BAGDAD: Trois enfants et deux femmes d'une même famille irakienne ont été tués lundi lorsqu'une roquette tirée en direction de l'aéroport de Bagdad, où sont stationnés des soldats américains, s'est abattue sur leur maison, a indiqué l'armée.
Cette nouvelle attaque contre des intérêts américains, la dernière d'une série d'une quarantaine depuis début août, intervient alors que Washington a menacé de fermer son ambassade et de retirer ses 3 000 soldats d'Irak si les tirs de roquette ne cessaient pas.
Ces attaques - qui ont lieu depuis un an et sont depuis peu revendiquées par des groupes obscurs - n'ont fait que de très rares victimes. Deux soldats britannique et américain ont été tués, ainsi qu'un sous-traitant américain, de même qu'un soldat et un sous-traitant irakiens. Des civils ont également été blessés lorsque des roquettes ont touché leur maison.
C'est la première fois toutefois qu'autant de civils meurent lors d'une attaque de ce type. Selon l'armée, deux autres enfants ont été blessés dans l'attaque.
Des comptes pro-Iran sur les réseaux sociaux saluent habituellement rapidement ce genre d'attaque, mais cela n'a pas été le cas lundi.
L'attaque n'a pas été revendiquée mais d'autres de ce type l'ont été par des groupes obscurs apparus récemment qui disent dans leurs communiqués agir contre « l'occupant américain ».
Ces groupes aux noms obscurs sont selon les experts, les faux-nez des factions chiites pro-Iran du Hachd al-Chaabi, désormais intégrées à l'Etat.
L'armée irakienne, elle, a accusé « des gangs criminels et des bandes de hors-la-loi » qui cherchent à « créer le chaos et terroriser les gens » dans son communiqué lundi soir.
D'octobre à fin juillet déjà, 39 attaques à la roquette avaient visé des intérêts américains. Les hauts gradés américains considèrent depuis un an que les groupes armés pro-Iran sont un danger plus grand que les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui ont un temps tenu un tiers de l'Irak.
Washington ne cesse de réclamer à Bagdad des actions décisives contre ces groupes. Mais l'Irak doit aussi composer avec son grand voisin iranien, qui arme, finance et soutient de nombreuses factions du Hachd.