Les Argentins se souviennent de l'explosion sociale de 2001, et ses victimes

Les gens regardent la projection de "Diciembre", un film d'Alejandro Bercovich et Cesar Gonzales Plaza lors de la veillée du 20e anniversaire des 19 et 20 décembre 2001, sur la Plaza de Mayo à Buenos Aires, le 19 décembre 2021. (Photo, AFP)
Les gens regardent la projection de "Diciembre", un film d'Alejandro Bercovich et Cesar Gonzales Plaza lors de la veillée du 20e anniversaire des 19 et 20 décembre 2001, sur la Plaza de Mayo à Buenos Aires, le 19 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 20 décembre 2021

Les Argentins se souviennent de l'explosion sociale de 2001, et ses victimes

  • En début de soirée dimanche la Plaza de Mayo était occupée par divers stands et scènes d'organisations, syndicats, partis de gauche radicale, pour assurer une «veille» jusque dans la nuit
  • Ce dimanche, le président Alberto Fernandez a reçu au Palais présidentiel des parents et proches de victimes de 2001 pour un hommage et le dévoilement d'une plaque en leur hommage

BUENOS AIRES : Plusieurs milliers d'Argentins ont commencé dimanche à commémorer dans le calme Plaza de Mayo, devant la présidence, le 20e anniversaire de la "Grande crise" de 2001, qui culmina, les 19-20 décembre, en un soulèvement réprimé dans le sang sur ce lieu-même.

En début de soirée dimanche la place, théâtre historique des grandes joies et grandes colères de l'Argentine, était occupée par divers stands et scènes d'organisations, syndicats, partis de gauche radicale, pour assurer une "veille" jusque dans la nuit. Ici un débat, un peu plus loin des discours, ailleurs une projection d'un documentaire, d'images d'archives, pour se souvenir de "l'estallido", l'explosion sociale de 2001, et des 39 victimes, jeunes pour la plupart.

Ces commémorations devaient culminer lundi avec une grande manifestation, mais cette fois par des secteurs plus proches du gouvernement péroniste de centre-gauche, pour coïncider avec le 20 décembre 2001, qui avait vu le chef de l'Etat d'alors, Fernando de la Rua, céder sous la pression populaire, démissionner et fuir la présidence en hélicoptère.

Il y a 20 ans, une prospérité argentine en trompe-l'oeil, avec une intenable parité peso-dollar, des années de fuite en avant dans l'endettement, une succession de plans d'austérité, avaient convergé en l'une des plus grandes crises de l'Argentine, une explosion sociale qui a laissé un traumatisme durable dans le pays.

Pillages de magasins, manifestations et affrontements avec les forces de l'ordre avaient en 48 heures fait 39 morts à travers le pays, tombés sous les balles de la police --certains à quelques centaines de mètres de la Plaza de Mayo-- et des centaines de blessés.

Tout récemment, la Chambre de cassation a confirmé  des peines de prison de 3 et 4 ans pour pour l'ex-chef de la police fédérale et l'ex-secrétaire à la Sécurité pour leur rôle dans la répression de 2001. Mais un recours a été déposé devant la Cour suprême.

Ce dimanche, le président Alberto Fernandez a reçu au Palais présidentiel des parents et proches de victimes de 2001 pour un hommage et le dévoilement d'une plaque en leur hommage, apposée sur les grilles à l'entrée de la présidence, avec les noms des 39 victimes.

"Toutes les morts de ces jours-là étaient injustes, il n'y eu aucune mort justifiée", a déclaré le chef de l'Etat avant de dévoiler la plaque. Qui lit: "En mémoire de ceux qui ont été victimes de violences institutionnelles défendant la démocratie dans toutes les rues du pays".

Prêts pour un nouvel «Argentinazo» ?

Le gouvernement a aussi annoncé dans la semaine qu'un projet de loi serait prochainement présenté au parlement, portant l'indemnisation des victimes de la répression policière.

Mais dimanche soir, dans une atmosphère à la fois familiale et militante,  le gouvernement lui-même était la cible des mouvements de gauche, pour sa quête d'un accord avec le Fonds monétaire international, sur un aménagement de la dette de 44 milliards de dollars -contractée en 2018 par le gouvernement précédent de Mauricio Macri (centre-droit). 

"Nous revoilà de nouveau en train de supplier à Washington un accord (avec le FMI) qui va nous apporter une décennie de misère", a lancé Nestor Pitrola, syndicaliste et président du Parti Ouvrier. "Depuis 20 ans, aucun gouvernement n'a su autonomiser l'Argentine ni la sortir de la pauvreté", a-t-il lancé.

Les organisations de gauche radicale, sans guère d'influence sur l'exécutif péroniste, mais à forte capacité de mobilisation, avaient rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les rues de Buenos Aires il y a huit jours, pour protester contre un accord avec le FMI et le spectre de réformes économiques synonymes de casse sociale. Dans un pays qui sort juste de trois ans de récession en partie liée au Covid (mais mise sur 10% de croissance en 2021), et compte 40% de pauvreté.

Aussi les parallèles 2001-2021 étaient légion dans les discours, autant d'appels à la vigilance et la mobilisation pour un nouvel "Argentinazo", le surnom intraduisible suggérant l'excès, la démesure, donné à la révolte populaire de décembre 2001 et sa répression. Dont les images, projetées sur écran géant, faisaient encore couler quelques larmes dimanche soir, 20 ans après.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.