Ces éléments de la culture arabe inscrits au patrimoine immatériel de l’Unesco

L'émirati Ali Mansouri dresse un faucon dans le désert de Liwa, à quelque 250 kilomètres à l'ouest de l'émirat du golfe d'Abou Dhabi, le 9 janvier 2021. Karim SAHIB / AFP
L'émirati Ali Mansouri dresse un faucon dans le désert de Liwa, à quelque 250 kilomètres à l'ouest de l'émirat du golfe d'Abou Dhabi, le 9 janvier 2021. Karim SAHIB / AFP
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Publié le Dimanche 19 décembre 2021

Ces éléments de la culture arabe inscrits au patrimoine immatériel de l’Unesco

  • L’Arabie saoudite fait partie des 24 pays représentés au Comité de la Convention
  • « La diversité culturelle est essentielle à la survie de l’humanité et à sa survie dans un esprit pacifié », souligne la Secrétaire de la Convention

BEYROUTH : La troisième semaine de décembre a vu s’ajouter, au fil de leur validation, quarante-trois nouveaux éléments à la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. La seizième session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde de ce patrimoine s’est en effet tenue en ligne, du 13 au 18 décembre 2021. Ce rassemblement annuel qui réunit des centaines de participants était présidé par M. Punchi Nilame Meegaswatte, secrétaire général de la Commission nationale du Sri Lanka pour l’Unesco. La réunion de la Convention a eu lieu au siège de l’Unesco à Paris. L’Arabie saoudite fait partie des 24 pays représentés au Comité de la Convention.

La Convention du Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco est entrée en vigueur en 2006 à la suite de sa ratification par 30 États parties. Elle fait suite au programme de la «Proclamation des chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité » et célèbre donc cette saison sa 16e année d’existence.

Des communautés marginalisées

Dans une interview publiée sur le site de l’Unesco (https://ich.unesco.org/fr/), la Secrétaire de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Cécile Duvelle,  souligne : « Quand un patrimoine d’une communauté minoritaire, et je dirais de minorités qui ont été à travers l’histoire non seulement marginalisées, mais souvent relativement maltraitées d’un point de vue économique et social, je crois que l’effet est tout à fait extraordinaire ». Elle précise par ailleurs : « Nous avons des exemples de communautés très marginalisées qui soudain se trouvent au premier plan de la fierté nationale, d’avoir été inscrites. A travers ces inscriptions, c’est une promotion de la diversité culturelle qui est faite, une diversité culturelle qui non seulement est essentielle à la survie de l’humanité, mais qui est essentielle à sa survie dans un esprit pacifié ».

De son côté, Tim Curtis, Secrétaire de la Convention de 2003, précise : « nous cherchons à sauvegarder des savoir-faire, des connaissances, des techniques, des contextes culturels autour de ces éléments qui doivent être transmis de génération en génération. Au cœur de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel se trouve cette notion de transmission intergénérationnelle ».

La Secrétaire de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Cécile Duvelle (capture d’écran)
La Secrétaire de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Cécile Duvelle (capture d’écran)

Traditions du monde arabe

Parmi les 55 candidatures examinées dont il a sélectionné 43, le Comité a retenu sept savoir-faire traditionnels propres au monde arabe (et qui dit tradition se réfère étymologiquement à la transmission) :

La fauconnerie est un art et une activité traditionnelle qui consiste à dresser et à faire voler des faucons et autres oiseaux de proie. À l’origine moyen de se procurer de la nourriture, la fauconnerie a acquis d’autres valeurs et s’est vue intégrée au sein des communautés en tant que pratique ludique et moyen de se relier à la nature. (Émirats arabes unis ; Autriche ; Belgique ; Croatie ; Tchéquie ; France ; Allemagne ; Hongrie ; Irlande ; Italie ; Kazakhstan ; République de Corée ; Kirghizistan ; Mongolie ; Maroc ; Pays-Bas ; Pakistan ; Pologne ; Portugal ; Qatar ; Arabie saoudite; Slovaquie ; Espagne ; Syrie)

L'émirati Ali Mansouri dresse un faucon dans le désert de Liwa, à quelque 250 kilomètres à l'ouest de l'émirat du golfe d'Abou Dhabi, le 9 janvier 2021. Karim SAHIB / AFP
L'émirati Ali Mansouri dresse un faucon dans le désert de Liwa, à quelque 250 kilomètres à l'ouest de l'émirat du golfe d'Abou Dhabi, le 9 janvier 2021. (Karim SAHIB / AFP)

La calligraphie arabe est la pratique artistique qui consiste à écrire à la main l’écriture arabe de manière fluide afin d’exprimer l’harmonie, la grâce et la beauté. Les lettres pouvant être étirées et transformées afin de créer différents motifs, sa fluidité offre des possibilités infinies, même au sein d’un seul et même mot. (Arabie saoudite ; Algérie ; Bahreïn ; Égypte ; Iraq ; Jordanie ; Koweït ; Liban ; Mauritanie ; Maroc ; Oman ; Palestine ; Soudan ; Tunisie ; Émirats arabes unis et Yémen.

Un artisan saoudien brode une calligraphie arabe au fil d'or sur un drap pour couvrir la Kaaba à la manufacture Kiswa de la ville sainte de La Mecque. Le 14 décembre 2021, l'UNESCO a ajouté la calligraphie arabe, une tradition clé dans les mondes arabe et islamique, à sa liste du patrimoine culturel immatériel. (Khaled Desouki / AFP)
Un artisan saoudien brode une calligraphie arabe au fil d'or sur un drap pour couvrir la Kaaba à la manufacture Kiswa de la ville sainte de La Mecque. Le 14 décembre 2021, l'UNESCO a ajouté la calligraphie arabe, une tradition clé dans les mondes arabe et islamique, à sa liste du patrimoine culturel immatériel. (Khaled Desouki / AFP)

Le Fjiri, un spectacle musical qui commémore l’histoire de la pêche à la perle à Bahreïn. Considérée comme un moyen d’expression du lien entre le peuple bahreïnien et la mer, cette pratique date de la fin du XIXe siècle. Elle est généralement interprétée et transmise au sein d’espaces culturels appelés durs par les descendants de pêcheurs de perles et de membres d’équipage, ainsi que par d’autres personnes soucieuses de préserver la tradition. Durant ce spectacle, un groupe de musiciens exclusivement masculins s’assied en cercle, chante et joue des percussions. Au centre du cercle se tiennent des danseurs et le chanteur principal. (Bahrein)

Figure de Fijri (© Bahrein Authority for Culture and Antiquities (BACA), 2018)
Figure de Fijri (© Bahrein Authority for Culture and Antiquities (BACA), 2018)

L’Al-Naoor, une roue en bois composée de vingt-quatre colonnes et de cruches d’argile attachées à sa circonférence extérieure. Cette roue est utilisée sur les cours d’eau de l’Euphrate en Iraq, où les niveaux sont plus bas que dans les champs adjacents. Elle est installée à la verticale sur les cours d’eau du fleuve. Lorsque le courant la fait tourner, les cruches recueillent l’eau, la transportent jusqu’au sommet de la roue et la déversent dans les cours menant aux champs. Moyen de subsistance pour de nombreuses personnes, notamment des artisans locaux, les connaissances et compétences liées à l’Al-Naoor sont transmises par le biais de la famille, de la littérature et de l’éducation formelle. (Irak)

Naour en Irak (© Bake Jumaah Awad, Iraq, 2019)
Naour en Irak (© Bake Jumaah Awad, Iraq, 2019)

L’art de la broderie : En Palestine, les vêtements des femmes dans les villages se composent généralement d’une robe longue, d’un pantalon, d’une veste, d’une coiffe et d’un voile. Chaque vêtement est brodé de divers symboles, notamment des oiseaux, des arbres et des fleurs. Les broderies sont cousues avec du fil de soie sur de la laine, du lin ou du coton, et le choix des couleurs et des motifs indique l’identité régionale de la femme ainsi que son statut marital et économique. Cette pratique se transmet de mère en fille et dans le cadre de séances de formation formelle. (Palestine)

Palestiniennes en robes brodées (© Wafaa Abu Gulmee, Palestine, 2020)
Palestiniennes en robes brodées (© Wafaa Abu Gulmee, Palestine, 2020

L’al-Qudoud al-Halabiya : Un genre musical traditionnel né à Alep et composé d’une mélodie qui est toujours la même. Il est chanté dans un cadre religieux ou à des fins de divertissement, accompagné par un ensemble instrumental, et les paroles changent en fonction de l’événement. Bien qu’il ait subi l’influence des changements sociaux, le Qudoud a conservé ses éléments traditionnels et continue d’être pratiqué à travers la ville. Il constitue une pièce maîtresse de la culture alépine et est considéré comme une source de résilience, notamment en temps de guerre. (Alep, Syrie)

Soirée de Qudud, Syrie (© Syria Trust for Development, 2019)
Soirée de Qudoud (© Syria Trust for Development, 2019)

La tbourida : Un spectacle équestre marocain qui remonte au XVIe siècle. Elle simule une succession de parades militaires, reconstituées selon les conventions ancestrales arabo-amazighes. 

Scène de Tbourida (© Société Royale d'Encouragement du Cheval (SOREC), Maroc, 2015)
Scène de Tbourida (© Société Royale d'Encouragement du Cheval (SOREC), Maroc, 2015)

Lors d’une tbourida, une troupe de cavaliers exécute une parade comprenant des exercices militaires acrobatiques et la simulation d’un départ en guerre. Les cavaliers portent des costumes et des accessoires d’époque représentant leur tribu ou leur région, et les chevaux sont bridés et sellés avec des matériaux traditionnels. Cette pratique se transmet de génération en génération au sein des familles, par le biais de la tradition orale et de l’observation. (Maroc)

 


Le président Ahmad al-Chareh discute de la relance économique de la Syrie avec des ministres saoudiens

Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien de l'Intérieur, le prince Abdulaziz ben Saud ben Naif. (SPA)
Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien de l'Intérieur, le prince Abdulaziz ben Saud ben Naif. (SPA)
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  • Al-Chareh prendra la parole lors de la neuvième conférence de l’Initiative pour l’investissement futur à Riyad
  • Il a rencontré le ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, et le ministre de l’Intérieur, le prince Abdelaziz ben Saoud ben Nayef

LONDRES : Le président de la République arabe syrienne, Ahmad al-Chareh, et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, ont examiné les moyens de renforcer et de développer la coopération dans divers domaines lors d’une rencontre à Riyad.

Al-Chareh est arrivé mardi en Arabie saoudite pour participer à la neuvième édition de la conférence de l’Initiative pour l’investissement futur (FII), qui se tient jusqu’à jeudi et réunit dirigeants et ministres du monde entier.

Les deux parties ont également évoqué les opportunités de coopération économique dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie, des infrastructures et de la technologie, alors que la Syrie aspire à atteindre une stabilité économique, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assad Hassan Al-Shaïbani, ainsi que le Dr Mousaed ben Mohammed Al-Aiban, ministre d’État saoudien et membre du Conseil des ministres, ont assisté à la réunion.

Lors d’une autre rencontre, Al-Chareh a discuté avec le ministre saoudien de l’Intérieur, le prince Abdelaziz ben Saoud ben Nayef, des différents aspects de la coopération sécuritaire, économique, ainsi que du développement régional et international.

Il s’est également entretenu avec le ministre de l’Investissement, Khalid Al-Falih, accompagné d’Al-Shaïbani et du ministre syrien de l’Économie, Mohammad Nidal Al-Shaar, au sujet des partenariats en matière d’investissement, de développement et de reconstruction, ainsi que des efforts visant à soutenir la reprise économique de la Syrie.

Al-Chareh doit prendre la parole lors de la conférence FII9 et rencontrer des représentants de sociétés internationales d’investissement pour discuter de la coopération et de la croissance économique régionale.

Selon l’Agence arabe syrienne d’information (SANA), la visite officielle comprend également des entretiens avec le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane.

Lancée en 2017, la FII — souvent surnommée « Davos du désert » — est devenue une plateforme clé pour l’Arabie saoudite afin de présenter sa stratégie de diversification économique dans le cadre de la Vision 2030.

L’édition de cette année, qui se poursuit jusqu’au 30 octobre, réunit décideurs mondiaux, investisseurs et dirigeants d’entreprise pour débattre des tendances qui façonnent l’économie mondiale et explorer les partenariats dans les secteurs émergents.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Le pape priera au port de Beyrouth au cours de son premier voyage

Le pape Léon XIV dirige une messe dans le cadre du Jubilé du monde de l'éducation à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 27 octobre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV dirige une messe dans le cadre du Jubilé du monde de l'éducation à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le pape Léon XIV effectuera son premier voyage à l’étranger depuis son élection en mai, visitant la Turquie pour le 1.700e anniversaire du Concile de Nicée et le Liban, où il priera sur le site de l’explosion du port de Beyrouth de 2020
  • Lors de ce voyage, il rencontrera des dirigeants politiques et religieux, célébrera des messes publiques et œcuméniques, et rendra hommage aux victimes et aux figures saintes du Liban

Cité du Vatican, Saint-Siège: Le pape Léon XIV priera sur le site de l'explosion il y a cinq ans au port de Beyrouth, après une rencontre avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lors d'un voyage en Turquie et au Liban en novembre, a annoncé le Vatican lundi.

Ce sera le premier voyage à l'étranger du pape américain depuis qu'il est devenu chef des 1,4 milliard de catholiques en mai, après le décès du pape argentin François.

Le voyage de Léon débutera en Turquie, à l'occasion du 1.700e anniversaire du Concile de Nicée.

Le pape arrivera le 27 novembre à Ankara, où il rencontrera Recep Tayyip Erdogan ainsi qu'un groupe de responsables, d'organisations de la société civile et de diplomates, avant de se rendre à Istanbul.

Le 28 novembre, il effectuera une excursion d'une journée à Iznik, la ville actuelle où se trouvait Nicée, pour diriger une prière œcuménique.

En l'an 325, le premier concile œcuménique de l'histoire du christianisme avait rassemblé 300 évêques de l'Empire romain et établi des bases doctrinales toujours reconnues par de nombreuses confessions chrétiennes.

Le lendemain, le pape visitera la célèbre Mosquée Bleue d'Istanbul et rencontrera le patriarche orthodoxe Bartholomée Ier, avant de célébrer une messe publique.

Le pape Léon se rendra à Beyrouth le 30 novembre, où il rencontrera le président libanais, Joseph Aoun, et le Premier ministre, Nawaf Salam.

Il se rendra le 1er décembre sur la tombe du saint patron du Liban, Saint Charbel Makhlouf, au monastère Saint Maron d’Annaya, au nord de Beyrouth.

Dans ce qui sera probablement un moment chargé d'émotion, il tiendra le 2 décembre une prière silencieuse sur le site de l'explosion au port de Beyrouth en 2020, qui a fait plus de 220 morts et dévasté une grande partie de la capitale libanaise. Il célébrera également une messe publique.

Le dernier pape à avoir visité le Liban était Benoît XVI en 2012, tandis que la dernière visite papale en Turquie remonte à 2014, lorsque François s'était rendu à Ankara et Istanbul.

Ce déplacement devait initialement être effectué fin mai par le pape François, mort le 21 avril à 88 ans.


Le Kosovo explore une nouvelle ère tech aux côtés de l’Arabie saoudite, selon Vjosa Osmani

La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
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  • Osmani exprime sa gratitude pour le soutien historique du Royaume au Kosovo et appelle à des échanges culturels, éducatifs et jeunesse plus approfondis
  • Lors d’une intervention à Riyad avant le FII, Osmani appelle à une coopération élargie dans la tech, l’investissement et l’innovation numérique pour le DAK 2030

RIYAD : Le Kosovo et l’Arabie saoudite peuvent s’appuyer sur leurs solides bases d’amitié grâce à une coopération émergente dans la technologie et l’innovation, a déclaré la présidente Vjosa Osmani à Arab News, lors d’une visite à Riyad pour la 9ᵉ édition du Future Investment Initiative (FII).

Alors que des dirigeants mondiaux, entrepreneurs et investisseurs se réunissent cette semaine dans la capitale saoudienne pour le FII — surnommé le « Davos du désert » — Osmani a affirmé que l’événement « ouvrira de nouveaux chapitres de coopération » entre les deux nations.

La participation du Kosovo représente une opportunité précieuse de créer des liens commerciaux, d’attirer des investissements et d’échanger des expertises avec le Royaume, qu’elle décrit comme « l’un des leaders mondiaux en matière de progrès technologique et d’intelligence artificielle ».

« Nous nous sentons très privilégiés par les relations bilatérales que nous entretenons avec l’Arabie saoudite », a déclaré Osmani.

« C’est l’un des pays qui a soutenu le peuple du Kosovo dans les heures les plus sombres de notre histoire, mais qui est également resté à nos côtés à chaque étape de notre progression en tant que pays vivant désormais dans la liberté, l’indépendance et la prospérité. »

L’Arabie saoudite fut l’une des premières nations à reconnaître l’indépendance du Kosovo en 2008, suite à l’intervention de l’OTAN en 1999 et à une période d’administration de l’ONU — un geste toujours profondément significatif pour Pristina.

« Au fil des années, nous avons développé d’excellentes relations, car l’Arabie saoudite fut l’un des premiers pays à reconnaître notre indépendance, notre lutte pour la liberté et à nous soutenir », a-t-elle précisé.

« Je crois que cette visite ne fera qu’ouvrir de nouveaux chapitres de coopération et, espérons-le, porter cette relation entre nos deux pays vers de nouveaux sommets. »

Le FII, maintenant à sa neuvième année, est devenu l’un des rassemblements mondiaux les plus influents pour l’investissement et l’innovation. Osmani a déclaré que la participation du Kosovo parmi les nations présentes constitue un honneur et une reconnaissance du potentiel du pays dans l’économie numérique.

« Il y a un potentiel énorme que nous pouvons percevoir ici au FII », a-t-elle expliqué. « Bien qu’il s’agisse d’un forum relativement jeune comparé à tant d’autres, il a su attirer des milliers de représentants, qu’ils soient politiques ou économiques.

« Et je pense que ce mélange permet également à nous, en tant que dirigeants politiques, d’apprendre beaucoup du monde des affaires sur la manière de renforcer nos relations et de garantir que les relations politiques et économiques profitent aux populations que nous représentons.

« D’après ce que nous avons vu, le FII est un lieu où les relations ne s’arrêtent pas à la fin du forum mais se poursuivent juste après, avec de nombreux contrats signés, de nombreux accords négociés et de nombreuses relations politiques renforcées. »

Le Kosovo, jeune république comptant l’une des populations les plus connectées d’Europe, a lancé l’ambitieux programme « Digital Agenda Kosovo 2030 » (DAK 2030) pour devenir une « société gigabit » reposant sur la connectivité 5G, la gouvernance électronique et l’innovation en intelligence artificielle.

Osmani estime que le partenariat avec l’Arabie saoudite — qui elle-même développe son agenda numérique et IA dans le cadre de Vision 2030 — peut être transformateur.

« Nous voyons que l’Arabie saoudite devient l’un des leaders mondiaux en matière de progrès technologique et d’IA en particulier », a-t-elle déclaré.

« Étant donné que le Kosovo est leader dans notre région pour la deuxième année consécutive, pays avec le taux de compétitivité IT le plus élevé et une population jeune, connectée et innovante… nous croyons fortement au potentiel énorme d’attirer des investissements directs étrangers dans ce domaine vers le Kosovo. »

Elle a ajouté : « Pour de nombreux représentants ici, qu’ils soient politiques ou économiques, le Kosovo peut être une destination attractive pour l’investissement ou la coopération avec nos entreprises locales.

« Nous croyons fermement que le développement de la technologie et de l’IA doit bénéficier à l’humanité — rendre la croissance économique plus durable, trouver des remèdes à de nombreuses maladies, garantir la qualité de l’éducation et de la santé. »

Osmani a également souligné le soutien de longue date de l’Arabie saoudite à la population majoritairement musulmane du Kosovo, notant que chaque année environ 1 500 Kosovars effectuent le pèlerinage à La Mecque et Médine.

« Nous sommes reconnaissants envers l’Arabie saoudite pour leur coopération à cet égard », a-t-elle dit. « Les Kosovars ont toujours vécu une expérience très enrichissante et spirituelle ici.

« C’est un domaine dans lequel le chef de la communauté islamique, notre mufti M. Ternava, a très bien coopéré avec l’Arabie saoudite et avec votre ministère du Hajj.

« Nous avons eu des visites de l’Arabie saoudite pour discuter de la manière de renforcer cette coopération. Nous sommes très reconnaissants de leur soutien et espérons pouvoir l’amplifier à l’avenir. »

Osmani a salué le « rôle croissant de l’Arabie saoudite pour la paix et la stabilité, non seulement dans la région mais dans le monde », en référence aux efforts de médiation du Royaume concernant Israël-Palestine, Russie-Ukraine et d’autres conflits.

Elle a précisé que le Kosovo soutient le leadership du Royaume « pour s’assurer qu’il non seulement intervient à l’échelle mondiale mais réussisse, car garantir la paix dans le monde est l’une des missions les plus nobles ».

Pour Osmani, paix et stabilité ne sont pas des idéaux abstraits mais des réalités vécues, ancrées dans l’histoire douloureuse du Kosovo.

« Je crois que ces efforts de médiation fonctionnent », a-t-elle affirmé. « Pour certains, la paix est écrite sur le papier ; pour nous, c’est notre vie.

« Nous avons grandi en enfants de guerre. Nous avons subi une guerre génocidaire. Chaque génération, y compris celle de nos parents, grands-parents et arrière-grands-parents, a traversé des guerres.

« Nos enfants sont la première génération dans l’histoire de notre nation à vivre en paix. Il n’y a rien de plus important que de s’assurer que chaque enfant de notre pays puisse s’endormir paisiblement, sans peur de la guerre. »

Elle a ajouté : « Nous serons toujours reconnaissants envers tous ceux dans le monde qui nous ont soutenus pour sauver nos vies, libérer notre pays et nous donner les moyens de reconstruire après la guerre.

« Aujourd’hui, nous sommes un pays rétabli, un pays en plein essor, économiquement prospère, sous la règle de droit et dans les relations internationales. »

Osmani a salué les « efforts et le leadership de Son Altesse Royale (le prince héritier Mohammed ben Salmane), en coopération avec le président des États-Unis et de nombreux dirigeants mondiaux », en référence au récent cessez-le-feu à Gaza.

Elle a déclaré que le Kosovo « soutient pleinement ces efforts, car nous comprenons combien la paix est précieuse et combien sont bénies les nations qui vivent en paix, car c’est la seule voie vers la prospérité ».

Au-delà de la politique et de l’investissement, Osmani a souligné l’importance du contact direct entre les peuples saoudien et kosovar — via l’éducation, la culture et les programmes jeunesse.

« Vous avez raison, les liens entre les peuples ont toujours été forts », a-t-elle affirmé. « Nous devons trouver de nouvelles façons pour que cette relation fleurisse davantage, que ce soit dans l’éducation, la culture ou d’autres domaines.

« Il y a une opportunité énorme, et c’est pourquoi je suis ici — pour nous assurer que nous élargissons ces opportunités. »

Elle a ajouté : « J’encouragerai notre jeune génération à visiter l’Arabie saoudite, et j’aimerais encourager les jeunes Saoudiens à venir au Kosovo. En se rencontrant, en partageant idées et expériences, c’est ainsi que se créent ces relations. »

Osmani a également lancé une invitation à la direction saoudienne : « Nous serions honorés si Son Altesse Royale visitait également la République du Kosovo à sa convenance, afin que le peuple du Kosovo puisse remercier l’ensemble des dirigeants et du peuple saoudien pour leur soutien. »

Pour Osmani, investir dans la jeunesse est essentiel pour maintenir la vitalité de cette relation.

« Pour que deux pays et deux peuples entretiennent d’excellentes relations, il faut toujours impliquer la jeune génération », a-t-elle précisé. « Ils ont le plus d’énergie et peuvent faire le meilleur travail pour renforcer ces liens entre les peuples. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com