Spectaculaire évasion d'un détenu à l'hôpital de Pontoise

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti s'est rendu à la maison d'arrêt d'Osny dans le Val-d'Oise pour apporter son "indéfectible soutien" aux surveillants qui encadraient le transfert médical. (AFP)
Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti s'est rendu à la maison d'arrêt d'Osny dans le Val-d'Oise pour apporter son "indéfectible soutien" aux surveillants qui encadraient le transfert médical. (AFP)
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Publié le Mercredi 22 décembre 2021

Spectaculaire évasion d'un détenu à l'hôpital de Pontoise

  • La complice «demande à ce que le détenu soit détaché» puis tire sur l'un des fonctionnaires
  • Sur place, deux étuis de calibre 12 ont été retrouvées, a précisé la source policière

OSNY: Sa tentative de suicide n'était qu'un leurre: un détenu, transféré mardi soir à l'hôpital de Pontoise après des automutilations, y était attendu par une femme qui a ouvert le feu sur les agents pénitentiaires non armés qui l'escortaient, permettant son évasion.

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti s'est rendu à la maison d'arrêt d'Osny dans le Val-d'Oise pour apporter son "indéfectible soutien" aux surveillants qui encadraient le transfert médical, peu après 15h00, a constaté un journaliste de l'AFP. Il a auparavant rencontré l'agent pénitentiaire blessé à l'hôpital de Pontoise. 

Les trois surveillants sont "psychologiquement extrêmement marqués par ce qu’ils ont vécu hier", a déclaré M. Dupond-Moretti devant la presse. "Les agents pénitentiaires, qui constituent la troisième force de sécurité de ce pays, en aucune façon ne méritent d’être +tirés+ comme ils l’ont été hier soir, au péril de leur vie", a-t-il ajouté.

Le fugitif, âgé de 28 ans et incarcéré à la maison d'arrêt d'Osny, était arrivé au centre hospitalier vers 21H30. Il faisait l'objet d'"une extraction médicale après qu'il a été découvert dans sa cellule en train de se mutiler", selon l'administration pénitentiaire.

Sur le parking, l'escorte, composée de pompiers et de trois agents pénitentiaires sans arme mais équipés de gilets pare-balle, est en fait attendue par une femme armée d'un fusil, "à pompe ou de chasse", selon une source policière.

La complice "demande à ce que le détenu soit détaché" puis tire sur l'un des fonctionnaires. Ce dernier reçoit "30 impacts de plomb, superficiels, dans le bas du dos", le blessant légèrement, selon cette source. 

Il a été admis à l'hôpital en observation pour "passer des examens complémentaires" mais "ses jours ne sont pas en danger", selon l'administration pénitentiaire, précisant que le surveillant a été "protégé par son gilet pare-balle". Les pompiers présents lors du transfert sont "secoués et se reposent", indique le Sdis du Val-d'Oise.

Sur place, deux étuis de calibre 12 ont été retrouvées, a précisé la source policière.

La femme, le détenu et un troisième homme qui faisait le guet ont ensuite pris la fuite ensemble à bord d'une voiture. Ils sont activement recherchés avec la diffusion d'une fiche aux services à l'échelle nationale.

La PJ de Versailles a été saisie de l'enquête des chefs "d’évasion en bande organisée et tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique", précise le parquet de Pontoise dans un communiqué. Au vu des éléments, aucune enquête administrative n'a été diligentée, selon la Chancellerie.

L'homme, issu de la communauté des gens du voyage, était en détention provisoire depuis le 1er octobre, dans l'enquête sur un assassinat commis fin septembre, indique le parquet de Pontoise. Il est soupçonné d'avoir tué à Valenton (Val-de-Marne) un jeune homme de 18 ans dans la nuit du 28 au 29 septembre.

Selon la source policière, il était déjà très défavorablement connu des services de police pour tentative d'homicide, vols et violences aggravées et séquestration, mais n'était pas classé comme "détenu particulièrement signalé" (DPS).

Huit évasions en 2021

Interrogée sur l'absence de port d'arme chez les agents, la Chancellerie a indiqué que "le niveau de risque est à replacer dans le contexte", avec "deux évasions en 2020 sur 54.371 extractions médicales". En 2021, pour huit des treize évasions recensées, dont celle d'Osny, le détenu a profité d'un transfert à l'hôpital pour se faire la belle. 

"Sur ces trois dernières années, une seule de ces évasions est survenue avec une complicité extérieure. Le cas de figure le plus classique est celui de la fuite du détenu", a-t-on précisé place Vendôme.

En mai 2018, à l'hôpital de Brest, un détenu fiché S était parvenu à fausser compagnie à ses gardes et avait pris la fuite avec des complices qui l'attendaient dans une voiture.

Début novembre, un prisonnier toulousain s'est évadé de l'hôpital de Carcassonne dans des conditions similaires, selon France Bleu et La Dépêche.

Les escortes de détenus ne sont plus assurées par les forces de l’ordre depuis 2019. Cette tâche est désormais assurée par les agents pénitentiaires.

Les extractions pour raison médicale sont assurées depuis une circulaire d'octobre 2019 par "des équipes locales de sécurité pénitentiaires (ELSP) déployées sur le territoire, formées et habilitées au port d’arme", selon la Chancellerie.

Au 13 décembre, 519 personnels pénitentiaires étaient habilités au port d'armes, répartis dans 51 équipes locales de sécurité pénitentiaires, a-t-elle ajouté. 

Ralenties par la crise sanitaire, ces formations "doivent être accélérées en 2022" avec notamment 216 agents formés l’année prochaine sur le ressort de la Direction interrégionale de Paris dont la prison d'Osny, selon la Chancellerie.

"Cet épisode, sans conséquence tragique heureusement, met cependant en lumière des dysfonctionnements qui ne sont pas nouveaux et posent de réelles questions de sécurité pour les fonctionnaires hospitaliers et pénitentiaires", a réagi dans un communiqué l'Unsa Santé et Sociaux Public et Privé du Val d'Oise et de Pontoise.


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.


L’Europe en rangs dispersés face à la déferlante Trump

Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Les Européens ont beau tenter de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour, selon un ancien diplomate français
  • Il craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, en raison de son manque de préparation

PARIS: Ça va mal pour l’Europe. C’est le constat que fait un ancien diplomate français, un peu plus d’une semaine à peine, après l’investiture du président Républicain Donald Trump pour un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Durant son premier mandat (2017 à 2021), les dirigeants européens ont certes eu le loisir d’expérimenter ses méthodes brusques unilatérales et souvent provocantes.

Ils ont également compris que toutes ses décisions sont prises sur la seule base des intérêts des États Unis partant du fameux slogan « America first », faisant fi des accords internationaux et bilatéraux ainsi que des intérêts de ses propres alliés.

Pendant ces cinq années, Trump à avancé à la manière d’une déferlante, porté par un courant d’américains protestataires, que certains croyaient éphémère et voué à disparaître sous le poids des frasques présidentielles.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

- Arlette Khouri

Avec sa réélection pour succéder au président démocrate Joe Biden, force est de constater que c’est le contraire qui s’est passé.

Au lieu de se dissiper, le courant protestataire s’est radicalisé, pour devenir un courant idéologique porteur d’une vision bien précise du monde et de la place suprémaciste  des États-Unis à la tête de ce monde.

Les européens ont eu beau tenté de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour assure l’ancien diplomate, qui craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, par son manque de préparation.

Or depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

Auparavant il avait assuré qu’il est en mesure de régler le conflit ukrainien en 24 heures dans l’ignorance la plus totale des intérêts européens et des menaces que cela peut impliquer au niveau de la sécurité du continent.

Sans tenir compte de leurs capacités économiques, il a sommé les pays européens de consacrer cinq pour cent de leurs revenus au budget de la défense, tout en laissant planer un doute sur l’avenir de l’engagement américain dans le cadre de la sécurité européenne.

Il a réitéré  à souhait son attachement à une mondialisation débridée, privilégiant les marchés et les produits américains, sans écarter une hausse exorbitante des droits de douanes sur les exportations européennes vers les États-Unis.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne.

- Arlette Khouri

Face à cela, souligne la source diplomatique, il faut une Europe homogène, et unifiée au sujet de l’attitude à adopter face au retour de Trump, mais cela est loin d’être le cas, puisque les rangs européens sont plus que jamais dispersés.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne, pour des raisons inhérentes à la mauvaise conjoncture politique aussi bien à Paris qu’à Bonn.

Selon la même source l’Europe diverge et hésite, entre une approche d’apaisement et une approche robuste et défensive.

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen prône une approche latérale, qui consiste à proposer au président américain « des Deals » conçus de façon à donner à Trump l’impression d’être à son avantage.

La France, indique la source, cherche à dégager un minimum de dénominateurs communs entre les composantes européennes, et une approche commune à minima pour éviter à l’Europe, nombre de revers économiques et politiques dans les cinq années à venir.

Cela semble en tout cas  être l’objectif de la rencontre européenne informelle qui se tiendra à l’initiative de la France au Château Limont, le 3 février prochain, sans aucune garantie de succès, surtout que précise la source, certains pays d’Europe, dont l’Italie et la Pologne, courtisent Trump.

Par ailleurs, cette approche ne fait pas l’unanimité en France, où de nombreuses voix s’élèvent à la faveur d’une politique musclé face aux États-Unis, allant jusqu’à brandir le slogan « œil pour œil et dent pour dent », pour affronter l’agressivité Trumpiste.

La période est cruciale estime l’ancien diplomate, et à défaut d’unité et de préparation, les années à venir risquent d’être une sorte de « vallée de larmes », aussi bien pour l’Europe que pour le reste du monde, lorgné à travers le prisme abrupte et arbitraire du président américain.