ERBIL: Les corps de 16 victimes, décédées en novembre lors d'un naufrage en Manche ayant fait 27 morts, ont été rapatriés dimanche avant l'aube au Kurdistan d'Irak où les familles les attendaient pour organiser des funérailles, a constaté un photographe de l'AFP.
L'avion est arrivé aux alentours de deux heures du matin (23H00 GMT) à l'aéroport d'Erbil, la capitale de la région autonome dans le nord de l'Irak. Les victimes ont été transférées dans des ambulances qui ont quitté l'aéroport pour les transporter vers leur ville d'origine au Kurdistan, a précisé le photographe.
Les corps iront vers les villes de Darbandikhan, Ranya mais aussi Soran ou Qadrawa, où l'AFP avait rencontré en novembre les familles qui attendaient dans l'angoisse des nouvelles d'un fils ou d'un proche se trouvant potentiellement sur l'embarcation.
Au moins 27 personnes ont péri dans le drame du 24 novembre, le plus meurtrier survenu en Manche, sillonnée quotidiennement par des migrants tentant de rallier les côtes anglaises à bord de fragiles embarcations.
Dans un terminal de l'aéroport d'Erbil, les familles ont attendu dans l'émotion l'arrivée des victimes, selon le photographe de l'AFP.
Des dizaines de personnes, hommes, femmes et enfants, étaient présentes, certaines se serrant dans les bras. Des femmes, toutes de noir vêtues, se lamentaient sur la disparition d'un proche, une autre exhibait les photos d'un jeune homme.
Initialement prévu vendredi, le rapatriement a été reporté à deux reprises. Samedi avant l'aube, des dizaines de proches ont déjà attendu de longues heures, pour finalement s'entendre dire à la dernière minute que l'avion ne viendrait pas.
Sur les corps retrouvés 26 ont été identifiés en France: dix-sept hommes et sept femmes âgés de 19 à 46 ans, un adolescent de 16 ans et une enfant de 7 ans.
Outre les seize Kurdes d'Irak, figurent également un Kurde d'Iran, trois Éthiopiens, une Somalienne, quatre Afghans et un Égyptien.
Deux hommes seulement avaient pu être secourus, un Kurde irakien et un Soudanais d'après le ministère de l'Intérieur français.
Selon le témoignage de l'un deux, 33 personnes étaient à bord lorsque les passeurs les ont comptées.
Des questions se posent sur les appels qu'auraient passés les migrants aux autorités françaises et anglaises, quand leur embarcation de fortune a commencé à couler, selon le témoignage d'un rescapé.
La préfecture maritime de la Manche avait exclu que l'appel des migrants en difficulté n'ait pas été traité.