Face à la déferlante Omicron, les Etats-Unis se mobilisent

Des personnes attendent dans de longues files à Times Square pour se faire tester pour Covid-19 le 20 décembre 2021 à New York. (Photo, AFP)
Des personnes attendent dans de longues files à Times Square pour se faire tester pour Covid-19 le 20 décembre 2021 à New York. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 21 décembre 2021

Face à la déferlante Omicron, les Etats-Unis se mobilisent

  • Aux Etats-Unis, Omicron est désormais dominant: il a représenté 73,2% des nouvelles infections au Covid-19 lors de la semaine qui s'est achevée le 18 décembre, selon les autorités sanitaires américaines
  • La Maison Blanche a détaillé mardi la stratégie du président américain: des tests, des capacités de vaccination renforcées et des moyens supplémentaires pour les hôpitaux, mais pas de nouvelles restrictions avant Noël

WASHINGTON : Face au variant Omicron qui déferle sur les Etats-Unis et l'Europe, Washington s'est mobilisé mardi, misant sur les tests et les vaccins alors qu'en Allemagne le nouveau chancelier Olaf Scholz s'apprête à durcir les restrictions.

Le nouveau variant du coronavirus se répand à une vitesse fulgurante et plus d'une contamination sur trois semble désormais liée à Omicron à Paris, selon le gouvernement français.

Aux Etats-Unis, Omicron est désormais dominant: il a représenté 73,2% des nouvelles infections au Covid-19 lors de la semaine qui s'est achevée le 18 décembre, selon les autorités sanitaires américaines. Dans certains Etats du nord-ouest, la proportion d'Omicron tourne autour de 95% des cas.

C'est dans ce contexte que Joe Biden doit annoncer mardi de nouvelles mesures dans le pays le plus endeuillé du monde en valeur absolue par la pandémie, avec plus de 807 000 morts.

La Maison Blanche a détaillé mardi la stratégie du président américain: des tests, des capacités de vaccination renforcées et des moyens supplémentaires pour les hôpitaux, mais pas de nouvelles restrictions avant Noël.

"Il n'y a pas besoin de confiner nos écoles ni notre économie", a affirmé un haut responsable de la Maison Blanche lors d'une conférence de presse.

Les autorités vont distribuer gratuitement 500 millions de tests pour le Covid-19 et le gouvernement fédéral va mobiliser un millier de médecins, infirmiers ou personnels médicaux de l'armée, qui pourront être déployés si besoin à travers le pays en janvier et février, et augmenter la capacité de vaccination.

Les Etats-Unis vont également donner plus d'un demi-milliard de dollars d'aide supplémentaire à des organisations internationales pour lutter contre le Covid-19 face à l'irruption du variant Omicron, a annoncé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

 

Israël interdit les voyages avec les Etats-Unis

Israël a annoncé mardi avoir ajouté les Etats-Unis et plusieurs autres pays à sa liste rouge d'une cinquantaine d'Etats vers lesquels il est interdit de voyager, afin de lutter contre la propagation du variant Omicron.

Une commission parlementaire a approuvé la proposition du ministère de la Santé d'interdire aux Israéliens de se rendre aux Etats-Unis mais aussi au Canada, entre autres, a indiqué la porte-parole de la commission, Ronit Gal, dans un communiqué.

Ces restrictions de déplacements à l'étranger, qui concernaient déjà la France, le Royaume-Uni et la plupart des pays africains, prendront effet mercredi et resteront en vigueur, comme pour les autres pays "rouges" jusqu'au 29 décembre, d'après Mme Gal.

Les autres pays ajoutés mardi à la liste rouge sont l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, la Hongrie, le Maroc, le Portugal, la Suisse et la Turquie.

Ces mesures concernent, dans le cas notamment des Etats-Unis, des centaines de milliers d'Israéliens ayant une double nationalité.

Les étrangers non résidents en Israël sont interdits d'entrée en Israël, sauf exception. Les citoyens et résidents israéliens se trouvant dans un pays nouvellement inscrit sur la liste rouge devront se confiner pendant une semaine à leur retour.

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett avait récemment défendu ces restrictions de voyage, nécessaires selon lui pour éviter d'avoir recours à de nouveaux confinements.

Il avait affirmé dimanche que le pays observait une cinquième vague épidémique, appelant la population à se mettre en télétravail et faire vacciner les enfants.

Près de 830 cas du variant Omicron ont déjà été détectés en Israël, dont 480 viennent de voyageurs entrés sur le territoire israélien, d'après les autorités.

Plus de 4,1 des 9,3 millions d'habitants d'Israël ont reçu trois doses de vaccins anticoronavirus, le pays vaccinant actuellement les enfants de cinq à 11 ans.

Restrictions en Allemagne

En Allemagne, le gouvernement s'apprête à durcir les restrictions sanitaires au Nouvel An, selon un projet consulté lundi par l'AFP et qui doit être discuté mardi lors d'une réunion de crise entre le gouvernement et les représentants des 16 régions du pays, suivie d'une conférence de presse d'Olaf Scholz.

A partir du 28 décembre, hors enfants de moins de 14 ans, les personnes vaccinées ou guéries ne pourront pas accueillir chez elles plus de 10 invités et à condition qu'ils soient tous immunisés, selon le texte. Les non-vaccinés ne sont de leur côté autorisés à inviter qu'au maximum deux personnes d'un seul foyer.

Les événements sportifs se dérouleront "sans spectateurs" à partir du 28 décembre, de même que les manifestations culturelles et les concerts, selon un deuxième texte modifié. Discothèques et clubs de danse seront fermés.

Contrairement aux Pays-Bas voisins, l'Allemagne n'envisage pas de fermer des magasins jugés non essentiels, les cinémas ou les restaurants, estimant suffisant de limiter leur accès aux personnes vaccinées ou guéries.

Pas de mesures de ce type prévues en France non plus, où "plus d'une contamination sur trois (au Covid-19) semble liée au variant Omicron" à Paris au vu des criblages réalisés, a annoncé mardi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

Le taux d'incidence du Covid-19 atteint "une nouvelle fois un record" en France, à 537 cas pour 100 000 habitants, a-t-il précisé. 

Objectif 2022

Le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, a annoncé lundi soir l'annulation des festivités prévues dans la capitale britannique pour le Nouvel An, tout comme le Maroc, qui a en outre instauré un couvre-feu entre minuit et 06H00.

Pour se protéger, il faut "dans certains cas annuler un événement", a assuré lundi le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, car "un événement annulé vaut mieux qu'une vie de moins".

Il a lancé l'objectif d'un point final au Covid pour 2022 "en veillant à ce que 70% de la population de chaque pays soit vaccinée" d'ici à mi-2022.

A ses côtés, la cheffe scientifique de l'OMS, la docteure Soumya Swaminathan, a affirmé que les premières données d'Afrique du Sud avaient montré que les hospitalisations liées à Omicron restaient moins nombreuses que pendant les précédentes vagues Delta.

Face au déferlement d'Omicron, Israël a ajouté mardi les Etats-Unis et plusieurs autres pays à sa liste rouge d'une cinquantaine d'Etats vers lesquels il est interdit de voyager. La Thaïlande a pour sa part rétabli la quarantaine pour tous les voyageurs. 

La pandémie a fait au moins 5,35 millions de morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP mardi, sans doute inférieur à la réalité.

L'épidémie a été pratiquement éradiquée en Chine depuis grâce à des mesures drastiques, mais la grande ville de Xi'an (nord) a commencé mardi à dépister l'ensemble de ses 13 millions d'habitants après la détection d'une quarantaine de cas.


Climat : les pays se préparent à une déception générale à Bakou

COP29 Azerbaïdjan 2024
COP29 Azerbaïdjan 2024
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  • L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement.
  • Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

BAKOU : L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement. Mais quoi qu'il arrive d'ici la nuit, nombre de pays semblent résignés à repartir mécontents de la conférence sur le climat de l'ONU à Bakou.

La présidence azerbaïdjanaise de la COP29 prévoit de publier son ultime proposition de compromis vers 14 h 00 (10 h 00 GMT), avant de le soumettre à l'approbation des près de 200 pays réunis ici vers 18 h 00 (14 h 00 GMT), soit 24 heures après la fin théorique de la conférence.

La plupart des stands de nourriture ont fermé et le service de navettes entre le stade de la ville a cessé. Des délégués commencent à rejoindre l'aéroport.

Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

« Mieux vaut un mauvais accord qu'aucun accord », dit à l'AFP le chef des négociateurs du groupe africain, le Kényan Ali Mohamed. Il exige d'aller plus loin que les 250 milliards, « sinon cela mènera à l'échec de la COP ».

« Personne ne sera satisfait de tout, c'est sûr », ajoute-t-il.

L'Union européenne soutient un relèvement à 300 milliards annuels, ont confirmé plusieurs sources au sein de délégations à l'AFP. Mais les Européens conditionnent ce chiffre à d'autres avancées dans le compromis final. L'UE pousse notamment pour une revue annuelle des efforts de réduction des gaz à effet de serre, ce qui la met en opposition avec des pays comme l'Arabie saoudite.

« Les Saoudiens ont fait un effort extraordinaire pour qu'on obtienne rien », s'étrangle un négociateur européen.

« Je ne suis pas optimiste », confie à l'AFP le ministre de l'Environnement de Sierra Leone, Joseph Abdulai.

Alden Meyer, expert qui a participé à presque toutes les COP, prédit que « les pays en développement ne seront pas contents, que ce soit du nouveau chiffre de 300 ou de 350 ».

La question sera alors : accepteront-ils ce qu'ils considéreront être un mauvais accord, ou bloqueront-ils tout texte final ? Aux COP, toute décision doit être prise par consensus des 198 membres.

- Pression des ONG -

Le premier chiffre publié vendredi a été jugé « inacceptable » par les pays africains au regard des catastrophes qu'ils subissent et de leurs énormes besoins d'investissement dans les énergies bas carbone. Les petits États insulaires ont dénoncé le « mépris » dont leurs « peuples vulnérables » font l'objet.

Ils ont calculé que, compte tenu de l'inflation, l'effort financier réel des pays concernés (Europe, États-Unis, Canada, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande) serait bien inférieur, a fortiori si l'on tient compte des efforts déjà prévus par les banques multilatérales de développement.

« Si rien de suffisamment fort n'est proposé lors de cette COP, nous vous invitons à quitter la table des négociations pour vous battre un autre jour, et nous mènerons le même combat », ont écrit dans la nuit 335 organisations à une alliance de 134 pays regroupant les pays en développement et la Chine, appelée G77+Chine.

Une stratégie qui contredit le message d'urgence porté par de nombreux pays en développement. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui a d'autres priorités en vue pour la COP30 de Belém l'an prochain, a insisté pour « ne pas repousser » à 2025 la tâche confiée à Bakou.

« Nous devons redonner espoir au monde et montrer que le multilatéralisme fonctionne », a déclaré à l'AFP le ministre irlandais Eamon Ryan.

Les pays en développement chiffrent leurs demandes à entre 500 et 1 300 milliards de dollars par an, afin de les aider à sortir des énergies fossiles et à s'adapter au réchauffement climatique.

Quel nouveau chiffre proposera la présidence azerbaïdjanaise samedi ?

Il faudrait monter à 390 milliards d'ici 2035, ont réagi des économistes mandatés par l'ONU, Amar Bhattacharya, Vera Songwe et Nicholas Stern.

Un chiffre également repris vendredi soir par le Brésil et sa ministre de l'Environnement, Marina Silva.

- Austérité occidentale -

Mais les Européens sont sous pression budgétaire et politique.

L'Europe veut « assumer ses responsabilités, mais doit faire des promesses qu'elle peut tenir », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

Le précédent projet d'accord fixait séparément l'objectif de lever 1 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour les pays en développement ; ce total inclurait la contribution des pays développés et d'autres sources de financement (multilatérales, privées, taxes, autres pays du Sud, etc.).

La Chine semble pour l'instant avoir obtenu ce qu'elle souhaitait : l'exemption d'obligations financières. Il n'est pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Dont acte : le texte de vendredi « invite » les pays en développement, dont la Chine fait officiellement partie, à contribuer.

- Organisation azerbaïdjanaise -

Des négociateurs et des ONG critiquent la gestion de la conférence par les Azerbaïdjanais, qui n'avaient jamais organisé un événement mondial d'une telle ampleur.

La COP s'est déroulée dans une atmosphère pesante. Le président Ilham Aliev a attaqué la France, alliée de son ennemi l'Arménie. Les deux pays ont alors convoqué leurs ambassadeurs respectifs.

Deux parlementaires américains disent avoir été harcelés à Bakou. Plusieurs militants environnementaux azerbaïdjanais sont actuellement détenus.

Pour Alden Meyer, personne ne souhaite suspendre la COP29 pour la reprendre plus tard : « Cela obligerait à travailler encore cinq mois sous cette présidence. »


Le dirigeant de l'OTAN, Mark Rutte, a rencontré Donald Trump aux États-Unis

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte participe à un sommet informel des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles, le 17 juin 2024. (Reuters)
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte participe à un sommet informel des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles, le 17 juin 2024. (Reuters)
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  • « Ils ont discuté de l'ensemble des problèmes de sécurité mondiale auxquels l'Alliance est confrontée » a indiqué la porte-parole de l'Alliance Atlantique.
  • Le soutien nord-coréen apporté à Moscou illustre la nécessité pour les États-Unis de soutenir leur allié, dont la propre sécurité est mise en cause, avait rappelé M. Rutte à Paris le 12 novembre.

BRUXELLES : Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a rencontré vendredi le président américain élu Donald Trump à Palm Beach, en Floride, a annoncé samedi la porte-parole de l'Alliance Atlantique.

« Ils ont discuté de l'ensemble des problèmes de sécurité mondiale auxquels l'Alliance est confrontée », a-t-elle indiqué dans un court communiqué, sans plus de détail.

L'ancien Premier ministre néerlandais avait indiqué vouloir rencontrer Donald Trump deux jours après son élection, le 5 novembre.

Il avait alors affirmé vouloir discuter avec lui de la « menace » que représente le renforcement des liens entre la Russie et la Corée du Nord.

« J'ai hâte de m'asseoir avec le président Trump et de voir comment nous allons collectivement nous assurer que nous faisons face à cette menace », avait-il déclaré le 7 novembre, en marge d'un sommet de dirigeants européens à Budapest.

Depuis, il n'a cessé de mettre en garde contre les dangers d'un rapprochement entre la Chine, la Corée du Nord et l'Iran, trois pays accusés d'aider la Russie dans son effort de guerre contre l'Ukraine.

Le soutien nord-coréen apporté à Moscou illustre la nécessité pour les États-Unis de soutenir leur allié, dont la propre sécurité est mise en cause, avait rappelé M. Rutte à Paris le 12 novembre.

La Russie soutient financièrement Pyongyang et lui apporte son expertise en matière de technologie de missiles. « C'est très inquiétant. Ces missiles représentent une menace directe pour le territoire américain », avait-il plaidé.

De même, en collaborant avec la Corée du Nord, l'Iran et la Chine, la Russie « ne menace pas seulement l'Europe, mais aussi la paix et la sécurité dans l'Indo-Pacifique et en Amérique du Nord », selon lui.

Les pays européens s'inquiètent également de la promesse du milliardaire américain de mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures, avec un accord allant à l'encontre des intérêts de Kiev et les laissant à l'écart.


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.