l'ont dit, que Dieu se dit: +d'accord, ce gars, le Dalaï Lama, il n'est pas mal. Quel dommage qu'il ne soit pas chrétien+? Je ne crois pas que ce soit le cas, parce que, vous savez, Dieu n'est pas chrétien".

(Juin 2006 à Bruxelles)

- "Il s'est transformé en quelque chose d'assez invraisemblable. Une sorte de Frankenstein pour son peuple".

(A propos du président zimbabwéen Robert Mugabe - juin 2008)

- "Un jour à San Francisco, j'étais bien tranquille dans mon coin, une femme fait irruption devant moi. Visiblement émue, elle me salue d'un +bonjour, archevêque Mandela!+ Deux hommes pour le prix d'un".

(Conférence - octobre 2008)

- "Notre gouvernement qui me représente -qui me représente, moi?- a dit qu'il ne soutiendrait pas les Tibétains qui sont brutalement opprimés par les Chinois. Je vous préviens, je vous préviens que nous allons prier comme nous avons prié pour la chute du régime de l'apartheid, nous allons prier pour la chute d'un gouvernement qui ne nous représente pas".

(Conférence de presse après le refus du gouvernement sud-africain d'accorder un visa au Dalaï Lama pour assister aux 80 ans de Tutu, octobre 2011).

- "Je ne vénérerai pas un Dieu homophobe (...) Je refuserai d'aller dans un paradis homophobe. Non, je dirais désolé, je préfère de loin aller de l'autre côté. Je suis aussi impliqué dans cette campagne que je l'étais contre l'apartheid. Pour moi, c'est du même niveau".

(Discours - juillet 2013)

- "Avait-il des faiblesses? Bien sûr. Et parmi elles, cette loyauté inébranlable envers cette organisation (l'ANC) et certains collègues qui ont fini par le décevoir. Il a gardé dans son gouvernement des ministres incapables, franchement incompétents. Mais je crois qu'il était saint, parce qu'il a puissamment inspiré les autres".

(Au lendemain de la mort de Nelson Mandela, le 6 décembre 2013)

- "Les gens mourants ont le contrôle de leur vie, alors pourquoi devrait-on leur refuser le contrôle de leur mort?"

(Tribune - octobre 2016)

 

Le suicide assisté, son ultime combat

Contre sa hiérarchie, il a défendu les homosexuels et le droit à l'avortement. A la fin de sa vie, malade, l'archevêque sud-africain Desmond Tutu a ouvert un nouveau front contre son église anglicane, tout aussi sensible, celui du droit au suicide assisté.

Respecté pour sa lutte acharnée contre le régime raciste de l'apartheid, il a brisé le tabou de l'euthanasie en deux temps.

En 2014 d'abord. Dans une tribune publiée dans la presse britannique, il frappe un grand coup en dénonçant l'acharnement à maintenir en vie son ami Nelson Mandela, décédé un an plus tôt à 95 ans. "Ce qui a été fait à Madiba est scandaleux", écrit-il, citant le nom clanique de l'ancien président.

ans cette photo d'archive prise le 21 août 1996, l'archevêque Desmond Tutu (à gauche) rencontre le Dalaï Lama, chef spirituel et politique du peuple tibétain, dans le jardin de l'hôtel Mount Nelson à Cape Town. L'icône sud-africaine anti-apartheid Desmond Tutu, décrite comme la boussole morale du pays, est décédée le 26 décembre 2021 à l'âge de 90 ans, a annoncé le président Cyril Ramaphosa. Anna ZIEMINSKI / AFP
Dans cette photo d'archive prise le 21 août 1996, l'archevêque Desmond Tutu (à gauche) rencontre le Dalaï Lama, chef spirituel et politique du peuple tibétain, dans le jardin de l'hôtel Mount Nelson à Cape Town. L'icône sud-africaine anti-apartheid Desmond Tutu, décrite comme la boussole morale du pays, est décédée le 26 décembre 2021 à l'âge de 90 ans, a annoncé le président Cyril Ramaphosa.
Anna ZIEMINSKI / AFP

Lors d'une séquence télévisée où il apparaissait aux côtés d'autres dirigeants, "on pouvait voir que Madiba n'était plus complètement là. C'était un affront à sa dignité", s'indigne Mgr Tutu. "Pourquoi prolonger une vie qui est sur sa fin ?".

A son propre sujet, et au risque de fâcher "beaucoup de gens", il ajoutait en allusion au suicide assisté: "je dirais que cela ne me dérangerait pas".

Deux ans plus tard, à l'occasion de ses 85 ans, et alors qu'il sort de multiples séjours à l'hôpital pour une infection récurrente liée à un cancer de la prostate diagnostiqué en 1997, il tranche clairement.

"Je suis plus proche du hall des départs que de celui des arrivées", écrit-il avec son humour habituel dans le Washington Post. "Plus que jamais, je me sens dans l'obligation de prêter ma voix à cette cause (...) Je ne veux pas être gardé en vie à tout prix", martèle-t-il à l'intention de ses proches.

L'archevêque "prie" pour que les politiques aient "le courage" de soutenir "le choix des citoyens en phase terminale". Car les mourants devraient pouvoir "choisir comment et quand ils quittent la terre", ajoute-t-il dans cet éditorial qui fait sensation dans le monde entier, propulsant la question au premier plan du débat public.

- "Quand Tutu parle, le monde écoute" -

Seule une poignée de pays, dont la Belgique et le Canada, ainsi que certains Etats américains, autorisent l'euthanasie. En Afrique du Sud, c'est un crime passible de quatorze ans de prison, même si aucune peine de ce type n'a jamais été prononcée.

"C'est courageux d'essayer de provoquer les théologiens et les dirigeants de l'Église à y réfléchir, l'archevêque nous a rendu un merveilleux service", estime le père Anthony Egan, enseignant jésuite à l'université de Witwatersrand.

Mais l'engagement de Desmond Tutu ne réjouit pas tout le monde.

Sur l'euthanasie, comme sur d'autres thèmes, "Tutu adopte une position contraire", estime Philip Rosenthal de l'organisation Euthanasia Exposed, opposée au suicide assisté. "Ses opinions tranchent avec les enseignements de la Bible, et le sentiment d'une majorité des Sud-Africains", juge-t-il.

L'église anglicane, qui a érigé le droit à mourir des malades en phase terminale en "Rubicon éthique", a semblé gênée par le positionnement de son célèbre archevêque. Contactée à de nombreuses reprises par l'AFP, sa branche d'Afrique australe a toujours refusé de le commenter.

L'Association sud-africaine des soins palliatifs (HPCA), elle, n'a pas caché son indignation. "Les gens demandent l'euthanasie par désespoir et en raison du manque de soins" en fin de vie, estime sa présidente Liz Gwyther, qui se dit "attristée" par le combat "dangereux" de Mgr Tutu.

Les partisans du suicide assisté ont bénéficié au contraire du soutien de poids de l'archevêque. "Quand Tutu parle, le monde écoute et les gens en parlent", relève Sean Davison, directeur de l'ONG Dignity SA. "Ils se disent +peut-être qu'on devrait en discuter plutôt que de l'ignorer+."

L'engagement public du prélat n'a duré que quelques années, mais assez pour changer la donne en Californie.

En 2015, son gouverneur, Jerry Brown, fervent catholique, a cité une lettre de l'archevêque et son "appel sincère" en faveur de l'euthanasie pour justifier sa décision de ratifier la loi de son État sur le suicide assisté.

Les grandes dates de l'archevêque Desmond Tutu

Voici les grandes dates de la vie de Desmond Mpilo Tutu, prix Nobel de la Paix 1984, icône sud-africaine de la lutte contre l'apartheid.

- 7 octobre 1931: naissance dans la ville minière de Klerksdorp, à l'ouest de Johannesburg. Sa mère est domestique, son père directeur d'école primaire.

- 1961: Enseignant de lycée, il étudie la théologie. Il est ordonné prêtre anglican. 

- 1976: nommé évêque du Lesotho, petit pays enclavé au milieu de l'Afrique du Sud. 

- 1978: devient le premier dirigeant noir du Conseil sud-africain des églises (SACC), qui compte 15 millions de fidèles actifs dans la lutte contre l'apartheid.

- 1984: lauréat du Nobel de la paix pour son combat non-violent contre l'apartheid. La même année, il est nommé évêque de Johannesburg et appelle au boycott économique du régime raciste blanc de Pretoria. 

- 1986: nommé archevêque du Cap et premier chef noir de l'Eglise anglicane pour toute l'Afrique australe, soit quelque deux millions de fidèles. 

- 1987: il participe à des campagnes contre le sida et prône l'usage des préservatifs.

- 1994: emploie la formule "Nation arc-en-ciel", largement reprise pour désigner l'Afrique du Sud.

- 1996: Deux ans après la fin de l'apartheid, il préside la Commission vérité et réconciliation (TRC) pour faire la lumière sur les crimes commis sous ce régime.

- 1997: est soigné pour un cancer de la prostate.

- 2007: préside "The Elders" (les Anciens), groupe de personnalités internationales oeuvrant pour le règlement de conflits dans le monde.

- 2009: soutient le Dalaï Lama et le Tibet.

- 2010: A 79 ans, il annonce son retrait de la vie publique.

- 2013: déclare qu'il ne votera plus pour l'ANC, se disant déçu par la corruption, l'état des écoles publiques, la pauvreté persistante.

- 2016: prend position pour le droit au suicide assisté.

- 2021: Fait une brève apparition lors de sa vaccination contre le Covid. En chaise roulante, il sourit et salue mais ne prend pas la parole devant les caméras. On le verra pour la dernière fois à un office religieux au Cap pour ses 90 ans en octobre.

Le combat de Desmond Tutu «restera dans nos mémoires», salue Emmanuel Macron

Le "combat" de Desmond Tutu "pour la fin de l'apartheid et la réconciliation sud-africaine restera dans nos mémoires", a salué dimanche le président français Emmanuel Macron, après l'annonce du décès de l'icône de la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud.

Mgr Tutu "consacra sa vie aux droits de l’Homme et à l’égalité des peuples", rappelle le chef de l'Etat dans un tweet, joignant sa voix au concert international d'hommages à l'ancien archevêque anglican du Cap.

Christiane Taubira, potentielle candidate de gauche à la présidentielle, a rappelé pour sa part avoir rencontré Desmond Tutu alors qu'elle était ministre. 

"Résonne son rire, car j’ai connu aussi le son de sa colère et j’ai vu ses larmes de près", a-t-elle tweeté : "Étudiante, j’ai vénéré Desmond Tutu. Députée, j’ai pu lui dire merci pour tant de courage. Ministre, je l’ai salué officiellement. La dernière fois aux adieux à Mandela. Quelle vie!"

Le président LREM de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a adressé ses "pensées émues et respectueuses pour un militant de la paix et de la fraternité, un combattant des ségrégations et du racisme, un humaniste généreux et exigeant".

"Qu’il repose en paix", a tweeté pour sa part la candidate PS à la présidentielle Anne Hidalgo, faisant part de son "immense respect et reconnaissance pour ce combattant infatigable des droits et de l’égalité".

Dans un message, l'ancien ministre socialiste Jack Lang rend hommage à "un homme de courage, de convictions et de bonté", et évoque les liens d'amitié entre Desmond Tutu et l'ancien président François Mitterrand (1981-1995).


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.