L'Europe attend sa première usine de semi-conducteurs de pointe

A Dresde est déjà implantée l’usine du fabricant allemand de semi-conducteurs Bosch.(AFP)
A Dresde est déjà implantée l’usine du fabricant allemand de semi-conducteurs Bosch.(AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 22 décembre 2021

L'Europe attend sa première usine de semi-conducteurs de pointe

  • Les problèmes actuels dans la chaîne logistique mondiale ont en effet mis en lumière le caractère crucial des semi-conducteurs
  • Selon son patron Pat Gelsinger, Intel veut implanter en Europe deux unités de production à 10 milliards d'euros et 1.500 employés chacune

PARIS : Le géant américain des semi-conducteurs Intel devrait annoncer début 2022 le lieu choisi pour implanter une usine de fabrication de semi-conducteurs de pointe, dans une course où l'Allemagne fait figure de grande favorite.

Selon son patron Pat Gelsinger, Intel veut implanter en Europe deux unités de production à 10 milliards d'euros et 1.500 employés chacune, potentiellement complétées à l'avenir par six autres - soit un investissement potentiel de 80 milliards d'euros.

Le groupe veut y fabriquer des composants à très grande finesse de gravure, de l'ordre de quelques nanomètres. Un projet en phase avec l'ambition du commissaire européen Thierry Breton qui juge "stratégique" pour l'Union européenne de disposer de telles usines.

Les problèmes actuels dans la chaîne logistique mondiale ont en effet mis en lumière le caractère crucial des semi-conducteurs, incorporés à un nombre croissant de produits, allant des appareils électriques ou électroniques aux voitures. Une pénurie mondiale de ces composants, aujourd'hui surtout fabriqués en Asie, a notamment causé plusieurs fermetures d'usines automobiles ces derniers mois. 

Pour beaucoup d'experts, le région de Dresde en Allemagne, où sont déjà implantés des grands noms des puces électroniques (Bosch, Global Foundries, Infineon...), tient la corde pour accueillir le projet d'Intel.

Dresde "semble cocher toutes les cases", souligne Jean-Christophe Eloy, président de la société d'études Yole Développements, spécialisée sur le marché des semi-conducteurs: la région environnante de Saxe, parfois surnommée "Silicon Saxony" par analogie avec la Silicon Valley californienne, dispose notamment de foncier et d'un potentiel de main d'oeuvre très important, avec notamment la proximité de la Pologne et de la République tchèque, explique-t-il.

Franck Bösenberg, directeur de l'association "Silicon Saxony" qui regroupe les acteurs locaux du secteur, a confirmé à l'AFP que des "discussions sont toujours en cours" pour accueillir le méga-projet d'Intel.

La zone bénéficie "d'une excellente base de main-d'œuvre qualifiée, un très bon environnement de formation (initiale) (...) un excellent environnement de recherche, (...) des fournisseurs importants et, ce qui est également important, l'expérience existante des pouvoirs publics, par exemple en matière de procédures d'autorisation", a-t-il fait valoir.

L'ouverture d'une usine de semi-conducteurs par Bosch cette année, six mois plus tôt que prévu initialement, montre que cette puissance de feu peut vraiment être mise en branle rapidement. "Or le temps ou la vitesse sont évidemment extrêmement importants dans notre secteur", a-t-il estimé.

La Bavière est également candidate à l'implantation de la "méga-fab" d'Intel. Mais ses chances semblent plus réduites, notamment en raison de l'encombrement physique d'un tel projet et des tensions déjà existantes sur le marché local de l'emploi.

L'usine aurait "une superficie de 700 terrains de football, un besoin quotidien en eau comparable à la consommation d'eau journalière d'environ 1 million de personnes", dénonce aussi la branche locale de l'association de défense de l'environnement Bund Naturschutz, qui a lancé une pétition contre le projet dont cette région prospère "n’a pas besoin".

Besoins « trop importants »

La France a un temps fait figure d'implantation possible pour le projet Intel. Mais ce choix paraît désormais assez improbable, selon des sources au sein des collectivités locales dans les régions qui auraient pu être concernées: l'Auvergne-Rhône-Alpes (sud-est) autour de Grenoble, le pôle français le plus important en matière de semi-conducteurs, ou l'Ile-de-France autour de Paris. 

"La métropole de Grenoble n'est pas sur ce projet", a laconiquement indiqué à l'AFP sa porte-parole. "A priori on ne se dirige pas vers un projet en Auvergne-Rhône-Alpes, ni même français", a ajouté une autre source locale ayant eu connaissance du dossier.

"On a arrêté assez tôt de travailler sur ce projet, les besoins d'Intel étaient trop importants", notamment en foncier, a également dit à l'AFP une source en région parisienne.

Selon Jean-Christophe Eloy, la France mais aussi l'Italie pourraient cependant être intégrées sous une autre forme dans le projet d'Intel.

L'Italie pourrait par exemple accueillir une usine plus en aval dans le cycle de production, chargée d'assembler les composants fabriqués dans l'usine de fabrication proprement dite.

"Et il y aura certainement une annonce en France" prédit-il. "Le projet qui apparaitrait évident, c'est un laboratoire de recherche commun" avec le laboratoire de recherche du CEA-Leti à Grenoble, avec lequel Intel a déjà une très forte collaboration.


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Short Url
  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Short Url
  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Short Url
  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.