JERUSALEM: Le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan a rencontré mercredi le Premier ministre israélien Naftali Bennett, dont le gouvernement s'oppose aux efforts pour relancer les négociations sur le nucléaire iranien, avant de s'entretenir avec le leader palestinien Mahmoud Abbas.
"Les délégations américaine et israélienne ont tenu des consultations détaillées sur l'Iran, durant lesquelles M. Sullivan a souligné la détermination de l'administration américaine à faire face à tous les aspects de la menace que représente l'Iran pour la paix et la sécurité régionales et internationales", a déclaré Emily Horne, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, dans un communiqué.
M. Sullivan "a également réaffirmé l'engagement ferme des Etats-Unis à ce que l'Iran n'obtienne jamais l'arme atomique", selon la même source.
Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, craint de voir l'Iran devenir prochainement un pays du "seuil du nucléaire", c'est-à-dire ayant suffisamment de combustible pour produire la bombe atomique.
Et Naftali Bennett, qui a accusé l'Iran de "chantage nucléaire", a récemment demandé la "fin immédiate" des négociations nucléaires à Vienne avec Téhéran, s'opposant à une levée des sanctions contre ce pays.
"Ce qui se passe à Vienne a de profondes répercussions sur la stabilité du Moyen-Orient et sur la sécurité d'Israël pour les années à venir. C'est pourquoi cette réunion (avec Jake Sullivan) arrive à point nommé", avait-il déclaré mercredi avant la rencontre, selon un communiqué de son bureau.
Le conseiller américain, arrivé en Israël mardi soir, a lui estimé qu'"à un moment critique pour nos deux pays sur un ensemble de questions sécuritaires majeures, il est important de s'assoir ensemble et de développer une stratégie commune", d'après le communiqué israélien.
Les dirigeants israéliens ont déjà laissé entendre qu'ils pourraient frapper l'Iran.
Le président Isaac Herzog y a fait allusion mercredi, lors d'une cérémonie de remise de diplômes de l'armée de l'air. "La menace nucléaire iranienne doit être neutralisée une fois pour toutes, avec ou sans accord", a dit le président.
Téhéran dément régulièrement chercher à acquérir l'arme atomique.
Conclu entre Téhéran et des grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni), l'accord de 2015 est moribond depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 et le rétablissement de sanctions économiques, poussant en riposte Téhéran à se détacher de la plupart de ses engagements.
Il offrait à Téhéran la levée d'une partie des sanctions étouffant son économie en échange d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l'ONU.
Les négociations, qui ont repris fin novembre après cinq mois d'arrêt, sont à nouveau suspendues. Le négociateur américain Rob Malley a dit espérer qu'elles redémarrent "relativement rapidement".
M. Sullivan a également rencontré le président palestinien, Mahmoud Abbas, à Ramallah en Cisjordanie occupée, "pour souligner la volonté de l'administration américaine de renforcer l'engagement avec l'Autorité palestinienne et approfondir les liens avec le peuple palestinien".
Il a indiqué avoir discuté avec M. Abbas de "la reprise d'un niveau significatif d'aide économique et au développement".
Le leader palestinien a exposé à l'Américain "la nécessité de mettre fin à l'occupation israélienne sur la terre de l'Etat de Palestine, d'arrêter les installations de colonies, les attaques et la violence des colons", selon l'agence officielle palestinienne Wafa.
Les services de M. Sullivan ont assuré qu'il avait évoqué avec les Israéliens "la nécessité d'éviter les initiatives qui pourraient raviver les tensions sur le terrain et encouragé les efforts (...) tendant vers une solution à deux Etats".
Les négociations entre Israéliens et Palestiniens sont au point mort depuis 2014. M. Bennett, un ancien leader colon, s'oppose à la création d'un Etat palestinien.