WASHINGTON: Les Etats-Unis ont accordé à l'Irak un nouveau répit de 60 jours, l'exemptant des sanctions visant Etats et entités commerçant avec l'Iran, son influent voisin dont il est très dépendant en matière d'énergie, a déclaré mercredi un responsable irakien.
Les importations de gaz et d'électricité iraniens représentent près du tiers de la consommation de l'Irak, dont les infrastructures, en décrépitude depuis des années, n'ont ni la capacité ni l'entretien nécessaires pour conduire à l'indépendance énergétique des 40 millions d'habitants.
Depuis qu'il a rétabli fin 2018 ses sanctions contre Téhéran, Washington n'a cessé de prolonger les délais qu'il accorde à Bagdad pour trouver d'autres fournisseurs.
En mai, au moment où le gouvernement de Moustafa al-Kazimi arrivait au pouvoir, les Etats-Unis, qui disputent à l'Iran l'influence en Irak, avaient même accordé quatre mois d'exemptions d'un seul coup.
Un coup de pouce vu comme un soutien de poids à un gouvernement qui passe pour plus pro-américain que son prédécesseur, mais qui depuis son arrivée au pouvoir ne parvient pas à endiguer une vague d'attaques à la roquette, désormais quasi-quotidiennes, contre des intérêts américains sur son sol.
Reçu à Washington en août, M. Kazimi a signé des mémorandums d'accords avec différentes firmes énergétiques américaines. Son gouvernement est toutefois dans le même temps confronté à la pire crise économique de l'histoire récente de l'Irak.
Frappé de plein fouet par la chute des cours du pétrole, ce pays fait également face à la pandémie de Covid-19 avec plus de 330.000 cas enregistrés officiellement, dont plus de 8.700 morts.